Skip to content Skip to sidebar Skip to footer

La Hongrie reconnue à sa juste valeur par l’OTAN

Le Magyar Nemzet est le principal quotidien imprimé de Hongrie. Fondé en 1938, le Magyar Nemzet (Nation hongroise) est un journal de référence pour les conservateurs et est sur une ligne proche du gouvernement de Viktor Orbán.

Temps de lecture : 4 minutes

La Hongrie est désormais dispensée du quolibet de « profiteur de la sécurité »

Le programme de développement militaire de la Hongrie est de mieux en mieux reconnu par ses alliés. Les États-membres de l’OTAN reconnaissent que la Hongrie n’est plus un profiteur dans l’Alliance nord-atlantique, mais un membre digne de confiance et respectant à la lettre ses engagements.

Selon une source spécialisée en politique militaire, la Hongrie vit un tournant sans précédent depuis son adhésion en 1999 dans la manière dont elle est évaluée au sein de l’OTAN. Souvent traitée à l’Ouest, dans la plupart des cas injustement, de profiteur de la sécurité, la Hongrie commence à s’émanciper de cette réputation douteuse, les résultats des programmes militaires et d’armement lancés en 2016 devenant palpables. Ce développement militaire nous permet pour la première fois de nous acquitter de nos engagements auprès de l’Alliance nord-atlantique.

C’est un immense changement par rapport aux promesses faites depuis l’adhésion de la Hongrie et aux « réformes » menées sous les gouvernements sociaux-libéraux, qui consistaient en réalité en un démantèlement de la défense, à l’origine des doutes exprimés par nos partenaires internationaux quant à la réalité de nos efforts en la matière.

Considérés, il y a quelques années encore, par certains dirigeants de l’Alliance comme étant du « bluff », les développements en cours ont commencé à être pris au sérieux lors de la signature, en 2018, de commandes significatives. Maintenant que de nouveaux hélicoptères, chars d’assaut et canons automoteurs sont régulièrement livrés à la Hongrie, que les militaires sont formés à ces outils modernes, et que de nouvelles infrastructures sont construites à cet effet, les quelques doutes restants quant à l’engagement de la Hongrie et à la réalisation des objectifs se sont dissipés.

Le développement de la brigade de cavalerie lourde de Tata est d’une importance clé dans ces retours positifs. Son bataillon de chars de combat a reçu en juillet ses quatre premiers chars de combat Leopard 2, destinés à la formation, et au total, douze tanks KMW Leopard 2A4HU rénovés arriveront à Tata avant la fin de l’année. Ces chars sont accompagnés de récents véhicules de traction Wisent et de lanceurs de pont Leguan. Quant à l’unité d’infanterie de la brigade, elle sera dotée de 24 canons automoteurs KMW Pzh 2000, qui seront livrés à partir de 2022, et toutes les technologies militaires nécessaires au respect de nos engagements auprès de l’OTAN dans le cas de cette brigade seront acquises prochainement.

La production à Kiskunfélegyháza de fusils d’assaut, de pistolets-mitrailleurs et de pistolets sous licence tchèque pour l’équipement des soldats d’infanterie a aussi été une étape importante. Par ailleurs, l’acquisition auprès de Saab d’armes antichars Carl Gustaf M4 met les capacités de notre infanterie au niveau des normes actuelles.

La création de capacités permettant la défense de notre propre espace aérien est d’une importance comparable. Nos alliés semblent considérer que nous sommes, en la matière, engagés sur une voie excellente. En 2018, la Hongrie a commandé 20 hélicoptères légers Airbus H145M et 16 hélicoptères multifonctions H225M. Jusqu’à présent, neuf H145M ont été livrés à la base d’hélicoptères de Szolnok, sept le seront encore cette année, et les quatre restants le seront l’année prochaine. Les H225M arriveront quant à eux à partir de 2023. Pour accueillir les hélicoptères, deux hangars ont été rénovés et des hangars provisoires sont prévus. Des travaux de conception et de construction de nouveaux hangars sont en cours.

En raison d’évolutions négatives de la situation en matière de politique de sécurité européenne (par exemple dans la guerre en Ukraine, à Donetsk), l’OTAN a décidé qu’il est avant tout nécessaire de rétablir et de développer les forces armées lourdes, permettant la défense du territoire, qui avaient été démantelées par les États-membres une fois la guerre froide terminée. D’après nos sources, la manière dont les États-membres avancent dans ce processus en cours, créateur de nombreux défis budgétaires et techniques, aura une grande influence sur le jugement qui sera porté sur eux au sein de l’OTAN. La note de la Hongrie pourra continuer à s’améliorer grâce à nos efforts et à nos développements militaires réfléchis et rigoureux, adéquatement étayés financièrement et politiquement.

Concernant l’évaluation de la Hongrie, qui tend à devenir positive, il est important de rappeler que des avancées concrètes peuvent déjà être constatées sur le terrain, comme devraient prochainement le confirmer les experts de l’Alliance.

L’OTAN attend de ses membres que 2% de leur Produit Intérieur Brut soient consacrés à la défense, mais l’efficacité des dépenses réalisées, la mesurabilité et l’utilisabilité de leurs résultats ne sont pas sans importance. La Hongrie a réussi une hausse significative de son budget de défense : parti de près de 0,8%, il devrait dépasser 1,6% en 2021, ce qui permettra d’atteindre les 2% des engagements gouvernementaux d’ici 2024.

Les exigences de l’OTAN sont fondées sur la Déclaration du sommet du Pays de Galles, qui traite des engagements en matière d’investissements de défense, et prévoit que chaque État-membre atteigne d’ici à 2024 le seuil des 2% de son PIB consacrés à la défense, que les ressources supplémentaires soient affectées au développement de l’outil militaire et, dans ce cadre, au développement de capacités correspondant à la fois aux priorités nationales et à celles de l’OTAN. Pour la Hongrie, la principale priorité est la création d’une brigade d’infanterie motorisée, et aussi, entre autres, la modernisation des capacités de défense aérienne. Les États-membres se consultent par ailleurs quant à leurs projets de développement militaire dans un cadre spécialement créé à ces fins, appelé le Processus OTAN de planification de défense (NDPP). Il est fort probable que la Hongrie ait vu son évaluation s’améliorer significativement par rapport à l’époque où les Hongrois ne pouvaient que rendre compte à l’OTAN de leur perte de capacités et de moyens. Aujourd’hui, les dépenses militaires du pays ont augmenté de façon dynamique, conformément aux engagements pris auprès de l’OTAN, et, parmi ces ressources, les éléments jusqu’à présent les plus importants du programme Zrínyi 2026 – le développement des chars de combat lourds, des canons automoteurs et de la défense aérienne – correspondent tous à des exigences de l’OTAN.

László János Szemán