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Les Premiers ministres polonais, slovène et tchèque à Kiev pour affirmer leur solidarité avec l’Ukraine

Temps de lecture : 4 minutes

Ukraine – Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, ses homologues slovène, Janez Janša, et tchèque, Petr Fiala, ainsi que le Vice-Premier ministre polonais Jarosław Kaczyński se sont rendus en train, ce mardi 15 mars, dans la capitale ukrainienne Kiev pour y rencontrer le président ukrainien Volodymyr Zelensky et apporter leur soutien à l’Ukraine qui fait face à une invasion russe depuis le 24 février.

Lech Kaczyński à Tbilissi, François Mitterrand à Sarajevo

Comme le chef de la Chancellerie du Premier ministre polonais, Michał Dworczyk, l’avait précisé lors d’une conférence de presse, cette visite hautement symbolique et qui n’est pas sans rappeler celles de Lech Kaczyński en 2008 à Tbilissi ou de François Mitterrand à Sarajevo en 1992 dans des conditions similaires, « a été préparée en étroite collaboration avec des hommes politiques européens de premier plan », le chef du gouvernement polonais s’étant entretenu dans la soirée du lundi 14 mars avec les présidents du Conseil européen, Charles Michel, et de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

Citant le défunt président Lech Kaczyński qui avait déclaré en 2008 à Tbilissi :

« Aujourd’hui, la Géorgie, demain l’Ukraine, après-demain les États baltes, et ensuite ce sera peut-être le tour de mon pays, la Pologne »,

le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a placé la visite des trois chefs de gouvernement européens dans un contexte similaire :

« Dans de tels moments décisifs pour le monde, il est de notre devoir d’être là où l’histoire se forge. Parce qu’il ne s’agit pas de nous, mais de l’avenir de nos enfants qui méritent de vivre dans un monde sans tyrannie ».

« L’Ukraine est la gardienne des valeurs européennes »

Lors d’une conférence de presse commune avec Janez Janša, Jarosław Kaczyński et le Premier ministre ukrainien, Denys Chmyhal, M. Morawiecki a réaffirmé sa solidarité avec l’Ukraine :

« Nous ne vous laisserons jamais seuls. Nous ne vous quitterons pas, car nous savons que vous vous battez non seulement pour vos propres foyers, pour votre propre patrie, votre liberté et votre sécurité, mais aussi pour les nôtres.

[…] Nous sommes ici aujourd’hui pour admirer votre combat contre un agresseur brutal. Cette invasion doit cesser. […] Ceux qui sont tués par Poutine […] ne seront jamais oubliés. […]

Aujourd’hui, l’Ukraine est la gardienne des valeurs européennes fondamentales. […] Nous devons inviter l’Ukraine dans l’Union européenne,

nous devons fournir des armes pour défendre votre patrie, nous ne vous quitterons jamais », ajoutant ensuite sur Twitter :

« L’Europe doit comprendre que si elle perd l’Ukraine, elle ne sera plus jamais la même. Elle ne sera plus l’Europe. Elle sera plutôt une version vaincue, humiliée et pathétique de son ancienne identité.

Je veux une Europe forte et résolue », ajoutant encore : « C’est ici, dans la ville de Kiev déchirée par la guerre, que l’histoire s’écrit. C’est ici que la liberté se bat contre le monde de la tyrannie. C’est ici que notre avenir à tous est en jeu. L’Union européenne soutient l’Ukraine, qui peut compter sur l’aide de ses amis. Nous avons apporté ce message à Kiev aujourd’hui ».

Une mission de l’OTAN en Ukraine ?

Le Vice-Premier ministre polonais Jarosław Kaczyński a proposé de confier à l’OTAN une mission de maintien de la paix en Ukraine : « Je voudrais faire appel à la conscience des dirigeants européens, aux principes qu’ils prêchent, car

l’Ukraine a besoin d’aide. Je pense qu’il est nécessaire qu’une mission pacifique de l’OTAN ou un accord plus large opère en Ukraine. Cette mission ne doit pas être une mission sans défense. Elle doit s’efforcer d’apporter une aide humanitaire et pacifique en Ukraine. L’Europe et l’ensemble du monde démocratique en ont bien besoin.

[…] Mes compliments au président et au premier ministre de l’Ukraine et à l’ensemble du peuple ukrainien. J’exprime ma sympathie à tous ceux qui sont victimes, mais cette sympathie ne peut pas être un vain mot, elle doit avoir une portée plus grande ».

« Chaque chemin en Ukraine est un chemin européen »

Le Premier ministre slovène Janez Janša s’est exprimé dans le même sens que son homologue polonais : « Avec Mateusz Morawiecki et Petr Fiala,  nous voulons faire passer un message à l’Ukraine.

L’Ukraine est un pays européen. Chaque chemin en Ukraine est un chemin européen. Bientôt, ce sera aussi un chemin de l’Union européenne.

Ces deux dernières années, nous avons discuté des grandes valeurs européennes. C’est surtout un débat théorique. Puis,

soudainement, nous avons réalisé que ces valeurs européennes fondamentales existent réellement. Et qu’elles sont menacées. Et que les Européens les défendent. Au prix de leur vie. En Ukraine. C’est à ce moment-là que l’Union européenne a enfin commencé à se réveiller.

À changer. À devenir plus unie que jamais. Sur le soutien à l’Ukraine. Grâce à votre courage, à votre unité, à votre sacrifice. En ce moment, en parlant de nos valeurs, il n’y a aucun pays sur l’ensemble de notre continent qui soit plus européen que l’Ukraine. Merci de ne pas seulement défendre votre patrie et l’Europe en tant que territoire, mais de défendre le cœur même des valeurs européennes et notre mode de vie. Votre combat est notre combat et ensemble, nous vaincrons ».

Des propos auxquels le Premier ministre tchèque Petr Fiala s’est associé :

« Nous sommes ici pour montrer le soutien de notre pays à votre lutte. Nous savons que vous vous battez aussi pour nos vies et notre liberté. Vous n’êtes pas seuls, notre pays est à vos côtés. L’Europe est à vos côtés

Quant à lui, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a remercié les dirigeants polonais, slovène et tchèque de ce soutien précieux à un moment aussi dramatique pour son pays :

« Il s’agit d’une position ferme en ce moment, alors que même de nombreux ambassadeurs ont quitté l’Ukraine en raison de l’invasion massive de la Fédération de Russie sur notre sol, et ces hommes, dirigeants de merveilleux pays indépendants, n’ont pas peur. Ils ont plus peur de notre sort et ils sont là pour nous soutenir et c’est une démarche très forte, courageuse et amicale

[…] Je suis convaincu qu’avec de tels amis, avec de tels pays, voisins, partenaires, nous réussirons vraiment et nous gagnerons ».