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Chute de Kaboul : Zeman étripe les États-Unis et l’OTAN

Temps de lecture : 2 minutes

Tchéquie – Les images de la chute de Kaboul et de l’Afghanistan aux mains des talibans le 15 août font le tour des télévisions et des réseaux sociaux ces derniers jours. Dans un entretien publié ce mardi 17 par Parlamentní Listy, le président tchèque Miloš Zeman, connu pour son franc-parler, a très vivement critiqué les États-Unis et l’OTAN à ce sujet.

« Les Américains ont perdu le prestige d’un leader mondial »

« J’ai critiqué le retrait des troupes lors du sommet de l’OTAN à Londres il y a un an […]

j’ai regardé dans les yeux Trump et Biden, qui étaient là, et leur ai dit que c’était de la lâcheté. [… donnant] aux talibans une chance qu’ils n’avaient pas auparavant »,

rappelle-t-il tout d’abord en remettant en cause la légitimité de l’OTAN suite à cette débâcle auto-provoquée :

« En quittant l’Afghanistan, les Américains ont perdu le prestige d’un leader mondial, et l’OTAN elle-même soulève désormais des doutes sur la légitimité de son existence

[…] Lorsque nous augmentons les dépenses de défense, nous en attendons une certaine valeur, c’est-à-dire une protection contre le terrorisme international. Si l’OTAN a échoué ici, cela devrait également conduire à une réévaluation de nos dépenses de défense et à une plus grande importance accordée à la défense nationale. […] 

aujourd’hui, investir dans l’OTAN est un peu du gaspillage

[…] l’accent mis sur l’armée nationale et l’État-nation serait une conséquence naturelle de l’échec de l’OTAN en Afghanistan […] l’OTAN a échoué dramatiquement ».

Le président tchèque en tire des conclusions quant à la sécurité des membres de l’OTAN, dont la Tchéquie fait partie : « La méfiance de nombreux pays membres à l’égard de l’OTAN s’accentuera après cette expérience, car ils diront : si vous avez échoué en Afghanistan, alors [quelle est la] garantie que vous n’échouerez pas dans toute autre situation critique ? […]

Je suis d’avis que l’objectif principal de l’OTAN est de lutter contre le terrorisme international, si vous voulez, islamique.

Je partage l’avis du président Macron, qui a déclaré lors du sommet de l’OTAN à Londres que la Russie n’est pas l’ennemi, que le terrorisme international est l’ennemi. […] C’est pourquoi j’ai soutenu notre mission en Afghanistan, ainsi que notre mission au Sahel, où opèrent également des terroristes islamiques. [… or]

personne, y compris moi, ne s’attendait à ce que les talibans traversent l’Afghanistan comme un couteau dans du beurre ».

Oui à l’accueil de ceux qui nous ont aidé

Enfin, Miloš Zeman approuve pleinement l’octroi de visas aux Afghans ayant travaillé pour l’OTAN et notamment pour la Tchéquie : « J’ai également rencontré le ministre de la Défense et le ministre des Affaires étrangères pour leur demander instamment d’aider ces personnes. […] j’ai insisté pour obtenir une assistance maximale. […] Ce sont des personnes envers lesquelles nous avons un engagement ».