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À l’issue des législatives, Andrej Babiš a peu de chances de rester Premier ministre

Temps de lecture : 2 minutes

Tchéquie – Les 8 et 9 octobre, les Tchèques ont voté pour élire un nouveau parlement. Après un match extrêmement serré, le Premier ministre Andrej Babiš pourrait bien ne pas garder son poste. Il ressort également de ces élections que la politique tchèque se polarise autour de deux personnalités, Andrej Babiš et Petr Fiala, au détriment d’une gauche classique totalement absente désormais du parlement, où seuls quatre coalitions se partagent désormais les sièges.

Des résultats serrés qui traduisent une polarisation

Le suspense aura duré jusqu’au dernier moment. La participation aura été assez bonne, avec 65,43% des électeurs étant allé voter, soit 4,6% de plus qu’aux dernières élections. La coalition SPOLU (Ensemble, centre-droit), qui rassemble l’ODS, le KDU-ČSL et TOP 09, obtient 27,79% des votes, l’emportant d’une courte tête sur le parti du Premier ministre sortant, ANO, qui a récolté 27,12% des suffrages exprimés.

La mode de scrutin tchèque repose sur une adaptation du fameux système d’Hondt, avec vote préférentiel dans 14 circonscriptions électorales. Ces spécificités font que, bien qu’arrivé deuxième, ANO garde 72 sièges à l’assemblée nationale tandis que la coalition de trois partis SPOLU n’obtienne que 71 sièges. La coalition STAN (maires et indépendants, divers) et pirates (progressistes altermondialistes) réalise un score de 15,62%, gagnant ainsi 37 sièges, tandis que le SPD (Liberté et démocratie directe) de Tomio Okamura, le parti patriotique et eurosceptique, a lui obtenu 9,56% des votes et garde 20 sièges.

Bien qu’ayant un siège de plus que son rival Petr Fiala, Andrej Babiš est en difficulté : avec seulement 72 sièges, même une coalition avec le SPD ne lui donnerait pas la majorité pour former un gouvernement. Le faiseur de roi est donc la coalition STAN-pirates menée par le militant altermondialiste Ivan Bartoš. Et dès hier soir, SPOLU et la coalition STAN-pirates ont signé un mémorandum en vue de former un gouvernement.

La gauche classique hors du parlement

La première chose à remarquer lors de ces élections est l’absence, pour la première fois depuis le changement de régime, des communistes (KSČM) – menés par Vojtěch Filip – au parlement. Ceci marque un jalon dans le lent déclin de cette force politique de gauche patriotique.

Autre élément important, l’absence du parti social-démocrate ČSSD. La gauche classique héritée du XXe siècle, qu’elle soit socialiste ou communiste, n’est donc plus présente au parlement tchèque.

La coalition de droite menée par Trikolóra obtient quant à elle 2,76% des votes, échouant à entrer au parlement et à faire la percée tant espérée par Václav Klaus junior, fondateur du parti.

Nombreux sont les petits partis à être ainsi victimes de la polarisation de la politique tchèque autour des deux personnalités que sont Andrej Babiš et Petr Fiala.

Le président en soins intensifs

À l’issue des élections, une triste nouvelle a marqué de manière aussi subite que malheureuse l’annonce des résultats : l’hospitalisation en soins intensifs du président de la République Miloš Zeman.

Aussi longtemps que le président n’est pas apte à remplir ses fonctions, il est prévu qu’il soit remplacé par le Premier ministre et le président du Parlement. Tant que la situation durera, la Tchéquie ne pourra en tout cas pas se doter d’un nouveau Premier ministre. De quoi donner du temps pour les négociations de coalition gouvernementale.