Lituanie – Environ 5000 manifestants se sont rassemblés ce mardi 10 août en fin d’après-midi devant le Seimas, le parlement de Vilnius, la capitale de la Lituanie, cet État balte frontalier de la Pologne et de la Biélorussie. Le but de cette manifestation était de protester contre les plans gouvernementaux de passeport sanitaire, les restrictions envisagées pour les non-vaccinés étant considérées comme discriminatoires.
Dix policiers blessés – 26 manifestants arrêtés
À la fin de la manifestation, une partie de la foule est restée devant l’immeuble du parlement en en bloquant les issues, tandis que la police faisait usage de gaz lacrymogènes et que certains manifestants se sont mis à lancer des pierres et des bouteilles sur les forces de l’ordre. Dix policiers auraient été blessés – dont trois ont dû être hospitalisés – et huit véhicules de police détruits dans ces affrontements inhabituels dans un pays généralement très calme. « La police est intervenue et a dispersé la foule. Elle a arrêté 26 personnes qui ont été emmenées au commissariat de police », a ainsi déclaré le chef de la police de Vilnius, Saulius Gagas, cité par la chaîne publique LRT (Lietuvos nacionalinis radijas ir televizija).
« Ils ont tous mené des actions illégales, endommagé des véhicules de police, [blessé] des agents, et une ambulance a également été caillassée […] Je dois dire qu’une dizaine de policiers et d’agents du service de sécurité publique ont été blessés »,
a-t-il ajouté. Les émeutiers n’ont été finalement dispersés que vers deux heures du matin. Au matin de ce mercredi 11 août, un périmètre de sécurité de 75 mètres a été établi par la police lituanienne autour du parlement, tandis que le siège du gouvernement a été entouré d’une clôture métallique.
Un régime de passeport sanitaire très strict
Les autorités lituaniennes prévoient un régime de passeport sanitaire très strict à partir de la mi-septembre selon lequel notamment l’entrée dans les restaurants ou les transports publics seraient réservée au personnes vaccinées, tandis que tous les fonctionnaires devront soit être vaccinés, soit subir un test de façon régulière – tests qui ne seront pas gratuits. Les syndicats lituaniens font par ailleurs état de nombreuses plaintes d’employés menacés de licenciement s’ils ne se font pas vacciner : « Nous répondons aux demandes de renseignements et aux appels à pleine vitesse depuis environ un mois maintenant. Le gouvernement n’a pas eu le temps de nous dire qu’il allait introduire la vaccination forcée, que la pression a déjà été exercée sur le lieu de travail… », explique Inga Ruginienė, la présidente de la Confédération des syndicats lituaniens.
« Certains sont menacés de licenciement, d’autres sont contraints d’acheter des équipements de protection [à leurs frais…]
Aujourd’hui, nous venons de recevoir du gouvernement […] un amendement à la loi par lequel ils veulent légaliser les vaccinations obligatoires. […] Ils y écrivent déjà que l’employeur pourra vous licencier si vous n’avez pas été vacciné ».