Article paru dans le Magyar Nemzet le 8 novembre 2021.
« Ne pensez-vous pas que le moment serait venu pour eux de pratiquer un peu d’autocritique discrète ? », a écrit lundi Tamás Deutsch dans une lettre adressée au chef du groupe parlementaire du Parti Populaire Européen, commentant les neuf mois de prison avec sursis requis par le parquet compétent dans l’affaire du Luxembourgeois Frank Engel, ancien membre de ce groupe parlementaire, extrêmement virulent à l’encontre de la Hongrie à l’époque où il en faisait encore partie. Engel avait traité Viktor Orbán de « leader de secte », il avait voté pour le rapport Sargentini, et réclamé des sanctions financières contre la Hongrie.
Tamás Deutsch, chef de la délégation du Fidesz au Parlement européen (PE) a publié lundi une lettre ouverte au groupe parlementaire du Parti Populaire Européen (PPE) au PE, commentant le fait que neuf mois de prison avec sursis et une amende ont été requis par le parquet luxembourgeois contre Frank Engel, ancien membre de ce groupe, connu pour ses saillies contre la Hongrie. On se souvient qu’Engel a renoncé en mars à la direction du Parti populaire chrétien-social du Luxembourg (CSV), après avoir été dénoncé par les membres de son propre parti en raison de soupçons de corruption. Eurodéputé jusqu’en 2019, il a voté pour le rapport Sargentini, dirigé contre la Hongrie, et figurait sur la liste, tristement célèbre en Hongrie et ailleurs, des alliés les plus proches de Georges Soros au PE.
Magyar Nemzet a eu accès au texte de cette lettre ouverte de Tamás Deutsch au PPE. Ce membre fondateur du Fidesz y écrit que « Pendant des années, Frank Engel s’en est pris de façon obsessionnelle au Fidesz, dénigrant le gouvernement hongrois et son Premier ministre, Viktor Orbán. Or, dès le début, nous avons affirmé que le but véritable des gesticulations scandaleuses de Frank Engel était d’affaiblir de façon préméditée la droite européenne ». Le PPE « a, pendant des années, crédibilisé et soutenu dans toutes ses déclarations hostiles au Fidesz un homme qui, s’asseyant sur les règles les plus élémentaires de la loyauté au PPE, participait à des événements politiques aux côtés de l’ancien Premier ministre socialiste hongrois Ferenc Gyurcsány, chassé par le peuple à force de corruption et de mensonges, frappant ainsi du tampon « kasher PPE » l’anthologie de mensonges produite par ledit Gyurcsány ». (En 2017, Engel avait répondu à l’invitation d’un événement organisé à Budapest par la Coalition Démocratique (DK) [le parti de Ferenc Gyurcsány – n.d.t.], où il avait pris la parole pour prendre la défense de l’Université d’Europe Centrale (CEU) – n.d.l.r.)
« Vous avez regardé sans rien faire Frank Engel, l’ennemi le plus acharné du gouvernement hongrois, imposer au PPE l’argumentation démente de la gauche, et demander le blocage des fonds européens destinés à la Hongrie », leur reproche à présent Tamás Deutsch, n’oubliant pas, dans son réquisitoire, de citer les termes dont Engel, au cours du débat organisé en 2018 au PE autour du rapport Sargentini, avait gratifié le Premier ministre hongrois, traitant ce dernier de « leader de secte », avant d’exiger la suspension des transferts financiers de l’UE à la Hongrie sous prétexte de procédure de l’article 7.
« Frank Engel a véritablement joué le rôle d’un cheval de Troie de la gauche au sein du PPE. En effet, le but de l’infame campagne lancée par monsieur Engel n’était autre que d’amener le PPE à l’explosion et à la dissolution. L’ironie de l’histoire, c’est que, pendant que monsieur Engel semblait s’en prendre au Fidesz avec ses accusations sans queue ni tête, en réalité c’est à son propre parti – au CSV – et au PPE qu’il infligeait les dommages les plus graves. »
Et de conclure : « Nous autres, c’est le PPE de Frank Engel que nous avons quitté. Mais maintenant qu’on a fini par découvrir qui était vraiment le porte-drapeau des calomnies véhiculées à l’encontre du Fidesz, qui ont fini par convaincre une large majorité au sein du PPE, ne pensez-vous pas que le moment serait venu pour vous de pratiquer un peu d’autocritique discrète ? »
Comme on le sait, en mars de cette année, le Fidesz a quitté ce groupe parlementaire, qui dérivait de plus en plus vers la gauche, quittant par la suite également le PPE.
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Traduit du hongrois par le Visegrád Post