Prague – Le cadre d’action de l’Union Européenne prévoit notamment de réduire d’au moins 40% les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030. Cet objectif ambitieux constitue un véritable défi pour les pays d’Europe centrale comme la Tchéquie : en 2015, le pays produisait encore 52,3% de son énergie électrique à partir du charbon.
Or, pour remplacer le charbon sur une durée somme toute relativement courte, il n’y a pas une multitude de solutions, c’est pourquoi les autorités tchèques – comme beaucoup de leurs voisins dans la région et notamment la Pologne et la Hongrie – ont pris la décision de développer le nucléaire (qui représentait déjà 32% de la production tchèque d’électricité en 2015).
Extension du site de Dukovany
La Tchéquie envisage donc la construction d’un voire de deux nouveaux réacteurs à partir de 2029, lesquels devraient être opérationnels – et fournir chacun 1 200 MW de courant électrique – aux environs de 2035 et augmenter d’un tiers la production actuelle en électricité d’origine nucléaire du pays. Ces nouvelles installations seront érigées sur le site de Dukovany – qui compte déjà quatre réacteurs bâtis en 1970 par l’Union soviétique – près de Moravský Krumlov dans le Sud de la Moravie non loin de la frontière avec l’Autriche qui, elle, a renoncé en 1978 par référendum à l’usage de l’énergie nucléaire.
À cet égard, M. Karel Havlícek, le ministre tchèque de l’Industrie, tient à dissiper les craintes éventuelles de ses voisins autrichiens et allemands : « Nous allons expliquer ce que nous construisons, où nous construisons quand cela sera terminé, ce que cela va coûter et nous présenterons aussi les mesures de sécurité ».