Autriche, Vienne – Le samedi 24 septembre, plusieurs chefs d’États européens, tels que la chancelière Angela Merkel, le premier ministre grec Alexis Tsipras et le premier ministre hongrois Viktor Orbán, ainsi que les représentants de l’Albanie, la Bulgarie, la Croatie, la Macédoine, la Roumanie, la Serbie, la Slovénie, et le président du Conseil de l’UE Donald Tusk, ont été reçus par le chancelier autrichien Christian Kern, dans le cadre du sommet de Vienne ayant pour sujet principal la crise migratoire, et plus précisément la route des Balkans.
Depuis la fermeture de la route des Balkans, et l’accord entre l’Union européenne et la Turquie, le nombre de migrants rejoignant l’Europe a drastiquement diminué. Ainsi, Mme Merkel et M. Kern ont évoqué un renforcement probable des frontières intérieures grâce à l’agence de protection des frontières Frontex, qui agit déjà au niveau des frontières extérieures et semble avoir prouvé à leurs yeux sa nécessité et son efficacité. « Nous devons nous assurer, de manière pratique et politique, que la route des Balkans de l’ouest restera fermée pour de bon à toute immigration illégale, » a déclaré le président du Conseil de l’UE Donald Tusk.
Aussi, Mme Merkel a proposé de passer des accords avec les pays d’origine des migrants, ainsi les migrants dont la demande d’asile aurait été refusée seraient renvoyés chez eux. Cela fait suite aux problèmes sécuritaires auxquels sont confrontés les pays européens qui sont survenus suite à une arrivée trop importante de migrants, ainsi, entre autres, qu’à la saturation de nombreux camps destinés à l’accueil des migrants. Le système de quotas sera toujours appliqué, et M. Kern a dit, concernant cette question qui divise les gouvernements, qu’il est « convaincu que nous progresserons à ce propos quand les deux premiers points seront résolus, respectivement construire une protection frontalière et établir des structures de soutien appropriées dans les pays d’origine ».
Angela Merkel a quant à elle assuré que chaque mois l’Allemagne prendrait en charge des centaines de migrants qui seront transférés d’Italie et de Grèce, afin de soulager les deux pays. « Athènes est encore capable de plus ou moins gérer la situation. Mais la pression va augmenter, » a commenté M. Kern, ce qui est la conséquence de la fermeture de la route des Balkans. M. Orbán a proposé de transférer tous les migrants illégaux vers de « grands camps de migrants » sur une île ou en Afrique du Nord, où leurs demandes d’asile pourront être traitées, et ainsi éviter les déconvenues dues aux camps ouverts.
À la suite du sommet de Vienne, le premier ministre hongrois Viktor Orbán s’est prononcé à la radio. M. Orbán a dit que, en Europe centrale, il y a un accord qui est unanime : ces pays ne veulent pas finir « comme beaucoup des pays européens, qui, d’ici quelques temps, pourraient bien avoir des difficultés à se reconnaître ». Concernant la route des Balkans, le premier ministre pense que le flux migratoire que l’Italie subit en ce moment retombera sur la route des Balkans avec le début de l’automne. Il faut se préparer à faire face à ce genre d’éventualités, et « avoir un second plan au cas où, pour une raison ou une autre, l’accord entre la Turquie et l’UE venait à prendre fin », « quand les migrants arrivent à nous, amenant des problèmes, il est trop tard pour prendre les empreintes, mettre des clôtures, des barrières, former des corps de policiers et de soldats ».
Selon M. Orbán, ce n’est pas facile pour les Européens d’entrer dans un monde où tout est remis en question : pourquoi l’influence économique de l’Europe diminue, pourquoi ses indices démographiques diminuent, et pourquoi avons nous des problèmes de « vivre-ensemble » avec les migrants ? Ce sont des question que les peuples d’Europe de l’ouest n’ont jamais eu à traiter avant aujourd’hui, et quand, « en tant que centre-européens avec un instinct acéré, » les Hongrois disent « hé, il y a quelque chose qui ne va pas ici, » alors les Européens de l’Ouest ignorent ces instincts. Maintenant « il s’est avéré que nous avions vu juste, et les gens disent désormais que même les centre-européens peuvent avoir raison ».
En effet Mme Merkel, qui a incité à venir en Europe plus d’un million de personnes l’an dernier, a dit qu’elle prenait maintenant les paroles et les actes de pays tels que la Hongrie pour de la « solidarité flexible », grâce à laquelle ils peuvent aider face à la crise migratoire autrement qu’en accueillant des migrants.