Article paru sur AboutHungary le 25 mai 2021.
Après huit mois d’un travail préparatoire très constructif, le gouvernement hongrois a soumis le 11 mai son Plan de Relance et de Résilience, qui couvre des projets de développement stratégique d’une valeur totale dépassant 2.5 trillions de forints (~7 milliards d’euros) sur les six prochaines années. Compte tenu du dynamisme économique de la Hongrie, il a été décidé de recourir uniquement aux fonds non-remboursables. Le plan hongrois met l’accent sur le développement du secteur de la santé, du transport écologique et de l’éducation. Ce plan, qui a été conçu en conformité à la fois avec les objectifs stratégiques nationaux et avec les exigences de l’UE, inclut des projets de protection du climat et de numérisation dans tous les domaines d’action. Le Plan de Relance et de Résilience hongrois est consultable à l’adresse palyazat.gov.hu.
Les objectifs du Plan de Relance sont publics et ouverts aux commentaires depuis octobre dernier. Au cours des huit derniers mois, la Hongrie a procédé à des consultations intenses et constructives avec la Commission européenne ; en outre, le gouvernement a consulté dans les 500 organisations de la société hongroise, dont des collectivités locales, des municipalités et des groupes d’intérêt socio-économiques. Le contenu final et l’orientation définitive du document sont basés sur les opinions recueillies au cours de ces consultations et des négociations menées avec la Commission.
L’élément le plus significatif du plan est la poursuite du développement du système de santé, auquel le gouvernement compte consacrer 34.1% des ressources disponibles. Priorité sera aussi donnée au développement de transports écologiques et à un développement inclusif des systèmes éducationnels – et notamment du supérieur, de l’enseignement public, de la formation professionnelle et de la formation des adultes –, avec, respectivement, 25% et 20.4% des ressources consacrées à ces deux domaines. Le reste des ressources sera alloué à la transition vers l’économie circulaire, à la mise à niveau de régions défavorisées et à la protection de l’environnement.
Le plan de relance hongrois correspond parfaitement aux objectifs communs de l’UE, dans la mesure où chaque segment comprend des projets concernant la protection du climat et la numérisation. Il est aussi conforme aux exigences de la Commission, et les dépasse même en termes de pourcentages des ressources à allouer : au lieu des 37% exigés, le document soumis alloue 41% à la protection du climat, et 23% à la transition numérique, pour laquelle l’objectif de l’UE n’est que de 20%.
Comme la majorité des États-membres, la Hongrie a décidé de ne pas recourir tout de suite à toutes les lignes de crédit disponibles, mais conservera la possibilité de le faire jusqu’en 2023. Seule une minorité d’États-membres – la plupart en plus mauvaise posture du point de vue financier – se prépare à recourir à la partie du fond de relance qui consiste en prêts. La Hongrie ne souhaite pas renouer avec la pratique de l’avant-2010, qui consistait à endetter le pays de façon irresponsable. Le gouvernement hongrois pense qu’il est possible de renforcer l’économie sans recourir à l’emprunt, de telle sorte que la gestion de crise débouche sur un endettement minimal.
Le gouvernement dispose de diverses ressources en vue de financer les investissements prévus : notamment, le budget national, les aides de l’UE à la Hongrie, et, au besoin, le recours à l’emprunt. Le gouvernement hongrois ne perdra pas de vue ses objectifs stratégiques nationaux, cherchera des méthodes adéquates de mise en œuvre, et choisira les ressources qui conviendront le mieux, en fonction de l’investissement cible et des instruments de financement disponibles, au cas-par-cas.
Le processus décisionnel au sein de l’UE va prendre trois mois à compter de la date de soumission, période pendant laquelle la Hongrie, comme d’autres États-membres, poursuivra ses consultations. Cependant, aucune modification en profondeur ne sera nécessaire ; il se peut, tout au plus, que des discussions techniques complémentaires soient requises sur tel ou tel élément du plan. La Commission européenne est censée décider de l’allocation effective des fonds à la fin de l’été.
Szabolcs Ágostházy
Secrétaire d’Etat aux Projets européens de développement au sein du cabinet du Premier ministre.
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Traduit de l’anglais par le Visegrád Post
