Autriche – Dimanche 15 octobre, des élections anticipées se sont tenues en Autriche. Les conservateurs de l’ÖVP, avec à leur tête le jeune Sebastian Kurz, ont remporté le scrutin. Le futur chancellier autrichien pourrait rapprocher l’Autriche du Groupe de Visegrád.
À 31 ans, Sebastian Kurz devient chancelier de la République d’Autriche. Il est ainsi le plus jeune chef de l’exécutif en Europe. Après une ascension fulgurante, l’enfant prodige de la politique autrichienne pourrait bien amener des changements importants pour l’Autriche. Et notamment un rapprochement avec le Groupe de Visegrád.
Sorti vainqueur des scrutins avec 31,52% des suffrages, le parti conservateur ÖVP, pris en main au printemps par Sebastian Kurz, est suivi en deuxième position par le parti socialiste sortant, le SPÖ, avec 26,86%, et en troisième position arrive le FPÖ, le parti national-libéral autrichien, avec un score de 26,04%.
Le système politique autrichien requiert de constituer des gouvernements de coalition pour introduire une sorte de proportionnelle partielle au sein de la gouvernance. Aussi, Sebastian Kurz doit faire un choix. S’allier avec le FPÖ montant mais qualifié d’être d’extrême-droite du fait de ses vues anti-immigration illégale, ou s’allier avec les socialistes sortant en chute constante dans les sondages, suite à leur mauvaise gestion de la crise migratoire, mais aussi suite à un scandale récent.
À deux semaines du vote, la presse a révélé l’implication directe du SPÖ dans des groupes facebook anti-Kurz, l’un l’accusant d’être soutenu par George Soros, et un autre l’accusant d’antisémitisme ou encore de racisme. Derrière cette opération, un professionnel israélien embauché par le SPÖ, Tal Silberstein, qui est tombé en août pour corruption. Tal Silberstein a compté parmi ses clients, en tant que conseiller en stratégie électorale, des personnalités comme Benjamin Netanyahou, Bill Clinton, Gerhard Schröder ou encore le socialiste hongrois Péter Medgyessy.
Sebastian Kurz semble vouloir a priori s’allier avec le FPÖ, dans un contexte de réaction à deux ans de mauvaise gestion de la crise migratoire et de tensions autour des questions de l’Islam. Kurz a déjà changé la position de l’ÖVP, lui donnant un discours plus musclé sur l’Islam et l’immigration. En ce sens, son alliance avec le FPÖ semble logique et est attendue.
Cela amènerait le FPÖ a prendre part à la politique gouvernementale, notamment en poussant au rapprochement avec le Groupe de Visegrád. Contrairement à la récente campagne électorale en Allemagne, parler de Viktor Orbán, le Premier ministre hongrois et héraut de la lutte anti-immigration, a occupé une place centrale, en particulier lors des débats entre Sebastian Kurz et le candidat du FPÖ Heinz-Christian Strache ; comme le titre avec amusement la presse hongroise, le débat semblait devoir prouver qui avait les meilleures relations avec Orbán.
Dans un gouvernement de coalition entre l’ÖVP et le FPÖ, il semble donc clair qu’une entente, en tout cas un rapprochement clair voire un alignement sur certaines lignes dissonantes par rapport à la politique de l’UE pourrait voir le jour.