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Le Fidesz et ses alliés ouvrent un bureau commun à Bruxelles

Le Magyar Nemzet est le principal quotidien imprimé de Hongrie. Fondé en 1938, le Magyar Nemzet (Nation hongroise) est un journal de référence pour les conservateurs et est sur une ligne proche du gouvernement de Viktor Orbán.

Temps de lecture : 2 minutes

Article paru dans le Magyar Nemzet le 29 janvier 2022.

Lors de leur sommet de deux jours organisé à Madrid, les partis de la droite européenne ont décidé de l’ouverture d’un bureau de coordination à Bruxelles – c’est ce qu’a annoncé en conférence de presse Jorge Buxadé, chef du groupe parlementaire européen du parti espagnol Vox, organisateur de l’événement. Pour reprendre ses propos,

« ce bureau permettrait, au sein du Parlement européen (PE), une coopération permanente entre les partis de droite, qui s’y répartissent pour l’instant entre trois familles différentes, ou y siègent de façon indépendante, mais qui pourraient ainsi harmoniser leurs politiques, leurs prises de position, et – dans le respect de la liberté de chaque parti – leurs votes.

Ces concertations organisées sous le titre de Défendre l’Europe, ont rassemblé les représentants de 15 partis, implantés dans 12 pays européens – rapporte l’agence de presse hongroise MTI. D’après la presse espagnole, aux côtés du Premier ministre Viktor Orbán (Fidesz), du chef du gouvernement polonais Mateusz Morawiecki (PiS), de Marine Le Pen, candidate du Rassemblement National aux présidentielles françaises et de Santiago Abascal, chef du parti espagnol Vox, ont participé à ce sommet : Tom Van Grieken, chef du parti belge Vlaams Belang, Paolo Borchia, eurodéputé de la Liga italienne et Vincenzo Sofo, eurodéputé du parti italien Frères d’Italie. Par ailleurs, étaient aussi représentés, entre autres : le Parti de la liberté d’Autriche, le Mouvement national bulgare, le Parti populaire conservateur d’Estonie, l’Action électorale polonaise de Lituanie – Alliance des familles chrétiennes, le parti hollandais JA21 et le Parti national paysan chrétien-démocrate de Roumanie.

Ces partis conservateurs ont commencé à collaborer l’été dernier, lorsqu’ils ont émis une déclaration commune de soutien à l’idéal de l’UE, rejetant les efforts déployés par la gauche libérale fédéraliste en faveur de la création d’un super-Etat européen.

« Cette déclaration porte sur l’avenir de l’UE, et sur la défense des nations, des familles et des valeurs chrétiennes traditionnelles »

– a alors affirmé Viktor Orbán. Cette coopération est devenue encore plus étroite lorsque, en décembre dernier, les chefs de ces partis se sont réunis à Varsovie. Là aussi, les pourparlers ont débouché sur une déclaration, qui constatait que « seules les institutions souveraines des Etats disposent d’une légitimité démocratique pleine et entière. Les institutions européennes ne jouissent pas du même degré de légitimité, si bien qu’elles devraient jouer un rôle subalterne dans la structure politique des Etats-nations.

Dès cette réunion, les participants avaient débattu de la possibilité d’une coopération plus étroite de leurs partis au Parlement européen, mais leur récente déclaration constitue le premier résultat tangible de ces discussions.

Pour l’instant, on n’a pas entendu de propositions plus concrètes concernant l’institutionnalisation de cette collaboration, la création d’une famille de partis européenne et/ou d’un groupe parlementaire au PE.

C’est en mars dernier que le Fidesz a quitté un Parti populaire européen qui dérivait de plus en plus vers la gauche ; depuis lors, il va de soi qu’il se cherche une nouvelle famille politique au sein du PE, de façon à redevenir plus efficace dans la défense de ses intérêts.

« Dans le monde actuel, nul besoin de « construire en dur », d’institutionnaliser à outrance, pour rendre efficacement viable une sorte de mécanisme de coopération permanente »

a récemment répondu Marek Kuchcinski, du parti Droit et justice (PiS), président de la Commission aux Affaires étrangères de la chambre basse du Parlement polonais, quand Magyar Nemzet lui a demandé si les négociations en cours avaient déjà débouché sur des résultats tangibles. Répondant à une question portant sur le même sujet, Marine Le Pen nous a dit que « cela peut même déboucher sur la formation d’un parti, mais l’objectif prioritaire est de créer une solidarité entre dirigeants patriotes. Une telle solidarisation serait une véritable révolution au Parlement européen. Quant à Tom Van Grieken, il a confié à Magyar Nemzet que « nous précisons pas à pas la mesure dans laquelle il nous est possible de réaliser nos projets. Pour ma part, je pense que les partis de droite dont il est question commettraient une erreur en cherchant à précipiter le cours des choses. »

Les seize partis signataires de la déclaration commune de l’année dernière, totalisant 113 représentants sur les 705 députés que compte le PE, y constitueraient, s’ils s’unissaient, le troisième groupe par ordre d’importance. On peut, bien sûr, se demander si les deux partis italiens – la Lega et les Frères d’Italie – seraient disposés à faire partie d’une même famille politique européenne. Mais il n’est pas moins vrai qu’un nouveau groupe pourrait être de nature à attirer l’adhésion d’autres forces : parmi les membres du Parti populaire européen, le Fidesz a par exemple des liens très étroits avec l’Union démocrate magyare de Roumanie et avec le Parti démocratique slovène.

Zoltán Kottász

Traduit du hongrois par le Visegrád Post