Tchéquie/Ukraine – Face à l’afflux de réfugiés ukrainiens en Tchéquie et surtout dans la capitale du pays – où on parle littéralement de « crise des réfugiés » –, le maire de Prague, Zdeněk Hřib (Pirates) vient de lancer un appel à l’aide au gouvernement de Petr Fiala.
Prague est plus touchée que les autres régions tchèques
« En fait, nous sommes en train de construire un ghetto ici pour les réfugiés ukrainiens, ce qui est fatal, »
a-t-il notamment déclaré ce jeudi 12 mai, car, en effet, la capitale tchèque arrive lentement à la limite de ses capacités d’accueil. M. Hřib pointe également du doigt le fait que Prague soit confrontée à un afflux plus important de réfugiés que les autres régions du pays et invite ainsi le gouvernement à organiser une meilleure répartition.
Des problèmes particuliers avec les roms…
Ce problème est encore accentué par les difficultés occasionnées par les réfugiés roms, qui forment fréquemment de grandes familles qui n’acceptent absolument pas d’être hébergées séparément et refusent la plupart des logements qui leur sont proposés, ce qui entraîne souvent leur hébergement dans d’anciens centres de détention, où les conditions d’hygiène ne sont pas les meilleures.
« Nous recherchons des propriétés plus grandes pour leur fournir un logement décent, »
déclarait déjà le ministre tchèque de l’Intérieur, Vít Rakušan (STAN – Maires & Indépendants) dans un entretien accordé à Deník N au mois d’avril.
…dont certains ont un passeport hongrois
Certains roms venant d’Ukraine (environs 2000 personnes) étant par ailleurs aussi détenteurs d’un passeport hongrois, les autorités tchèques envisagent de refuser le statut de réfugiés « ukrainiens » à ces personnes et de les refouler en Hongrie, notamment si elles n’ont pas de tampon de sortie du territoire ukrainien dans leur passeport :
« Si quelqu’un qui n’a qu’un passeport hongrois arrive, on lui dit qu’il n’a aucun droit à la protection ou aux prestations sociales, qu’il soit Rom ou non.
[…] Ceux qui ont deux passeports [ukrainien et hongrois, ndlr.] passent par un processus différent. Ils doivent être vérifiés et identifiés, afin que nous puissions voir qu’ils sont de nationalité ukrainienne et non hongroise. Cela prend plus de temps ».
Pour ce faire, M. Rakušan a exhorté son homologue hongrois, Sándor Pintér, de faire en sorte que la Hongrie prennent en charge ces réfugiés roms de citoyenneté hongroise qui se verront offrir un billet de train pour la Hongrie.
Par ailleurs, toujours en relation avec la guerre en Ukraine, le président tchèque, Miloš Zeman, a autorisé, le mercredi 12 mai, un premier contingent de 103 ressortissants tchèques à combattre dans les rangs de l’armée ukrainienne. Le ministère tchèque de la Défense ayant reçu plus de 500 demandes en ce sens dès le mois de mars.