Tchéquie/Hongrie – En visite en Hongrie ces 22 et 23 septembre où il assistera avec de nombreuses personnalités politiques européennes aux travaux du 4ème Sommet démographique de Budapest, le premier ministre tchèque Andrej Babiš s’est rendu à Röszke, à la frontière serbo-hongroise, pour y inspecter la clôture anti-migrants en compagnie de son homologue hongrois et « bon ami » Viktor Orbán.
Le point faible, c’est Bruxelles
C’est aux abords de cette clôture de 175 km érigée en 2015 à la frontière entre la Hongrie et la Serbie, pour faire face à une vague sans précédent d’immigrants illégaux provenant notamment du Proche-Orient (une vague largement aggravée, comme on s’en souvient, par l’annonce d’Angela Merkel qu’ils seraient accueillis en Allemagne), que les deux chefs de gouvernements du V4 ont pris la parole pour réitérer leurs critiques vis-à-vis de la politique migratoire de l’Union européenne.
« L’Union européenne n’a pas la volonté de protéger les frontières [… ] Le point faible, c’est Bruxelles, qui dit que quiconque veut venir d’Afghanistan doit être autorisé à entrer. […] c’est de la trahison.
[Ici,] nous protégeons la sécurité de l’ensemble de l’Europe […] j’espère que le plan visant à faire venir des personnes d’Afghanistan ici sera stoppé » a ainsi déclaré Viktor Orbán, tandis qu’Andrej Babiš rappelait que « La République tchèque n’acceptera pas les migrants, mais les aidera dans leur pays », que ce soit en Afghanistan, en Syrie ou en Libye. Dans le cadre de cette visite à Röszke, M. Babiš a symboliquement offert deux tentes chauffées et dix tentes militaires aux unités hongroises en charge de la protection de la frontière – un signe de solidarité de la Tchéquie vis-à-vis de l’effort hongrois de protection de l’espace européen, qui pourrait être complété prochainement par l’envoi de troupes tchèques pour seconder les forces hongroises.
L’immigration ne peut pas être la réponse à la crise démographique
Dans le cadre d’un entretien publié ce jeudi 23 septembre par le magazine conservateur Mandiner, le premier ministre tchèque explique notamment : « L’immigration, en particulier l’immigration illégale, ne peut pas être la réponse à la crise démographique en Europe.
Les migrants qui arrivent sur le continent apportent avec eux une culture et des traditions radicalement différentes des nôtres […] On estime que d’ici vingt ans, les peuples autochtones pourraient devenir des minorités dans de nombreux pays occidentaux en raison des niveaux élevés d’immigration et des taux de fécondité plus élevés parmi ces migrants.
Ce phénomène peut déjà être observé dans plusieurs grandes villes européennes, comme Anvers, Rotterdam ou Malmö ».