Article paru dans le Magyar Nemzet le 23 juin 2021.
Communautés roms – Un programme sur trois ans a été déroulé dans l’ensemble du Bassin des Carpates, sous le titre « Sans frontières » (Határok nélkül) en vue de favoriser l’émancipation des roms issus de communautés multilatéralement défavorisées. C’est la plus vaste étude jamais réalisée sur ce sujet. Ses résultats ont été présentés le 23 juin à Szeged – peut-on lire sur le site Web Délmagyar.hu.
On n’a pas souvenir, au cours des dix dernières années, d’une étude sur les roms aussi vaste que celle menée ce printemps en Hongrie, en Transylvanie et en Haute Hongrie [sud de la Slovaquie – n.d.t.] par un consortium dirigé par l’Association Caritative Hongroise de l’Ordre de Malte (Magyar Máltai Szeretetszolgálat Egyesület). Mandatée par l’Office des Subventions (Támogatáskezelő) du ministère des Ressources Humaines (en hongrois : Emmi), l’entreprise Kutatópont Kft, en se basant sur un échantillon représentatif de 4500 personnes issues de familles roms des zones de langue hongroise, a étudié leur identité, leur situation sociale et leur situation sur le marché du travail. Les résultats ont été présentés mercredi lors d’une conférence organisée au Centre polyvalent de la Cathédrale de Szeged – comme on l’apprend dans l’article susmentionné.
Comme l’a rappelé le curateur principal de l’opération Bence Rétvári, ministre-adjoint du ministère des Ressources Humaines : « avant 2010, la question des roms se résumait à une question de droits de l’homme, ce qui fait qu’ils ne bénéficiaient d’aucune aide réelle – on se contentait d’organiser des querelles juridiques opposant les Tziganes aux Hongrois. »
« Le fond de la politique actuelle, c’est de porter assistance : nous accordons, par exemple, des bourses leur permettant de suivre des cursus de divers niveaux. Et au lieu de traiter leurs problèmes depuis des bureaux, nous sommes présents parmi les Roms, car c’est la seule méthode permettant de comprendre leurs besoins. »
Quant à Zsolt Monszpart, directeur général de l’Office des Subventions, il a souligné que jamais dans l’histoire le gouvernement hongrois n’a dépensé autant qu’aujourd’hui pour empêcher les Roms de rester à la traîne de la société – en d’autres termes : pour leur permettre de s’émanciper.
Parmi les participants, on a remarqué la présence de Csaba Böjte, fondateur de la Fondation Saint François de Déva, lequel est – comme il l’a dit – venu avec deux enfants dans les bras en lieu et place de fleurs.
Annamária Alberti a récité un poème, après quoi sa camarade Denisa Michi s’est jointe à elle pour chanter l’hymne des Tsiganes. Pensionnaires depuis leur plus tendre enfance de l’institut de Böjte, ces filles sont d’origine rom, comme 20% de leurs camarades.
« Nous autres, nous célébrons tous les 4 juin le Jour de l’Alliance, qui est plus important que l’anniversaire du traité de Trianon. Car nous constituons, tous autant que nous sommes, le peuple de la Nouvelle Alliance [qui signifie aussi « évangile » en hongrois – n.d.t.], ce qui nous unit indifféremment de la couleur de notre peau », a déclaré le père Böjte.
Quant à Csaba Latorcai, secrétaire d’État à l’administration auprès de l’Emmi, il a précisé dans quelle optique ce projet triennal bénéficiant d’une subvention de 912 millions de forints a été consacré aux roms défavorisés des régions de langue hongroise du Bassin des Carpates :
« Le but n’est pas d’en faire des assistés, mais de les rendre capables de se procurer des diplômes, puis un emploi. »
Levente Székely, qui a dirigé le projet de recherche, a parlé des impressions de terrain que son équipe a ramenées de ses séjours au sein de communautés roms.
« Le sondage montre que, dans les communautés de Hongrie et de Transylvanie, près de la moitié des sondés se déclarent satisfaits de leur existence, bien que beaucoup d’entre eux vivent dans des conditions de grande pauvreté. En Haute Hongrie, ce taux de satisfaction est un peu moins bon. À plus de 80%, les sondés se considèrent comme étant de langue maternelle hongroise, tandis que ceux qui déclarent assumer une identité prioritairement hongroise sont une majorité. Parmi les entreprises sondées, on a aussi pu établir que près de la moitié avaient déjà donné du travail à des employés d’origine rom, et qu’elles sont pour la plupart satisfaites de leur travail. Cette donnée est d’autant plus importante que, pour améliorer leur situation personnelle, la majorité des roms comptent sur le marché du travail, plus que sur des subventions », a-t-il expliqué, résumant en quelques points d’importance centrale le contenu d’un travail de plusieurs milliers de pages.
C’est enfin Lívia Járóka, vice-présidente du Parlement européen, qui s’est jointe à la conférence sous la forme d’un message vidéo, dans lequel elle a, en guise de résumé, expliqué que l’objectif de cette étude était d’identifier les tâches les plus importantes, mais aussi les territoires sur lesquels l’emploi des subventions de la période suivante pourra s’avérer le plus utile.
Vous pouvez consulter l’article original ICI.
délmagyar.hu – Mediaworks
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Traduit du hongrois par le Visegrád Post