Pologne – Tel un rituel bien rodé, 48 diplomates étrangers basés en Pologne viennent de publier hier 17 mai – « à l’occasion de la Journée internationale contre l’homophobie, la biphobie et la transphobie (IDAHOT) » – une nouvelle lettre ouverte en faveur des revendications LGBT en Pologne à l’initiative de l’ambassade du Danemark.
À l’occasion de la « Journée internationale contre l’homophobie, la biphobie et la transphobie » …
C’est une tradition qui dure en effet depuis 2012 (!) dont l’ambassadrice, Ursula Eriksen, a repris le flambeau et coordonne cette année cette action de soutien international à la l’idéologie LGBT en mal de reconnaissance dans le pays : « Nous reconnaissons la dignité inhérente et inaliénable de chaque individu, comme indiqué dans la Déclaration universelle des droits de l’homme. Le respect de ces droits fondamentaux, contenus dans les engagements de l’OSCE et les obligations et normes du Conseil de l’Europe et de l’Union européenne, en tant que communauté de droits et de valeurs, oblige les gouvernements à protéger tous leurs citoyens contre la violence et la discrimination et à garantir l’égalité des chances pour eux », peut-on notamment lire dans ce document. « À l’occasion de la Journée internationale contre l’homophobie, la biphobie et la transphobie (IDAHOT),
nous souhaitons exprimer notre soutien aux efforts de sensibilisation du public aux problèmes affectant la communauté gay, lesbienne, bisexuelle, transgenre et intersexuée (LGBTI) et d’autres minorités en Pologne face à des défis similaires.
[…] Pour protéger les communautés qui ont besoin de protection contre les abus verbaux et physiques et les discours de haine, nous devons travailler ensemble sur un environnement de non-discrimination, de tolérance et d’acceptation mutuelle ».
Les signataires de la lettre soulignent aussi « le travail de la communauté LGBTI et d’autres communautés en Pologne et dans le monde, ainsi que le travail de toutes les personnes dont le but est d’assurer le respect des droits des personnes LGBTI et d’autres personnes confrontées à des défis similaires, ainsi que la prévention de la discrimination, en particulier celle motivée par l’orientation sexuelle ou l’identité de genre ».
Un document signé par les représentants de 48 pays en Pologne
Cette nouvelle lettre de soutien au mouvement LGBT en Pologne a été signée par les ambassadeurs de l’Afrique du Sud, de l’Albanie, de l’Allemagne, de l’Argentine, de l’Australie, de l’Autriche, de la Belgique, du Canada, de Chypre, de la Croatie, du Danemark, de la République dominicaine, de la Finlande, de la France, de la Grèce, de l’Espagne, des États-Unis, de l’Inde, de l’Irlande, de l’Islande, d’Israël, de l’Italie, du Japon, de la Lituanie, du Luxembourg, de la Lettonie, de la Macédoine du Nord, de Malte, du Mexique, du Monténégro, de la Norvège, de la Nouvelle-Zélande, des Pays-Bas, du Portugal, du Royaume-Uni, de Saint-Marin, de la Serbie, de la Slovénie, de la Suisse, de la Suède, de la Tchéquie, de l’Ukraine, du Venezuela, ainsi que par le représentant général du gouvernement flamand et le délégué général des gouvernements Wallonie-Bruxelles et des représentants de la Représentation de la Commission européenne et du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés en Pologne, la dernière initiative du genre ayant été prise par l’ambassadrice américaine, Georgette Mosbacher, au mois de septembre 2020.
D’énormes pressions de la part des ambassades organisant l’action…
Par ailleurs le magazine conservateur polonais wPolityce, favorable au PiS, fait état de pressions qui aurait été exercées sur certains diplomates pour les convaincre de signer ladite lettre:
« De nombreux diplomates savent très bien que cette lettre suggère à tort une mauvaise situation des cercles LGBT en Pologne. Ils voient autour d’eux la liberté et la tolérance complètes qui règnent en Pologne. Ils savent à quel point [cette lettre] est dénigrante pour le pays dans lequel ils travaillent. Il y a un groupe important qui ne veut pas y souscrire. Cependant, ils sont soumis à d’énormes pressions de la part des ambassades organisant l’action: pays scandinaves, Allemagne, Belgique et France.
[…] Ils sont placés dans une situation très difficile, on leur laisse entendre que s’ils ne signent pas, les intérêts vitaux de leur pays peuvent être menacés ».