Article paru dans le Magyar Nemzet le 9 février 2022.
« Dans sa dérive, la prise de décision bruxelloise – principalement au niveau du Parlement européen, mais aussi du côté de la Commission – s’est beaucoup éloignée du principe d’impartialité ». C’est dans ces termes que Balázs Hidvéghi a réagi à la série d’articles récemment publiée par Magyar Nemzet, et qui fait la lumière sur la politique des « deux poids, deux mesures » appliquée à l’encontre de la Hongrie et de la Pologne. Pour cet eurodéputé du Fidesz, la mise en condition de l’opinion publique internationale passe aussi par l’habitude qu’a prise l’UE – caractérisable comme une tentative en vue de l’influencer – de constamment maintenir la Hongrie et la Pologne à l’ordre du jour, y compris sous la forme de menaces de blocages de fonds. En marge des élections hongroises qui s’approchent, Balázs Hidvéghi nous confie aussi qu’il est dans l’intérêt de Bruxelles de voir se former en Hongrie un gouvernement faible, influençable et soucieux de répondre à ses attentes.
« Au vu – entre autres – des conversations qui ont filtré, il est évident que, dans sa dérive, la prise de décision bruxelloise – principalement au niveau du Parlement européen, mais aussi du côté de la Commission – s’est beaucoup éloignée des principes d’objectivité et d’impartialité. A l’encontre de la Hongrie et de la Pologne, on utilise des prises de position écrites à l’avance, conformément à des idées préconçues, et dans le cadre d’attaques dont les motivations réelles sont de nature politique. Et ces attaques ont une tendance frappante à toujours se concentrer sur des gouvernements démocrates-chrétiens et patriotes ». C’est dans ces termes que Balázs Hidvéghi a réagi à cette série d’articles publiée par Magyar Nemzet dans laquelle on entend un ancien dirigeant de la fondation Soros, ainsi que divers journalistes, expliquer comment on manipule l’opinion publique internationale pour les dresser contre la Hongrie et la Pologne, ou encore que c’est en connaissance de cause que les institutions bruxelloises appliquent, face aux gouvernements conservateurs, une politique des « deux poids, deux mesures ».
« Il suffit de se souvenir de l’époque du passage de Matteo Salvini au ministère italien de l’Intérieur : dès qu’il a pris des mesures fermes pour s’opposer aux arrivées de clandestins, une campagne de dénigrement a été lancée contre lui – il a même été convoqué au tribunal. Les attaques idéologiques les plus agressives sont toujours dirigées contre des gouvernements de droite. »
Et d’ajouter :
« Il est évident que cette façon d’exercer des pressions au nom d’une idéologie crée des tensions entre les États membres. Or si l’atmosphère régnant entre les États membres est lourde de tensions et de défiance, cela va, à long terme, remettre en cause la coopération européenne jusque dans ses fondements. »
L’eurodéputé du Fidesz fait aussi remarquer que l’une des conclusions importantes qu’on peut tirer des enregistrements qui ont fuité est que, à supposer que tel ou tel autre État membre vienne à se doter d’un gouvernement de droite désinhibée, ce dernier aurait lui aussi tous les ennuis du monde avec Bruxelles, et avec ces organisations de la société civile qui entretiennent avec les institutions de l’Union des relations si étonnamment étroites.
Au PE aussi, on n’arrête pas de parler de société civile
Nous lui avons donc aussi demandé si ces relations si étroites ont quelque-chose à voir avec le fait que, cette semaine, par exemple, la Commission LIBE a débattu d’un projet de rapport qui viserait à inscrire l’inviolabilité des organisations de la société civile dans les rapports sur l’état de droit de la Commission européenne. « C’est un danger qui est hélas déjà devenu en partie réalité, étant donné que c’est là une pratique bien rôdée à Bruxelles. Dans les documents de la Commission LIBE, par exemple, on voit à tout bout de champ émerger, avec le statut de référence, ces organismes de la société civile qui se prétendent faussement indépendants, et dont le rôle est en réalité politique de bout en bout. Or aujourd’hui, leurs efforts ont porté leurs fruits : ils se sont bien trop parfaitement enkystés dans le processus de la prise de décision bruxelloise. Nombreux sont les rapports et documents du PE et de la Commission qui contiennent de longs renvois aux ONG, et qui constituent désormais d’importants textes de l’Union. »
« Bref : du point de vue du réseau Soros, on peut dire qu’ils ont fait du bon travail, dans la mesure où ils se sont rendus capables de manipuler des décisions de l’Union au plus haut niveau. Et bien entendu, dès que quelqu’un cherche à les confronter à cette réalité, ils se mettent à poser en victimes. »
« Et pourtant, comme je vous le disais à l’instant, il n’est absolument pas question d’indépendance ou de je ne sais quelle société civile. Ces organismes sont des cellules d’activisme politique pur jus. »
« C’est un combat politique que nous devons continuer : nous devons prendre position dans chaque débat »
Lorsque nous lui avons demandé si l’imminence des élections hongroises risquait de rendre encore plus agressive cette rhétorique tendant de toute évidence à s’ingérer dans la politique intérieure de la Hongrie, Balázs Hidvéghi nous a répondu que « cela fait belle lurette que nous avons dépassé l’époque à laquelle ils s’efforçaient encore de cacher leur intention de s’ingérer dans nos élections. Il est dans l’intérêt de Bruxelles de voir se former en Hongrie un gouvernement faible, influençable et soucieux de répondre à ses attentes.
« La situation est claire : c’est le candidat de la gauche au poste de Premier-ministre lui-même qui a déclaré qu’une alternance gouvernementale constituerait le gros lot pour Bruxelles. Ce sont des propos qui se passent de commentaires. »
« La mise en condition de l’opinion publique internationale passe aussi par l’habitude qu’a prise l’UE – caractérisable comme une tentative en vue de l’influencer – de constamment maintenir la Hongrie et la Pologne à l’ordre du jour, y compris sous la forme de menaces de blocages de fonds. »
D’où, bien sûr, la question : que peut-on faire contre ces tentatives d’influencer et de manipuler ?
« C’est un combat politique que nous devons continuer : nous devons prendre position dans chaque débat ; quant aux affirmations fausses, nous devons les repousser. Aucun vent contraire ne nous fera reculer, et nous n’avons pas peur de combattre en situation d’infériorité, comme nous le faisons au Parlement européen. Nous prenons la défense de la Hongrie, de nos intérêts nationaux, dans toutes les assemblées, ne négligeant aucune possibilité de le faire. Le 3 avril, la Hongrie va voter. De ce point de vue, les options électorales en présence sont d’une grande clarté : d’un côté, notre camp, qui représente depuis des années les intérêts des Hongrois, en mettant l’accent sur le principe selon lequel les citoyens doivent toujours avoir voix au chapitre dans la prise de décision. À la différence de la gauche, nous ne tenons pas mordicus à ce que Bruxelles nous caresse le front. Dans toute situation, notre but est de trouver le moyen de la gérer au mieux dans l’intérêt du pays, d’en tirer le plus possible pour les Hongrois. »
Tamara Judi
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Traduit du hongrois par le Visegrád Post