Article paru dans le Magyar Nemzet le 19 février 2022.
Cette série d’articles de Magyar Nemzet, qui démasque l’activité déployée par le réseau Soros contre la Hongrie, disponible non seulement en anglais et en allemand, mais aussi en français, constitue désormais un sujet abordé par le titre vedette de la presse française de gauche libérale.
Décrivant tout cela comme une opération de déstabilisation d’un grand professionnalisme, un article récent du quotidien parisien Le Monde évoque les interviews vidéos que quelqu’un a fait parvenir à notre rédaction, et dans lesquelles des hommes du réseau Soros, de prétendus activistes de la société civile et des experts expliquent avec une inhabituelle franchise comment la Hongrie se fait épingler par l’Union européenne, qui lui applique une politique des « deux poids, deux mesures », tandis que les journalistes libéraux sont de mèche avec les organismes dits « de la société civile ».
Le Monde a beau tirer à 400 000 exemplaires, il lui arrive de se tromper : il n’est pas exact que notre série consacrée aux SorosLeaks aurait commencé le 7 février par la révélation d’une interview accordée par Andrej Nosko, ancien directeur des Open Society Foundations (Fondations pour la Société Ouverte) financées par George Soros. En réalité, c’est cinq jours plus tôt, le 2 février, que nous avons publié des extraits d’une interview dans laquelle Nosko lavait en public le linge sale de la gauche libérale, expliquant que :
- « la presse mainstream s’acharne sur la Pologne et la Hongrie sans présenter d’arguments solides. » Mais aussi que :
- « On ne comprend pas vraiment les raisons de la popularité du gouvernement hongrois. »
- « L’image qu’on peint de la Hongrie est distordue pour diverses raisons – l’une d’entre elles étant que le niveau de qualité des médias européens s’est effondré ces derniers temps »
- « Il y a un énorme problème, qui est que les journalistes étrangers ne connaissent pas la réalité de la situation hongroise, parce qu’ils ne comprennent pas le hongrois, et ont de toute façon l’habitude de s’informer à partir de sources sélectionnées par d’autres, et qui manquent d’objectivité. »
Une vaste opération
En se basant sur des sources propres (mais qu’il ne nomme pas), Le Monde parle « des fruits d’une vaste opération de barbouzerie » à propos des vidéos parvenues en la possession de Magyar Nemzet.
Mais tout ce qu’a obtenu – de son propre aveu – Le Monde, c’est de forcer le portail d’investigation français Mediapart à retirer de son forum (le Club de Mediapart) le blog d’une certaine Samira Della, à propos duquel Mediapart vient d’aller à Canossa devant ses propres lecteurs.
L’article qui était apparu sur ce blog de Mediapart – et que Magyar Nemzet a aussi fait connaître – , mais qui a entre-temps été mis hors ligne, faisait référence à des conversations privées de Vincent Peyrègne, président français de l’Association mondiale des éditeurs de presse (WAN-IFRA), dans lesquelles celui-ci révèle comment l’organisme qu’il dirige a pris part à la campagne de dénigrement lancée contre la Hongrie.
On y découvre entre autres que :
– La WAN-IFRA est en partie financée par les Open Society Foundations, c’est-à-dire la fondation Soros.
– Les sondages réalisés par la WAN-IFRA sur la Hongrie atterrissent sur le bureau de journalistes qui ne connaissent pas – ou connaissent à peine – notre pays, mais qui, à travers les articles que vont leur inspirer les matériaux mis à disposition par la WAN-IFRA, vont dresser contre Budapest les opinions publiques et les classes politiques.
– Le dirigeant de la WAN-IFRA reconnaît qu’il est déjà arrivé à son organisme d’exercer des pressions sur la Hongrie par l’intermédiaire de l’Union européenne.
D’après ce texte,
lorsqu’on a demandé à Peyrègne s’il serait éventuellement possible de faire pression sur la Hongrie en passant par l’Union européenne et le Parlement européen, il a répondu : « Bien sûr. Cela a déjà été fait. »
Le motif invoqué par Mediapart pour la suppression de cette publication est qu’elle allait à l’encontre de ses principes éditoriaux. Mais, Magyar Nemzet ayant réalisé des copies d’écran avant l’effacement de cette dernière, le texte original peut encore être lu ICI.
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Un personnage pas si inconnu que ça. Vincent Peyrègne a une expérience professionnelle de trois décennies dans la presse, marquée par des étapes prestigieuses : au groupe Sud-Ouest, à Libération, à La Tribune ou encore auprès du suisse Edipresse. Avant de prendre en 2012 la direction de la WAN-IFRA, fin 2008, il est entré au ministère de la Culture du gouvernement français, où il était entre autres en charge de la presse et des médias de nouvelle génération. Son nom figure sur des rapports publiés par la WAN-IFRA en 2013, en 2014 et en 2015 sur la situation de la presse en Hongrie. Chacun de ces documents désigne la Fondation pour la Société Ouverte de George Soros comme unique sponsor du rapport. Ces rapports s’efforcent de démontrer que la Hongrie use des instruments de la censure molle pour menacer la liberté de la presse. En 2021, sur sa page LinkedIn, Peyrègne a partagé un podcast de Reuters, dans lequel il débattait de la liberté de la presse en Hongrie et en Pologne, entre autres avec Péter Erdélyi, journaliste au service du site 444.hu (aussi connu en Hongrie sous le sobriquet de « blog de Soros »). Par le passé, Peyrègne avait déjà condamné la Pologne pour la situation des médias dans ce pays.