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Un ancien directeur de la fondation Soros : à l’étranger, les journalistes présentent une image distordue de la Hongrie

Le Magyar Nemzet est le principal quotidien imprimé de Hongrie. Fondé en 1938, le Magyar Nemzet (Nation hongroise) est un journal de référence pour les conservateurs et est sur une ligne proche du gouvernement de Viktor Orbán.

Temps de lecture : 3 minutes

Article paru dans le Magyar Nemzet le 2 février 2022.

La rédaction de Magyar Nemzet a reçu, en provenance d’une adresse électronique inconnue, un paquet de documents d’une longueur inhabituelle, contenant des informations de poids. Ce matériel – dont nous avons commencé l’exploitation – contient entre autres plusieurs heures d’entretien par Skype avec Andrej Nosko, qui a été l’un des directeurs des Open Society Foundations financées par George Soros. Dans ces conversations dont nous avons pris connaissance, Nosko reconnaît pratiquement que la Hongrie et la Pologne sont en réalité victimes d’une campagne de presse injuste et partiale.

Pour cet ancien directeur de la fondation Soros :

  • « La presse mainstream s’acharne sur la Pologne et la Hongrie sans présenter d’arguments solides. »
  • « On ne comprend pas vraiment les raisons de la popularité du gouvernement hongrois. »
  • « L’image qu’on peint de la Hongrie est distordue pour diverses raisons – l’une d’entre elles étant que le niveau de qualité des médias européens s’est effondré ces derniers temps, et qu’ils disposent de bien moins de correspondants étrangers que par le passé. »
  • « Il y a un énorme problème, qui est que les journalistes étrangers ne connaissent pas la réalité de la situation hongroise, parce qu’ils ne comprennent pas le hongrois, et ont de toute façon l’habitude de s’informer à partir de sources sélectionnées par d’autres, et qui manquent d’objectivité. »

Parmi les informations parvenues en la possession de Magyar Nemzet, l’une des plus intéressantes est l’entretien en langue anglaise qu’a accordée Andrej Nosko à une personne que nous n’avons pas réussi à identifier. Titulaire d’un doctorat en sciences politiques de la CEU, Nosko a travaillé jusqu’en 2018 comme directeur de Open Society Foundations (OSF), c’est-à-dire de la Fondation pour une Société Ouverte, avant de prendre la direction de l’un de ses départements de pointe. C’est en cette qualité qu’il supervisait l’octroi d’un tiers des bourses accordées par le département européen de l’Open Society Initiative aux think tanks. Dix personnes travaillaient sous sa responsabilité directe, et il disposait d’un budget annuel de 10 millions de dollars. Nosko travaille actuellement à Budapest, comme directeur de la branche européenne de PILnet.

Nous évoquons ci-dessous quelques passages particulièrement intéressants de l’entretien susmentionné.

Quand l’interlocuteur d’Andrej Nosko lui demande pourquoi divers États d’Europe centre-orientale – dont la Hongrie et la Pologne – se retrouvent sous les projecteurs des médias internationaux, l’ancien directeur de l’OSF (financé par George Soros) lui répond que les rapports portant sur ces pays sont distordus.

« Je pense qu’en soi, mettre dans le même sac les affaires de la Hongrie et de la Pologne n’est pas très honnête. Ces pays – comme tous les autres États de la région – ont tous les deux leurs propres problèmes, qui sont tous différents les uns des autres. Si nous considérons par exemple la Pologne et la Hongrie, nous voyons deux styles de gouvernement et deux structures économiques très divergents, tout comme ces deux pays diffèrent du point de vue de la nature des relations entre les autorités et la société civile. »

Pour Andrej Nosko, l’habitude de mettre ces deux États dans un même sac, tout comme la priorité donnée aux matériaux qui leur sont consacrés, sont liées au fait que, ces derniers temps, le niveau des médias européens s’est effondré. – Ce qui se traduit entre autres par le fait que les principaux organes de presse disposent de bien moins de correspondants étrangers que par le passé, et que ceux dont ils disposent encore sont, qui plus est, chargés de couvrir l’actualité de plusieurs pays. Ce qui ne peut qu’engendrer de la paresse intellectuelle, y compris dans les médias mainstream, qui jouent comme on le sait un rôle central dans l’apparition du phénomène susmentionné. « En conséquence de tout cela, il est très facile de s’en prendre à la Pologne et à la Hongrie, sans avoir à présenter de véritables arguments » – déclare Nosko. « En d’autres termes – conclut-il – ces rapports manquent d’objectivité. »

Après quoi il explique que,

quand il travaillait pour la fondation, le plus souvent, les correspondants de presse étrangers venaient demander à son organisation si elle pouvait leur conseiller des interlocuteurs ; auquel cas ces contacts entachés de partialité à divers degrés recommandaient en général leurs propres collègues – autrement dit : des gens partageant peu ou prou les mêmes convictions.

« Moi aussi, il m’est arrivé à plusieurs reprises d’embaucher tel ou tel journaliste pour populariser les productions des think-tanks bénéficiaires de nos bourses. Autre façon de dire que le jeu était un peu truqué » – avoue Andrej Nosko, qui considère aussi que les difficultés linguistiques ont contribué à rendre relativement facile la mésinterprétation des événements hongrois.

« Vous savez, peu de journalistes étrangers parlent le hongrois, ce qui fait par exemple qu’ils ne sont pas en mesure de converser avec le hongrois moyen, ni même de lire les nouvelles nationales. »

« Je dis cela en me basant sur ma propre expérience, étant donné que j’ai connu divers anciens correspondants qui n’étaient capables ni de parler, ni de lire le hongrois. Ce pourquoi ils ne pouvaient, pour la plupart, s’appuyer que sur des sources secondaires. Or il se trouve que ces sources secondaires produisent de fortes distorsions, concernant entre autres la légitimité du gouvernement hongrois. » Elles oublient par exemple typiquement de mentionner que le cabinet en place jouit réellement d’une grande popularité dans une grande partie de la société hongroise. – « Au lieu de quoi elles vont par exemple écrire que le gouvernement maintient son pouvoir en limitant les libertés publiques. »

Dans l’entretien en question, Andrej Nosko reconnaît pratiquement que l’image que les correspondants étrangers donnent de la Hongrie et de la Pologne est complètement distordue et irréelle.

Le paquet de documents parvenu à la connaissance de Magyar Nemzet est particulièrement intéressant à la lumière du fait que la presse espagnole vient elle aussi d’évoquer les attaques concertées auxquelles se livrent les libéraux à l’encontre de ces deux pays. Les matériaux à l’origine du scandale citent des conversations privées de Carolina Punset, ancienne eurodéputée espagnole. Elue sous les couleurs du parti libéral bourgeois Ciudadanos, elle appartenait à la famille politique européenne ALDE. C’est cette formation qui, à partir de l’ascension au pouvoir d’Emmanuel Macron, a pris le nom de Renew Europe, et à laquelle appartient actuellement – entre autres – le parti hongrois Momentum.

Pour Punset, les véritables ennemis de la liberté d’expression ne sont pas la Hongrie et la Pologne, mais les coryphées bruxellois du politiquement correct.

Dans ces conversations privées, l’ancienne eurodéputée révèle que, pendant qu’à Bruxelles on condamne en permanence la Hongrie et la Pologne, on n’accorde aucune attention aux plus graves des dangers qui planent sur la liberté d’expression en Europe. D’après Punset, si les eurodéputés voulaient vraiment défendre le principe de la liberté d’expression, ils devraient prendre position contre les violences dont sont victimes journalistes et enseignants. Au lieu de quoi, les eurodéputés libéraux concentrent leurs attaques sur des pays comme la Hongrie et la Pologne, qui s’efforcent d’empêcher la liberté d’expression d’être prise dans l’étau du politiquement correct.

Traduit du hongrois par le Visegrád Post