Pologne/France – Le président polonais Andrzej Duda s’est rendu à Paris ce mercredi 27 octobre, où il a été reçu par son homologue français Emmanuel Macron au Palais de l’Élysée. Les deux chefs d’État se sont notamment entretenus au sujet de la coopération franco-polonaise dans les domaines économique, énergétique et sécuritaire, mais aussi politique au sein de l’Union européenne tandis qu’ils ont également évoqué la crise migratoire à la frontière polono-biélorusse. Une troisième rencontre en six mois dont le président polonais s’est déclaré très satisfait, disant espérer « que cette importante conversation amicale profitera à la Pologne, à la France et à l’Union européenne ».
Vers un partenariat franco-polonais dans le domaine nucléaire
Parmi les volets importants des entretiens entre MM. Duda et Macron figuraient notamment la question énergétique. La Pologne projette en effet de faire appel à la technologie française pour la construction de la première centrale nucléaire polonaise en Poméranie, la compagnie française EDF – un des leaders mondiaux dans ce domaine – faisant partie des trois sociétés concourant pour obtenir ce marché.
« La France est un partenaire européen qui possède une grande expérience en matière d’énergie nucléaire. Nous aurons besoin de centrales nucléaires si nous voulons respecter nos engagements en matière de climat. Nous n’avons pas d’autre choix
[…] La Pologne et la France sont des partenaires stratégiques importants dans le domaine de l’énergie », a ainsi déclaré le président Duda à ce sujet.
Une Europe de nations libres, égales et souveraines
Les deux hommes d’État ont également abordé la question de l’avenir de l’Union européenne, M. Duda suggérant qu’on devrait s’inspirer de la devise française « Liberté, égalité, fraternité » :
« J’ai également la vision d’une Union européenne de nations libres, d’États égaux et d’États souverains. C’est extrêmement important »,
a expliqué Andrzej Duda qui a aussi décrit au président français comment la réalité polonaise est systématiquement déformée par certains médias, notamment occidentaux : « Il y a aussi beaucoup de mensonges dans tout cela, ce qui est très difficile à accepter, et c’est aussi ce que j’ai dit au président Macron […] cela m’inquiète beaucoup […]
Les Polonais ont pris des décisions électorales qui ne plaisent pas […] à tout le monde. Comme vous pouvez le voir, [certains] ne respectent pas la démocratie, [ils] l’ont seulement à la bouche, [mais] en fait ils ne veulent pas accepter les élections démocratiques ».
De son côté, Emmanuel Macron a souligné son intention de « poursuivre le dialogue sur la manière de surmonter la crise de l’état de droit » au sein de l’Union européenne, la France s’apprêtant à présider le Conseil de l’Union européenne de janvier à juin 2022.
Soutien français à la Pologne face à la Russie
Dans le domaine de la Défense, le président français a proposé l’aide de la France à la Pologne dans le cadre des menaces russe et biélorusse dont la crise migratoire à la frontière polono-biélorusse constitue l’un des aspects.
« Notre position compte pour beaucoup, et je suis heureux que la France voit la perspective d’une coopération et que celle-ci s’inscrive dans la durée »,
a expliqué le président Duda. « Nous sommes des alliés, nous sommes des partenaires, et au sein de l’OTAN nous sommes des alliés, littéralement. Je suis heureux que la France veuille renforcer la sécurité européenne ».
La France et la Pologne souhaitent une Union européenne forte
Le chef du Bureau de politique internationale de la Chancellerie présidentielle polonaise, Jakub Kumoch, cité par wPolityce, a résumé comme suit la rencontre entre les deux présidents : « Les deux présidents ont souligné que la Pologne et la France sont des partenaires stratégiques importants en matière d’énergie et qu’ils ont l’intention de développer cette coopération de manière significative et à plusieurs niveaux.
Ils ont également discuté des moyens de parvenir, le plus rapidement possible, à une réduction des tensions entre la Pologne et les institutions européennes dans le contexte de la prochaine présidence française.
La Pologne et la France sont toutes deux intéressées par une Union européenne forte et par le dépassement des divisions au sein de l’Union ».