Skip to content Skip to sidebar Skip to footer

Et voilà ! Voici comment fonctionne la machine à dénigrer la Hongrie

Le Magyar Nemzet est le principal quotidien imprimé de Hongrie. Fondé en 1938, le Magyar Nemzet (Nation hongroise) est un journal de référence pour les conservateurs et est sur une ligne proche du gouvernement de Viktor Orbán.

Temps de lecture : 5 minutes

Article paru dans le Magyar Nemzet le 17 février 2022.

Un blog français rend publics des détails ahurissants sur les coulisses de la presse internationale

Pendant que Magyar Nemzet publie une série d’articles montrant comment l’influence exercée par les ONG (Organisations Non-gouvernementales) sur des journalistes étrangers mal informés amène ces derniers à donner une image distordue de la Hongrie, les matériaux rendus publics par un blog français amènent de nouvelles révélations en la matière. Dans ce document, c’est le PDG d’un organisme international à but non-lucratif, l’Association mondiale des éditeurs de presse (WAN-IFRA), qui avoue comment l’organisme journalistique qu’il dirige a participé aux campagnes de dénigrement lancées contre notre pays.

– La WAN-IFRA est en partie financée par les Open Society Foundations, c’est-à-dire la fondation Soros.

– À la veille de la pandémie, les rentrées annuelles de la WAN-IFRA avaient atteint un niveau record de 9 millions d’euros.

– La WAN-IFRA est en mesure d’influencer la ligne éditoriale des médias, les stratégies publicitaires et les éléments de langage des articles d’actualités.

– La WAN-IFRA poste régulièrement à ses membres des rapports sur les actualités dignes d’intérêt, et organise pour eux des sessions d’information personnalisées, en comité restreint.

– Outre d’innombrables autres médias, ce système fait le lien entre des titres comme The Financial Times, The Economist, The New York Times, Le Monde, Die Welt, El País, Il Corriere Della Sera, La Repubblica.

– Les sondages réalisés par la WAN-IFRA sur la Hongrie atterrissent sur le bureau de journalistes qui ne connaissent pas – ou connaissent à peine – notre pays, mais qui, à travers les articles que vont leur inspirer les matériaux mis à disposition par la WAN-IFRA, vont dresser contre Budapest les opinions publiques et les classes politiques.

– Le dirigeant de la WAN-IFRA reconnaît qu’il est déjà arrivé à son organisme d’exercer des pressions sur la Hongrie par l’intermédiaire de l’Union européenne et du Parlement européen.

C’est le 3 avril 2022 que les électeurs hongrois vont devoir aller voter dans le cadre des élections législatives, à l’occasion desquelles ils sont simultanément invités à participer à un référendum dont les questions portent sur l’éducation et l’information sexuelles des mineurs, notamment en matière d’homosexualité.

« Des millions de citoyens vont donc voter dans un pays que divers médias présentent systématiquement comme un régime totalitaire » – affirme, dans son texte, l’auteur du blog, qui rappelle que les titres de presse les plus prestigieux de l’Europe et de l’Occident prétendent sans arrêt que le Premier ministre hongrois Viktor Orbán – même s’il a démocratiquement été porté au pouvoir par les électeurs de son pays – constitue une menace pour la démocratie.

« – Opinion que les titres en question reproduisent infatigablement, à l’unisson, in corpore » – souligne-t-il.

À son avis, pour expliquer cette étonnante unanimité et cette uniformité des messages, on peut évoquer le rôle d’un système qui fait le lien entre des titres comme The Financial Times, The Economist, The New York Times, Le Monde, Die Welt, El País, Il Corriere Della Sera, La Repubblica et d’innombrables autres médias – système opéré par une organisation inconnue, disposant de centres aussi bien à Paris qu’à Francfort.

Après quoi, l’auteur offre une présentation détaillée de la WAN-IFRA, c’est-à-dire de l’Association mondiale des éditeurs de presse. A l’en croire,

la WAN-IFRA se consacre « à la protection des journalistes et des éditeurs du monde, et à rendre possible l’activité des médias indépendants », et notamment celle de ses propres membres, qui sont des journalistes et des éditeurs de presse.

Les divers organes de presse du monde se rassemblent le plus souvent dans des organisations professionnelles – par exemple, sous l’égide d’un même éditeur ; quant à la WAN-IFRA, c’est toute l’industrie mondiale de l’information qu’elle connecte à travers ses membres. Et, ce faisant, elle propose auxdits membres des services – de nature commerciale pour la plupart – et l’assistance d’experts.

Protéger ses membres – les médias – et les assister dans leur développement commercial, telle est la mission officielle de la WAN-IFRA. En marge de tout cela, cependant, cet organisme contribue aussi à la diffusion d’informations, de points de vue et d’opinions au sein de son réseau, grâce à la position privilégiée dans laquelle il se trouve, et qui lui confère un accès direct aux organes de presse et à leurs rédactions. C’est cet accès direct aux rédactions des principaux journaux du monde qui explique et incarne le pouvoir de la WAN-IFRA, lequel lui permet de tout influencer : de la ligne éditoriale des médias aux éléments de langage des articles d’actualité, en passant par les stratégies publicitaires, et même jusqu’au choix des méthodes pour gérer tel ou tel problème, voire aux critères servant à définir un problème comme tel – explique l’auteur, avant de passer à la présentation du chef de cet organisme.

PDG de la WAN-IFRA, Vincent Peyrègne a une expérience professionnelle de trois décennies dans la presse, marquée par des étapes prestigieuses : au groupe Sud-Ouest, à Libération, à La Tribune ou encore auprès du suisse Edipresse. Entre temps, Peyrègne a rejoint en 1997 l’IFRA (ancêtre de la WAN-IFRA), lançant les filiales française et espagnole de l’organisme. Puis, avant de prendre en 2012 la direction de la WAN-IFRA, en 2008, il est entré dans un gouvernement de Nicolas Sarkozy, devenant conseiller principal auprès du ministère de la Culture et de la communication.

C’est sous la présidence de Peyrègne que les recettes annuelles de la WAN-IFRA, à la veille de la pandémie, ont atteint leur niveau record de 9 millions d’euros. La pratique et les moyens de son financement, cependant, contrastent fortement avec les intentions et les buts officiellement affichés de la WAN-IFRA, à savoir la promotion de l’indépendance des médias.

L’organisme reconnaît lui-même qu’il poste régulièrement à ses membres des rapports portant sur les actualités dignes d’attention, et organise pour eux des sessions d’information personnalisées, en comité restreint.

La WAN-IFRA, en revanche, occulte soigneusement le fait que les informations ainsi diffusées au sein de son réseau sont elles-mêmes « susceptibles d’être financées », et ce, par des groupes d’intérêts et des lobbies opérant dans divers domaines. Dans le cas de la Hongrie, ces articles proviennent souvent de fondations – souvent privées – comme la Fondation pour la Société Ouverte appartenant au célèbre homme d’affaires américain George Soros – très actif aussi en politique.

Les projets lancés par la WAN-IFRA contre la Hongrie sur le thème de la « censure molle » du régime hongrois ont reçu le soutien de l’OSF : c’est ainsi que des rapports dont le contenu avait été défini par l’OSF et des matériaux de lobbying ont pu être publiés dans les journaux et autres publications disposés à les relayer.

L’auteur du blog rappelle à cet endroit que l’américain d’origine hongroise George Soros, adversaire bien connu des gouvernements Orbán, a naturellement intérêt à pouvoir influencer les informations portant sur ce pays. Il faut donc poser une question des plus importantes : les matériaux d’actualité et d’opinion de la WAN-IFRA subventionnés par Soros ont-ils, oui ou non, provoqué l’apparition dans la presse internationale de comptes-rendus médiatiques plaçant la Hongrie sous un éclairage particulièrement défavorable ? Et du coup : l’offensive de la presse européenne contre Budapest, son déluge de critiques colportait-il des opinions sincères et appartenant réellement à leurs auteurs, ou leurs débordements et leur extrémisme découlent-ils des rapports financés par l’OSF ? Ce qui est certain, c’est que la WAN-IFRA n’a pas reconnu qu’elle constitue la courroie de transmission entre la presse et les recherches financées par l’OSF. Ce qui signifie bien entendu que rien n’empêche les intérêts privés d’instrumentaliser la presse internationale dans la plus grande discrétion, de manière à façonner l’opinion publique dans le sens de leurs intérêts, et à inciter Bruxelles à prendre des mesures contre la Hongrie.

Dans ses conversations privées, Peyrègne, mettant fin aux devinettes, explique sans aucune pudeur – chose qu’il ne ferait bien sûr jamais en public – le fonctionnement exact de son organisme, et

fait allusion aux subventions accordées par l’OSF à la WAN-IFRA, et dont la contrepartie a été un travail de mise en condition de l’opinion et de pressions exercées contre le gouvernement Orbán

peut-on lire sur ce blog.

À en croire ce texte,

lorsqu’on a demandé à Peyrègne s’il serait éventuellement possible de faire pression sur la Hongrie en passant par l’Union européenne et le Parlement européen, il a répondu : « Bien sûr. Cela a déjà été fait. »

Plus exactement : le PDG de la WAN-IFRA a alors expliqué que « nous faisons, à vrai dire, partie de ces organisations ».

Il y a, par exemple, des fondations, comme la Fondation pour la Société Ouverte de George Soros, ou encore de nombreux autres organismes, qui sont très actifs sur la Hongrie.

« Donc oui, cela fait aussi partie de notre travail. À la WAN-IFRA, ce sont entre autres ces fondations qui nous financent. Le plus souvent, ce sont des agences mondiales ou transnationales, ou bien des fondations. »

Lorsque la WAN-IFRA, pour financer son fonctionnement et ses projets, se cherche des sponsors, elle convertit bien vite sa mission de « défense des médias indépendants » en billets de banque, et ce, en acceptant que les groupes d’intérêt en question la paient pour influencer les médias.

Lorsqu’on lui a demandé s’il était possible de passer contrat avec la WAN-IFRA pour qu’elle mène des recherches concernant la Hongrie, Peyrègne a répondu : « Oui. Soit avec la WAN-IFRA, soit avec un autre organisme. Si un tel travail est porteur de valeur pour nous, alors oui, il peut en être question. Les résultats d’une telle recherche, vous savez, arriveraient ensuite aux plus grands titres de la presse. »

Les lecteurs des plus grands titres de la presse mondiale ont déjà eu l’occasion de s’habituer à ce que la Hongrie soit régulièrement placée dans le champ de vision – pour ne pas dire : la ligne de mire – des journalistes. Ce qui n’a bien entendu rien d’un hasard. Pour Peyrègne, ce qui explique cette attention journalistique accrue, ce sont « les données, les informations et les rapports que nous transmettons concernant la Hongrie, et notamment les manipulations de la presse qui s’y déroulent. La Hongrie est un exemple-type de pays où, au lieu de censure directe, le régime recourt aux instruments de la censure molle. »

Les sondages réalisés sur la Hongrie par la WAN-IFRA atterrissent sur le bureau de journalistes qui ne connaissent pas – ou connaissent à peine – ce pays, et dont les articles, écrits à partir des matériaux fournis par la WAN-IFRA, vont dresser les opinions publiques et les classes politiques contre Budapest. C’est-à-dire contre un pays où les médias (y compris ceux qui sont membres de la WAN-IFRA) ont toute liberté de critiquer le gouvernement. Peyrègne le reconnaît d’ailleurs :

« En Hongrie, beaucoup de nos matériaux ont déjà été publiés. »

S’agissant de cette censure molle, Peyrègne explique que « nous avons déjà publié de nombreux papiers à ce sujet, une série entière de rapports. C’est une aide que nous apportons à l’opinion publique, ou tout du moins aux influenceurs. Or telle est précisément notre stratégie : trouver, dans un pays (européen) donné des appuis locaux, bien évidemment dans le but de finir par y conquérir l’opinion publique tout entière. C’est l’un des aspects essentiels du travail de lobbying : concevoir une campagne dans un but donné, et la mener à bien. »

« Cette campagne – conclut l’auteur du blog à la fin de son texte – n’a certes pas réussi à faire tomber le gouvernement du Premier ministre hongrois Viktor Orbán, mais au moins, maintenant, nous savons pourquoi tous les médias du mainstream partagent un point de vue politiquement identique, et pourquoi ils répètent tous à l’infini le même récit. À présent, on le sait enfin : il suffit de se demander qui finance la WAN-IFRA. »

Traduit du hongrois par le Visegrád Post