Hongrie – L’année dernière, la Hongrie avait choisi de ne demander que le volet subventions du plan de relance européen NextGeneration EU et de renoncer au volet consistant en un prêt. Aujourd’hui, confrontés à l’afflux des réfugiés ukrainiens, les autorités hongroises ont décidé de demander à l’Union européenne de leur accorder ce prêt. La partie prêt représente environ 9 milliards d’euros sur les 16 milliards d’euros auxquels la Hongrie peut prétendre dans le cadre de ce plan de relance.
Afflux massif de réfugiés ukrainiens dans tous les pays d’Europe centrale
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la situation a changé depuis le 24 février. En effet, selon les derniers chiffres du UNHCR en date du 22 mars, la Hongrie a déjà accueilli 324 397 réfugiés (2 144 244 en Pologne, 555 021 en Roumanie, 371 104 en Moldavie, 256 838 en Slovaquie etc.).
Or, tout comme pour les autres pays confrontés à cette situation nouvelle, l’accueil de cet afflux massif de réfugiés ukrainiens – et tout indique que la situation va encore s’aggraver – représente pour la Hongrie un défi sans précédent.
Par ailleurs, comme nous le faisions remarquer dans un précédent article, les chiffres publiés par le UNHCR semblent être « en retard » de plusieurs jours par rapport à la réalité sur le terrain. En effet, selon le gouvernement hongrois, ce sont déjà plus de 450 000 réfugiés ukrainiens qui sont arrivés à ce jour en Hongrie.
Orbán demande « la mise à disposition immédiate de la facilité de crédit »
C’est pourquoi le Premier ministre hongrois Viktor Orbán s’est adressé à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen pour lui demander de toute urgence l’octroi de ce prêt prévu dans le cadre du plan de relance NextGeneration EU :
« Outre les besoins en matière de développement exposés dans son plan de redressement et de renforcement de la résilience, et indépendamment du processus d’approbation,
la Hongrie demande la mise à disposition immédiate de la facilité de crédit prévue par le mécanisme de redressement et de renforcement de la résilience pour la défense, la gestion des frontières, l’aide humanitaire et d’autres tâches de gestion des crises aiguës.
Dans le contexte actuel, il s’agit de domaines clés à développer pour renforcer notre résilience. L’Union européenne peut apporter une aide réelle et significative si elle fournit des ressources immédiates et flexibles à ces fins. […] La Hongrie est préparée et fonctionne bien dans cette crise.
Nous avons accueilli plus de 450 000 personnes qui ont fui la guerre et le conflit jusqu’à présent. Nous fournissons une aide humanitaire à ceux qui arrivent chez nous et à ceux qui sont dans le besoin en Subcarpathie.
Nous avons renforcé la protection de nos frontières orientales. Nous faisons tout cela au nom de l’humanité, au nom de la paix et de la sécurité dans l’Union européenne. […] Dans les situations de crise, la préservation de l’unité de l’Union européenne et la responsabilité partagée des États membres sont particulièrement importantes. À cette fin,
la Hongrie ne demande qu’à pouvoir accéder aux fonds européens qui lui sont alloués dans les meilleurs délais et de manière efficace, et à les utiliser avec souplesse aux fins les mieux adaptées pour faire face à la crise ».
