Skip to content Skip to sidebar Skip to footer

Visite officielle de deux jours de Katalin Novák à Prague

Temps de lecture : 3 minutes

Hongrie/Tchéquie – Après sa première visite en Pologne quelques jours après sa prestation de serment, et une deuxième visite effectuée en Allemagne, c’est vers Prague que la nouvelle présidente hongroise, Katalin Novák, s’est dirigée pour sa troisième visite officielle, marquant ainsi – sans grande surprise – l’importance pour la Hongrie de ses partenaires au sein du groupe de Visegrád, et la volonté de Budapest de rétablir une image de bonne entente – image mise à mal par une divergence sur la crise ukrainienne.

Entretiens avec Miloš Zeman au château de Prague…

Katalin Novák est ainsi arrivée au château de Prague, ce mardi 7 juin, où elle a été reçue avec les honneurs militaires par son homologue tchèque Miloš Zeman. Les deux chefs d’État se sont ensuite entretenus notamment de questions internes au V4, où la Hongrie est actuellement isolée en raison de sa position plus réservée vis-à-vis de l’Ukraine, ainsi que de la coopération économique bilatérale, de la guerre en Ukraine et de ses conséquences sur le voisinage, ou encore de politique familiale.

À cette occasion, la présidente hongroise a quelque peu innové en offrant – en guise de cadeau – une dégustation de soupe de poisson de Szeged, une attention gastronomique que Miloš Zeman a tout particulièrement appréciée :

« C’est souvent un casse-tête de savoir quel genre de cadeau nous devons apporter […]. Lorsque j’ai appris que le président Zeman aimait la soupe de poisson (hongroise), il n’y a eu aucune question sur ce que nous devions apporter. Il a été ravi. Naturellement, il s’est agi d’une soupe de poisson de Szeged ! »

Lors de la conférence de presse faisant suite à leurs entretiens, Katalin Novák a souligné que les pays du V4 sont « plus tolérants à l’égard des différences de points de vue » :

« Nous pouvons nous mettre d’accord sur un certain nombre de questions et représenter ensemble notre position commune au sein de l’Union européenne ».

Évoquant aussi la guerre en Ukraine, elle a rappelé que la Hongrie et ses partenaires du V4, dont la Tchéquie, feront « tous les efforts possibles pour que la paix soit rétablie le plus rapidement possible », ajoutant que

« la guerre en cours en Ukraine démontre la nécessité pour nous tous de réduire notre dépendance à l’égard des approvisionnements en gaz et en pétrole russes »,

autant de propos auquel Miloš Zeman s’est associé, soulignant notamment la poursuite de la coopération bénéfique de l’Europe centrale au sein du groupe de Visegrád.

… avec Petr Fiala à la villa Kramář …

Le lendemain, mercredi 8 juin, Katalin Novák a été accueillie à la villa Kramář par le Premier ministre tchèque Petr Fiala (ODS), dont le gouvernement prendra la présidence de l’Union européenne le 1er juillet, et avec qui elle s’est essentiellement entretenue de questions économiques et énergétiques – actuellement à l’ordre du jour en raison de la guerre en Ukraine. À cette occasion, la présidente hongroise a aussi rappelé que la Hongrie et ses partenaires du V4 « doivent fournir toute l’aide possible aux réfugiés [ukrainiens…] Cela nécessite non seulement des paroles, mais aussi des actions concrètes et des ressources de l’Union européenne. […] 

Nous attendons de la [Tchéquie] qu’elle fasse preuve de pragmatisme dans sa coopération en matière de sanctions et pour s’assurer que la Hongrie reçoive les fonds européens auxquels elle a droit. La prochaine présidence tchèque de l’UE pourrait également jouer un rôle à cet égard ».

…et déjeuner avec l’ancien Premier ministre Andrej Babiš.

Katalin Novák a également déjeuné avec l’ancien Premier ministre tchèque Andrej Babiš, actuellement dans le collimateur de la justice pour une supposée implication dans un détournement de fonds européens en faveur d’une entreprise dont il a été le dirigeant avant son mandat. Andrej Babiš, soutien durable de Viktor Orbán au niveau européen, reste le dirigeant du parti ANO, non-membre de la coalition gouvernementale, mais premier parti du pays en terme de sièges (72 sur 200) à l’Assemblée.