Lettonie/Biélorussie – Alors que les projecteurs de l’actualité sont actuellement braqués sur la situation à la frontière polono-biélorusse, notamment au poste-frontière de Kuźnica, en Podlachie, et accessoirement sur la situation de la Lituanie, un troisième pays de la région est également confrontée à la crise des migrants orchestrée par Minsk : la Lettonie.
Ce pays balte, ayant une frontière commune de 141 km avec le nord de la Biélorussie, connaît en effet exactement le même problème que la Pologne et la Lituanie voisines.
Une clôture frontalière de 136 km
La Diète de Lettonie (Saeima) a donc approuvé le vendredi 12 novembre une loi relative à la « construction d’infrastructures aux frontières terrestres extérieures », en clair une clôture frontalière de 136 km de long semblable à celle mise en place par la Hongrie à sa frontière sud en 2015, et à celles que la Lituanie et la Pologne sont en train de construire sur leurs frontières avec la Biélorussie. Ce projet, financé par l’État letton, devrait coûter environ 28 millions d’euros. Dans le texte défendant le projet de loi, le gouvernement précisait clairement que
« en raison des changements en matière de sécurité internationale et de l’augmentation du nombre de passages illégaux de la frontière entre la Lettonie et la Biélorussie, le risque lié à la protection et à la sécurité des frontières a également augmenté ».
Assurer la sécurité de la frontière extérieure de l’Union européenne
Le ministre letton de l’Intérieur, Marija Golubeva, qui se rendra sur les lieux le 17 novembre, a déclaré à ce sujet dans un communiqué : « Je suis fière que le Conseil des ministres ait soutenu et que le Parlement ait approuvé d’urgence la loi sur la construction de l’infrastructure de la frontière terrestre extérieure […]
La construction de la clôture temporaire à la frontière entre la Lettonie et la Biélorussie sera achevée dès ce mois-ci. La construction d’une clôture permanente est la seule solution à long terme pour assurer la sécurité de la frontière extérieure de notre pays, ainsi que celle de l’Union européenne ».
La clôture provisoire est partiellement déjà en place
En effet, les autorités lettones ne font pas traîner les choses et, d’ici fin novembre ou début décembre, une clôture provisoire en barbelés aura été érigée à la frontière, comme l’a confirmé à TVNet le porte-parole de l’Agence de sécurité nationale lettone, Wendy Pikche-Kuchma. Trente km de clôture de barbelés ont d’ores et déjà été posés là où le franchissement de la frontière est le plus facile, le reste de la frontière lettono-biélorusse consistant en des marais ou longeant la rivière Daugava (Dvina occidentale).
Par ailleurs, Mme Golubeva, a indiqué que les forces lettones et de police étaient en mesure de réagir fermement en quelques heures si la situation à la frontière venait à l’exiger.