Roumanie – Les pays du Groupe de Bucarest (B9) – organisation régionale créée en 2015 à l’initiative des présidents roumain et polonais, Klaus Iohannis et Andrzej Duda, et regroupant les membres centre-européens de l’OTAN (Bulgarie, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Roumanie, Pologne, Slovaquie et Tchéquie) – se sont réunis hier virtuellement dans la capitale roumaine, un sommet auquel se sont joints le nouveau président américain Joe Biden et le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg.
Centenaire de l’alliance polono-roumaine
Coronavirus oblige, ce quatrième sommet du B9 – faisant suite à ceux de Bucarest (2015), Varsovie (2018) et Košice (2019) – s’est tenu essentiellement par vidéo-conférence hier, tandis que le président polonais Andrzej Duda fut le seul à se rendre en personne à Bucarest où il a été accueilli par Klaus Iohannis à l’occasion du 100ème anniversaire de la conclusion d’une convention d’alliance défensive entre les deux pays en 1921.
L’ordre du jour a été essentiellement consacré à la préparation du prochain sommet de l’OTAN, le 14 juin à Bruxelles, le renforcement des relations transatlantiques ainsi que la défense du flanc oriental de l’alliance au vu des actuelles tensions en Ukraine.
Situation préoccupante en mer Noire
C’est justement à propos du renforcement de la sécurité du flanc oriental de l’OTAN que les présidents Iohannis et Duda ont particulièrement évoquée lors d’une conférence de presse commune. « La situation préoccupante en mer Noire, dont nous avons discuté en détail, a prouvé que nous devons rester vigilants », a ainsi expliqué Klaus Iohannis.
« L’OTAN doit continuer à renforcer sa posture de défense et de dissuasion, en particulier sur le flanc oriental de la Baltique à la mer Noire. C’est pourquoi, y compris lors de notre discussion avec le président Biden, j’ai préconisé une plus grande présence de l’alliance et des États-Unis en Roumanie et au sud du flanc oriental
[…] J’ai également souligné lors des entretiens avec mes homologues que les actions de déstabilisation de la Russie dans la région ont suscité des inquiétudes et contribué à maintenir un climat d’insécurité […] Nous avons naturellement abordé les développements dans le voisinage oriental, nous avons parlé du parcours euro-atlantique de la République de Moldavie et de la situation en Ukraine et en Biélorussie. Nous avons accordé une attention particulière à la dimension sécuritaire, le dialogue sécuritaire apporte des avantages certains pour les deux pays, pour notre région et pour l’OTAN ».
« Défendre l’indépendance de la Biélorussie si nécessaire »
Pour sa part, le président Duda a également mis l’accent sur la situation en Biélorussie, voisine de la Pologne :
« Nous parlons du problème en Biélorussie, qui affecte également les citoyens d’origine polonaise. Nous souhaitons que la Biélorussie devienne un pays démocratique. Nous devons être très prudents et être prêts à réagir et à défendre l’indépendance de la Biélorussie si nécessaire ».
Actions agressives de la Russie
Les neuf chefs d’États et de gouvernements ont une nouvelle fois condamné les « actions agressives » de la Russie, notamment vis-à-vis de l’Ukraine : « Les actions agressives de la Russie et le renforcement de ses capacités militaires dans le voisinage immédiat de l’OTAN, y compris la récente escalade en mer Noire, aux frontières de l’Ukraine et en Crimée illégalement annexée, continuent de menacer la sécurité euro-atlantique », tandis que Jens Stoltenberg évoquait les « actes de sabotage commis par la Russie sur le territoire de l’Alliance », une allusion directe à l’affaire de Vrbětice ayant provoqué la récente crise diplomatique tchéco-russe.
De son côté, selon un communiqué publié par la Maison blanche, le président américain
Joe Biden a exprimé « son désir de travailler plus étroitement avec nos alliés en Europe centrale et dans les régions de la Baltique et de la mer Noire sur les défis mondiaux, notamment la sécurité sanitaire, la lutte contre le changement climatique, la sécurité énergétique et la reprise économique ».