Union européenne – L’initiative citoyenne européenne du Conseil national sicule (Székely Nemzeti Tanács, SZNT) dont nous publiions récemment un entretien avec l’un des porte-paroles, Attila Dabis, a certes obtenu le million de signatures mais ne dépasse le seuil de signatures requis dans seulement trois pays de l’Union européenne (Roumanie, Hongrie et Slovaquie) sur les sept nécessaires. Il reste toutefois un espoir pour que la pétition aboutisse.
Préserver les langues, cultures et identités des minorités nationales
Comme Attila Dabis l’expliquait dans nos colonnes, « l’objectif de l’initiative est [de contribuer] activement à maintenir la diversité culturelle et linguistique de l’Union européenne en fournissant un soutien financier approprié aux régionales nationales afin qu’elles puissent préserver leurs langues, cultures et identités dans le cadre des pays dont elles font partie. Sous ce nouveau vocable de « région nationale », nous parlons des régions qui ont des caractéristiques nationales, ethniques, culturelles ou linguistiques qui diffèrent des régions environnantes (par exemple le Pays sicule, le Pays basque, la Catalogne, le Tyrol du sud, la Silésie, la Bretagne, l’Alsace, la Bavière, la Corse, etc…) ».
Le plein des voix en Hongrie, Roumanie et Slovaquie
Très logiquement, l’initiative provenant directement des Sicules, une minorité magyarophone de Roumanie, celle-ci a fait le plein des voix en Hongrie (786 528 signatures), en Roumanie (169 047 signatures) et en Slovaquie (26 996), mais n’en a recueilli cependant que très peu dans certains pays où des minorités nationales pourraient en bénéficier et en auraient par ailleurs bien besoin, comme en Pologne (612 signatures sur les 38 250 requises) en France (1 598 signatures sur les 55 500 requises) en Autriche (2 280 signatures sur les 13 500 requises) ou en Allemagne (10 178 signatures sur les 72 000 requises) tandis que les minorités nationales bénéficiant d’une autonomie complète – ne se sentant peut-être plus concernées – se sont faiblement mobilisées ainsi en Belgique, en Espagne, en Italie ou au Royaume-Uni.
Les trois derniers mois sabotés par le coronavirus
Néanmoins, force est aussi de constater que l’épidémie de coronavirus dans la dernière ligne droite – avec la fermeture des frontières, les interdictions de tout rassemblement et le confinement – n’a pas arrangé les choses en empêchant pratiquement les initiateurs et leurs relais de faire la moindre campagne pendant trois mois. Dans ces conditions, il n’est pas exclu que la Commission européenne accorde – comme elle l’a fait par le passé dans d’autres cas – une rallonge de temps correspondante une fois que les restrictions relatives à l’épidémie seront levées, ce qui permettrait a priori à l’automne de relancer la collecte de signatures. Réponse le 15 mai.