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Un ancien ministre slovaque mis en cause pour son soutien à la Russie

Temps de lecture : 2 minutes

Slovaquie – Nouveau rebondissement judiciaire en Slovaquie : un ancien président de la Cour suprême (1998-2003 et 2009-2014), ancien ministre de la Justice (2006-2009) dans le premier gouvernement de Robert Fico, et ancien candidat à l’élection présidentielle en 2019 (14,34% face à Zuzana Čaputová), Štefan Harabin, chef de file du petit parti national-conservateur slovaque Vlasť (Patrie), a été arrêté et détenu plusieurs heures, ce lundi 16 mai, par l’Agence nationale slovaque de lutte contre la criminalité (NAKA).

« Je ferais exactement la même chose que Poutine »

Selon le communiqué de la police cité par la presse slovaque, la NAKA aurait ouvert une procédure « pour suspicion d’extrémisme » à l’encontre de l’ancien ministre, sans qu’il soit donné – dans un premier temps – de plus amples informations quant aux tenants et aboutissants de l’affaire elle-même. Entre-temps, les autorités judiciaires ont fait savoir qu’on reprochait à M. Harabin d’avoir publié, le 24 mars, sur son compte Facebook une déclaration (manifestement supprimée depuis) faisant l’apologie de l’invasion de l’Ukraine par la Russie :

« Je ferais exactement la même chose que Poutine en ce qui concerne les événements en Ukraine. […]  Il est du devoir des Russes de pacifier les nazis, qui ont assassiné 15 000 de leurs propres civils de manière génocidaire depuis 2014… » 

Selon les autorités judiciaires, cette phrase constitue l’approbation d’un crime : « Dans cette affaire, il est à noter que l’accusé,

le juge Štefan Harabin, […] également en raison du fait qu’il a une formation juridique et qu’il a été juge pendant de nombreuses années, devait savoir et avait connaissance que les actions du président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine […] remplissent les caractéristiques du crime d’agression ».

De son côté, M. Harabin récuse les accusations d’extrémisme à son égard et accuse les autorités de vouloir manipuler l’enquête :

« Les Eurofascistes dans la police vont prendre mon ordinateur portable et mon téléphone portable pour entrer des données inexistantes afin de produire une activité criminelle inexistante ».

Il a également affirmé qu’il sera finalement acquitté dans cette affaire.

Štefan Harabin s’est notamment distingué, ces derniers mois, par une critique virulente du gouvernement d’Eduard Heger et de la présidente Zuzana Čaputová, en particulier en rapport avec les mesures liées à l’épidémie de Covid-19, avec la position officielle de la Slovaquie dans le conflit russo-ukrainien et avec les sanctions prises dernièrement contre la Russie.

L’ancien Premier ministre, Robert Fico, dont nous relations récemment les ennuis judiciaires, a commenté cette nouvelle affaire :

« Štefan Harabin a un langage dur avec lequel on ne peut pas toujours être d’accord. Mais restreindre la liberté d’expression de juristes aussi éminents […] est ridicule ».