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Andrzej Duda et ses homologues baltes en visite à Kiev

Temps de lecture : 3 minutes

Pologne/Pays baltes/Ukraine – Depuis le début de l’agression russe contre l’Ukraine le 24 février, les dirigeants polonais n’ont de cesse d’organiser la solidarité de l’Europe centrale vis-à-vis de Kiev. C’est ainsi qu’après la première visite du Premier ministre Mateusz Morawiecki avec ses homologues tchèque et slovène, le président polonais Andrzej Duda et ses collègues d’Estonie, Alar Karis, de Lettonie, Egils Levits, et de Lituanie, Gitanas Nausėda, se sont rendus, ce mercredi 13 avril, à leur tour à Kiev pour apporter leur soutien au gouvernement et au peuple ukrainien.

« Aider cette nation héroïque à surmonter les horreurs de la guerre »

Le but de la visite a été résumé par la déclaration du président lituanien Gitanas Nausėda :

« À Kiev, avec les présidents de la Pologne, de l’Estonie et de la Lettonie, nous avons exprimé notre plein soutien au président Volodymyr Zelensky et à l’Ukraine.

Nous continuerons à plaider en faveur de l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne et à aider cette nation héroïque à surmonter les horreurs de la guerre. Notre force est l’unité. Nous serons avec l’Ukraine jusqu’à la victoire ».

Ce nouveau geste fort de la part de pays voisins a été une nouvelle fois salué par le président ukrainien Volodymyr Zelensky : « Je tiens à remercier les grands dirigeants polonais, lituaniens, lettons et estoniens, qui sont toujours à nos côtés », a-t-il notamment déclaré.

« Je tiens à remercier ces grands dirigeants de grands pays qui sont toujours avec nous côte à côte et qui ont été dès le début les premiers dans tout ce qui soutient l’Ukraine […] qui doit devenir un membre de la famille européenne.

[…]  Je suis convaincu que ces quatre pays seront les premiers sur toutes les pages de l’histoire à l’avenir, et nous avons un grand avenir, car avec de tels partenaires et amis, nous gagnerons certainement ».

« Ce n’est pas une guerre, c’est du terrorisme »

Après que la délégation se soit notamment rendue à Boutcha, Borodzianka et Irpine, des villes de la banlieue de Kiev presque entièrement détruites au cours des premières semaines de la guerre, Andrzej Duda a, depuis Kiev, pris position sur ce qu’il avait vu : « Nous avons vu un visage [de la guerre] qui est impossible à comprendre, impossible à accepter. […] Ce n’est pas une guerre, c’est du terrorisme.

Si quelqu’un envoie des avions, des soldats pour bombarder des zones résidentielles, tuer des civils, ce n’est pas une guerre. C’est une atrocité, c’est du banditisme, c’est du terrorisme. C’est le visage de l’agression russe contre l’Ukraine, que nous ne pouvons accepter.

[…] Au XXIe siècle, tuer des femmes et des enfants, bombarder des bâtiments, des immeubles, c’est du terrorisme, du banditisme, c’est enfreindre les règles du droit de la guerre, du droit international, toutes les règles. […]

Ceux qui enfreignent ces règles n’ont pas leur place dans la communauté internationale aujourd’hui […] Nous voyons que la Russie n’a pas changé. La mentalité […] est restée la même. Nous ne l’acceptons pas. J’espère que le reste du monde ne l’acceptera pas non plus ».

Ces propos ont été corroborés par le président letton Egils Levits :

« Nous avons vu de nos propres yeux les horreurs commises ici en Ukraine par les Russes, près de Kiev. Et nous sommes convaincus qu’ils ont commis des crimes de guerre ».

Selon lui, « toute la chaîne de commandement, toutes les personnes – de la première personne qui a donné l’ordre à la dernière personne qui était l’exécuteur physique ou l’auteur de ces crimes » devront en répondre devant la Cour pénale internationale. « L’Ukraine a besoin d’une assistance militaire immédiate. […] L’Ukraine se bat pour nous et il est de notre devoir de soutenir l’Ukraine avec toutes sortes d’armes, afin que l’Ukraine puisse [se] défendre ».

Kiev est prête à se défendre

De retour en Pologne, à la gare de Przemyśl, le président Duda est revenu sur sa visite lors d’un point presse : « C’est certainement l’une de ces visites dont je me souviendrai pour le reste de ma vie, en particulier l’impression faite par Borodzianka. […] Cela fait vraiment une énorme impression, surtout si vous voyez cette image du champ de bataille. [… Kiev est] une ville absolument prête à se défendre. […]  Il y a des barricades dans les rues, des tranchées sont creusées dans les parcs, il y a des bunkers et des couvertures faites de sacs de sable. […]

Les Russes mènent une guerre totale contre l’Ukraine, non seulement contre l’armée et les volontaires, mais aussi contre les femmes et les enfants. […] Ces images sont indescriptibles.

Je ne doute pas que nous devons apporter aux Ukrainiens tout le soutien possible et, comme je l’ai dit hier, les crimes doivent être jugés et les criminels doivent être condamnés. […] Non seulement ceux qui tuent directement, mais aussi ceux qui leur ont permis de le faire. Aussi ceux qui leur ont donné de tels ordres. […] Je crois fermement que l’Ukraine gagnera, qu’elle restera un pays libre, indépendant, souverain, notre voisin.

Je tiens à remercier mes compatriotes d’avoir aidé nos invités d’Ukraine. Ce sont des réfugiés, oui, mais ce sont nos invités ».