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Le président tchèque Miloš Zeman : « Je demande pardon au peuple serbe »

Temps de lecture : 2 minutes

Tchéquie/Serbie – Il n’est pas fréquent qu’un homme politique ait le courage de battre sa coulpe publiquement pour des erreurs commises dans l’exercice de ses fonctions. C’est cependant ce qu’a fait le président tchèque Miloš Zeman ce mardi 18 mai à Prague en recevant son homologue serbe Aleksandar Vučić.

Soulèvement de rebelles indépendantistes albanais au Kosovo 

En 1999, ce qui était encore la Yougoslavie – composée de la Serbie et du Monténégro – faisait face à un soulèvement de rebelles albanais dans son historique province méridionale du Kosovo – où les Albanais sont devenus majoritaires à la fin du XIXème siècle –, tandis que les pays occidentaux prirent majoritairement fait et cause pour les Albanais dont ils soutinrent la déclaration unilatérale d’indépendance. C’est ainsi que l’OTAN, afin de briser la résistance serbe aux injonctions des États-Unis et de l’Union européenne, prit la décision de bombarder les villes de la Yougoslavie, une décision à laquelle la République tchèque, qui venait tout juste d’adhérer à l’alliance atlantique en mars 1999, a été de facto contrainte de participer alors que Miloš Zeman était premier ministre. Environ 500 civils serbes avaient été tués lors de ces bombardements.

« Je voudrais m’excuser pour les frappes aériennes »

« Je voudrais profiter de cette occasion pour m’excuser pour le bombardement de l’ex-Yougoslavie […]

je voudrais m’excuser pour les frappes aériennes sur l’ex-Yougoslavie. Je demande pardon au peuple serbe. Cela me tourmente depuis le début. La décision concernant la campagne de frappe aérienne a été prise quelques semaines seulement après notre adhésion à l’OTAN. Nous avons été le dernier pays à donner son feu vert », 

a ainsi déclaré Miloš Zeman à Aleksandar Vučić ce mardi à Prague, en expliquant qu’il avait alors « désespérément » essayé, mais en vain, de s’opposer à cette décision de l’OTAN. Lui et son gouvernement avaient finalement obtempéré aux ordres de l’Occident, ce que Zeman qualifie de « manque de courage ». « Avec cette demande de pardon, je résous un traumatisme de longue date car la repentance libère. Je l’ai dit et j’ai sauvé mon âme ».

Les Tchèques nation sœur des Serbes 

Appréciant le geste de Miloš Zeman, le président serbe Vučić a répondu :

« À partir de ce jour, le peuple serbe verra les Tchèques non seulement comme une nation amie, mais aussi comme une nation sœur. Le peuple serbe n’oubliera pas les paroles de Zeman, nous lui en serons éternellement reconnaissants, car ce qu’il a dit sur le bombardement n’avait jamais été dit » par aucun autre responsable des frappes de 1999 sur la Yougoslavie.