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Slovaquie : le Conseil national rejette la réforme de la Justice

Temps de lecture : 2 minutes

Slovaquie – En raison de la défection de deux partis de la coalition au pouvoir à Bratislava – Sme Rodina (Nous sommes une famille – nationaux-conservateurs) et Za L’udí (Pour le peuple – centristes) –, et suite à un débat houleux, le parlement slovaque a rejeté, ce vendredi 18 février, la réforme de la Justice présentée par le ministre, Mária Kolíková (SaS – libéraux).

Un coup dur pour la coalition d’Eduard Heger 

Or, d’une part, cette réforme est l’un des principaux projets du gouvernement d’Eduard Heger (OL’aNO) et correspond à la promesse électorale d’améliorer le système judiciaire suite notamment à l’assassinat du journaliste Ján Kuciak en février 2018.

D’autre part, c’est aussi l’un des objectifs que la Slovaquie doit atteindre pour pouvoir toucher son premier versement du plan de relance européen (environ 500 millions d’euros). 

Pour le moment, seule une partie du projet (réforme des tribunaux de districts) a été approuvée par les parlementaires, tandis que la réforme des tribunaux de régions et la création de tribunaux municipaux à Bratislava et Košice ont été rejetées. Ces deux dernières mesures n’ont en effet été soutenues que par 80 députés sur 141.

Le ministre de la Justice ne comprend pas 

Le ministre de la Justice, Mária Kolíková, s’est déclaré surpris de l’attitude de ces députés de la majorité gouvernementale : « Je ne sais pas, je ne comprends pas. Je suis venue à toutes les réunions, 

je ne savais pas que Za L’udí ne soutiendrait pas la réforme de la justice […] La coalition, qui avait l’ambition de réformer le système judiciaire pour que la justice soit accessible à tous, a montré aujourd’hui de manière directe que cette ambition est vaine.

Elle n’est sincère que de deux côtés – SaS et OĽaNO ».

Une opinion que partage largement son chef de file, Richard Sulík, ministre de l’Économie et président du parti libéral SaS : « Malheureusement, je dois dire qu’aujourd’hui,

la coalition a perdu le sens de la mesure sur ce sujet

[…]. Maria Kolíková, après des mois de négociations, a soumis au Conseil national une [réforme] judiciaire, qui a largement échoué.

La coalition a pour but de réaliser notre programme commun, […] mais c’est une chose que nos partenaires de la coalition semblent avoir oubliée

[…] Mária Kolíková ne démissionnera pas. Si elle a la force, elle continuera, ce dont je suis très heureux. Au nom de SaS, je vous dis que nous sommes tous derrière elle ».

Manque de concertation au sein de la coalition ? 

Ce que, de son côté, la présidente du mouvement Za L’udí, Veronika Remišová, conteste formellement : « Il est absurde que Richard Sulík me fustige et me rende responsable de ses propres échecs à faire passer une réforme inachevée et non communiquée.

Nous l’avons averti à plusieurs reprises que la réforme suscitait de sérieuses réserves de la part des professionnels et que la communication et la recherche d’un consensus étaient nécessaires, ce qu’il a personnellement – comme toujours – ignoré ». 

L’atmosphère semble donc revenir vers une nouvelle crise gouvernementale au sein de la coalition. La dernière en date – suite aux gaffes d’Igor Matovič – avait entraîné sa démission du poste de Premier ministre en faveur d’Eduard Heger, il y a un peu moins d’un an.