Ukraine – Alors que les pays européens peinent encore à trouver une position commune vis-à-vis d’un éventuel embargo sur le pétrole et le gaz russes, l’Ukraine – dont les dirigeants considèrent comme leur intérêt vital d’affaiblir la Russie en mettant fin à l’achat d’hydrocarbures russes par l’UE – pourrait bien prendre cette décision à leur place.
Des stations de pompage dans les territoires occupés par la Russie
En effet, l’opérateur gazier ukrainien Naftohaz Ukrajini vient d’annoncer qu’il se voyait contraint d’interrompre, à partir de ce mercredi 11 mai, le transit du gaz par les stations de pompage de Soukhanivka et de Novopskov se situant dans l’oblast de Lougansk – dont une partie forme depuis 2014 la République populaire de Lougansk (reconnue par la seule Russie) – soit sur des territoires désormais contrôlés par l’armée russe. Cette interruption réduirait d’environ un tiers (32,6 millions de mètres cubes par jour) la quantité de gaz transitant de Russie vers l’Europe occidentale.
Selon Naftohaz Ukrajini,
« l’ingérence des forces d’occupation [russes] dans les processus technologiques, le changement dans le fonctionnement des stations de mesure, y compris l’extraction non autorisée de gaz, ont mis en danger la stabilité et la sécurité de l’ensemble du système de transport de gaz ukrainien ».
Selon Gazprom, tout fonctionne normalement
De son côté, l’opérateur russe, Gazprom, déclare « ne pas avoir reçu de confirmation des conditions de force majeure et ne voit aucun obstacle à la poursuite des travaux en mode antérieur ».
Rappelons que fin avril, la Russie a unilatéralement cessé ses livraisons de gaz à la Bulgarie et à la Pologne – ce dernier pays ayant par ailleurs décidé de ne pas renouveler le contrat avec Gazprom arrivant à échéance fin 2022.