Hongrie – Vendredi 15 septembre, la fermeture temporaire de la frontière hongro-serbe par une barrière surveillée avait deux ans. Suite à la grande vague migratoire de l’été 2015, le gouvernement conservateur de Viktor Orbán avait décidé d’ériger une barrière le long de sa frontière avec la Serbie afin de sécuriser les limites de l’espace Schengen. Lors de la conférence de presse donnée au point de passage de la frontière de Röszke par le porte-parole du gouvernement, Zoltán Kovács et le conseiller spécial en sécurité du gouvernement, György Bakondi, ont fait le bilan de la situation.
Le porte-parole a rappelé que la Hongrie n’avait attendu aucune aide en 2015 et qu’elle avait agit dans son propre intérêt, celui de ses citoyens et celui de l’Europe, c’est-à-dire faire en sorte que les clandestins ne puissent pas entrer sur le sol hongrois.
Le conseiller spécial en sécurité du gouvernement, le général Bakondi, a ensuite rappelé le point de vue de la Hongrie sur cette barrière temporaire : « Si quelqu’un s’oppose à la barrière frontalière dans cette situation, il prend donc nécessairement parti pour que le plus grand nombre possible de clandestins entrent dans l’UE. »
Le général Bakondi a ensuite rappelé les beaux exemples de coopération internationale. « Des forces de police du V4 sont venues nous aider, des officiers de Frontex ont participé à la surveillance et l’armée autrichienne a apporté une aide matérielle ».
Le conseiller en sécurité a ensuite détaillé quelques chiffres relatifs à l’immigration clandestine :
En 2015, 391.384 entrées clandestines sur le territoire national ont été recensées. En 2016, le nombre est tombé à 18.236. La même année, 10.600 tentatives d’entrée illégale ont été empêchées et 8.400 clandestins ont été directement raccompagnés à la frontière. L’entrée en vigueur le 5 juillet 2016 de la loi sur les demandes d’asile et l’immigration clandestine permettant aux forces de l’ordre d’expulser immédiatement tout clandestin intercepté dans une bande de 8km derrière la frontière – ensuite généralisé à tout le pays – a eu un rôle considérable.
Pour le moment, les chiffres de l’année 2017 sont les suivants : 1.184 entrées illégales recensées, 7.300 tentatives empêchées, 4.500 interceptions et 2.800 renvois immédiats à la frontière.
Les ministres ont rappelé ensuite que la Hongrie n’a en revanche pas pris de distance avec le droit d’asile, mais ont insisté sur la nécessité d’étudier chaque dossier au cas par cas, comme l’exige le droit, et que cela pouvait générer des délais d’attente conséquent pour les demandeurs, d’où la nécessité des zones de transit aux points frontaliers.
En 2015, la Hongrie a reçu 177.135 demandes d’asile et en a accordé 508, en 2016, 438 demandes ont été accordées sur les 29.432 demandes, et en 2017, 700 demandeurs d’asile ont eu gain de cause pour 2.578 demandes.
Le général Bakondi a ensuite rappelé que malgré la fermeture de la route des Balkans en mars 2016 avec le basculement de l’Autriche du côté du groupe de Visegrád sur cette question, il reste environ 80 à 85.000 clandestins bloqués le long de cette route, et que ces individus sont responsables de la pression migratoire constante à la frontière sud actuellement.
Cette pression depuis la Balkans a commencé à générer des routes alternatives, et le nombre de migrants passant par la Roumanie augmente. Cette année, environ 700 clandestins ont été interceptés à la frontière entre la Roumanie et la Hongrie. Mais la situation est sous le contrôle des autorités des deux pays, a déclaré le ministre.
En conclusion de la conférence de presse, le porte-parole du gouvernement a rappelé que « les années précédentes ont démontré le lien évident entre immigration illégale et dégradation de la sécurité publique en Europe. La Hongrie sur ce sujet ne fera aucun compromis ».