Hongrie – La Commission européenne a engagé de nouvelles procédures d’infractions contre la Hongrie, la première sur les restrictions des terres cultivables et la seconde à propos de la mise à l’écart des enfants Rroms à l’école.
Selon la Commission, « la Hongrie a un système très restrictif qui impose une interdiction totale aux entités juridiques d’acheter du terrain et oblige l’acheteur à cultiver la terre lui-même ». Aussi, la réglementation en ce qui concerne l’achat de terres cultivables « doivent être raisonnables et non-discriminatoires envers les autres citoyens de l’UE ». La Commission a formellement demandé à la Hongrie de modifier la loi, en appuyant la demande avec une procédure d’infraction lancée il y a un peu plus d’un an. Si d’ici deux mois la loi n’est pas changée la Commission pourra soumettre l’affaire à la Court de justice de l’Union européenne. La Bulgarie, la Lettonie, la Lituanie et la Slovaquie ont également reçu des avis motivés de la part de la Commission européenne pointant du doigt leur réglementation sur les terres agricoles.
La Hongrie a également reçu un avertissement car accusée de « ségrégation des enfants Rroms à l’école ». Le gouvernement est appelé à appliquer les directives de l’Union européenne à propos de l’égalité raciale, a déclaré le porte-parole de la Commission Christian Wigand. Dans un communiqué, la CE dit que les enfants Rroms sont placés en nombres disproportionnés dans les classes pour enfants ayant des besoins spéciaux . Toujours dans ce communiqué, la CE précise que le but de la procédure est de s’assurer que les enfants Rroms prennent part à l’éducation de qualité au même titre que les autres, ce qui sera déterminant pour leur futur et est nécessaire pour l’intégration sociale de la population Rrom.
Le chef de cabinet du Premier ministre, János Lázár, a déclaré que le gouvernement était prêt à engager la discussion avec la Commission Européenne sur comment donner les meilleurs chances aux enfants de s’intégrer. A ce propos il a ajouté que Bruxelles devait d’abord se familiariser avec les programmes en cours en Hongrie, qui avaient été déclarés exemplaires dans l’Union européenne. Aussi, le Ministre des ressources humaines Zoltán Balog s’était rendu en personne à Bruxelles il y a quelques jours pour clarifier la situation. János Lázár avait alors dit « A ce moment là, on ne comprend pas quel est le problème spécifique de la Commission européenne. », après avoir dit que cette procédure était absurde car le gouvernement hongrois n’enregistre pas les origines des enfants : « Je n’ai aucune idée de comment la Commission européenne sait quel enfant est Rrom et quel enfant ne l’est pas. ». Il a ajouté qu’il est interdit en Hongrie de tenir de tels registres.