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La Pologne commence à construire une barrière à sa frontière avec la Biélorussie

Temps de lecture : 2 minutes

Pologne/Biélorussie – Lancé en raison de la crise migratoire orchestrée par les autorités de Minsk à la frontière polono-biélorusse en réponse aux nouvelles sanctions européennes, le projet de construction d’une barrière frontalière entre la Pologne et la Biélorussie se concrétise, les travaux venant de commencer. 

Une clôture de 5,5 mètres de haut sur 186 km

Depuis ce mardi 25 janvier, des entreprises polonaises sont en effet à l’œuvre sur ce chantier où une clôture d’une hauteur de 5,5 mètres doit être érigée sur une longueur de 186 km (la moitié de la frontière entre les deux pays – le reste étant formé par la rivière Bug) d’ici le mois de juin 2022 – projet qui devrait coûter environ 1,6 milliards de zlotys (353 millions d’euros). Comme le souligne le compte Twitter des gardes-frontières, « Il s’agit du plus gros investissement de construction de l’histoire des gardes-frontières [polonais] ». 

Un impact environnemental aussi faible que possible 

La future barrière traversant plusieurs forêts, la porte-parole des gardes-frontières, Anna Michalska, a tenu à préciser que l’impact environnemental serait le plus faible possible :

« Notre intention est que les dégâts soient aussi faibles que possible. […] L’abattage d’arbres sera limité au minimum requis. La barrière elle-même sera construite le long de la route frontalière ». 

La crise migratoire continue… 

En attendant que cette clôture n’empêche plus efficacement les migrants de venir en Pologne, les gardes-frontières polonais ont encore arrêté, ce mardi, 17 personnes (un groupe de onze Iraniens, deux Syriens et un Libanais, ainsi que trois Ghanéens) qui avaient traversé illégalement la frontière à deux endroits après avoir, dans les deux cas, sectionné la clôture de barbelés provisoire. 

… et devrait à nouveau s’intensifier au printemps 

Dans un entretien cité ce mercredi 26 janvier par wPolityce, le porte-parole du ministre coordinateur des services spéciaux, Stanisław Żaryn, estime en effet que « la partie biélorusse sera intéressée par le maintien de la forme ‘rampante’ de ce conflit, et que

lorsque le temps s’améliorera, la partie biélorusse tentera d’intensifier à nouveau la pression migratoire.

[…] Des signes d’action sont déjà perceptibles : une augmentation de l’activité des groupes Internet utilisés pour gérer le passage de la Biélorussie vers l’Ouest par ceux qui recherchent des personnes prêtes à se rendre dans l’Union européenne. Ils encouragent déjà la migration, dans le but de renforcer la migration vers la Biélorussie pendant les mois de printemps […]

Les mois d’hiver et le mauvais temps sont généralement propices à l’affaiblissement des mouvements migratoires. Dans quelques mois, les services biélorusses pourraient à nouveau mener leur action contre la Pologne de manière massive.

[…] Des signaux montrent qu’avec l’arrivée du printemps, la pression à la frontière avec la Pologne pourrait augmenter de façon exponentielle. […]

La construction d’une nouvelle barrière de protection permettra à la Pologne d’être mieux protégée contre les activités organisées par les services biélorusses. C’est un moment extrêmement important, car cet investissement revêt aujourd’hui une importance stratégique pour nous ».