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Le président polonais Andrzej Duda accuse l’Allemagne de ne pas tenir ses promesses

Temps de lecture : 2 minutes

Pologne/Allemagne – Présent à Davos (Suisse) pour le Forum économique mondiale, le président polonais Andrzej Duda a révélé que les autorités allemandes avaient promis à la Pologne de lui fournir des chars du dernier modèle Leopard pour les 240 chars T-72 qu’elle a presque tous remis à l’Ukraine… mais que cette livraison se fait toujours attendre.

Chars polonais T-72 pour l’Ukraine – chars allemands Leopard 2 pour la Pologne

L’accord consistait à ce que la Pologne – et d’autres pays d’Europe centrale – fournissent à l’Ukraine des chars que son armée soit en mesure d’utiliser sur le champ de bataille dans les plus brefs délais, tandis que l’Allemagne permettrait à ces pays de reconstituer et d’améliorer leur armement. En pratique, la Pologne ayant remis une partie de ses chars à l’Ukraine, mais n’en recevant pas d’autre de l’Allemagne… se retrouve désarmée à un moment pour le moins inopportun.

Le président Duda a ainsi déclaré à Davos :

« Nous avons fourni à l’Ukraine un grand nombre de chars parce que nous pensons que c’est notre devoir en tant que voisin.

[…] Nous avons donné à l’Ukraine les chars qu’elle voulait – qu’elle pouvait utiliser elle-même. […] Lorsque nous avons pris cette décision, nous avons été guidés par les intérêts de la Pologne – afin que l’Ukraine dispose de quelque chose pour repousser l’invasion russe. […]

L’Allemagne n’aurait pas tenu sa part de l’accord

Nous souhaiterions, bien entendu, recevoir un équivalent. Il y a eu une telle déclaration du côté allemand. Jusqu’à présent, elle n’a pas été honorée. Ce n’est pas une situation agréable. [Les Allemands] n’ont pas tenu [leur] promesse. Et franchement, nous sommes très déçus de cela ».

En réaction aux graves propos du chef de l’État polonais, le porte-parole du gouvernement allemand Steffen Hebestreit, s’est déclaré « étonné », expliquant que l’accord portait sur des chars de type Leopard 2, mais pas sur le dernier modèle, dont la Bundeswehr ne dispose elle-même que de peu d’exemplaires.

L’Europe occidentale freine-t-elle l’aide à l’Ukraine ?

De son côté, dans un entretien accordé à wPolityce, l’ancien ministre polonais de la Défense, Jan Parys, a déclaré sous forme de boutade, que si l’Allemagne n’a pas encore livré les chars promis à la Pologne c’est « qu’elle n’a pas reçu l’autorisation de Moscou » :

« L’aide apportée à l’Ukraine par les pays de l’ancienne Union européenne est très limitée. En fait, elle n’est que symbolique. L’Italie, la France et l’Allemagne sont trois pays riches qui devraient faire beaucoup plus que la Pologne, mais ils ne font pas plus, ils font moins.

[…] Dans l’UE en général, la guerre en Ukraine n’est pas traitée comme une guerre qui concerne l’Europe. La croyance qu’il s’agit d’une sorte de conflit local à la périphérie de l’Europe y persiste. En attendant, elle constitue une menace sérieuse pour la paix sur notre continent. […] Si nous permettons aux différents pays européens de collaborer avec Moscou, de soutenir [la Russie] et de bloquer les sanctions, il est évident qu’il n’y aura pas de stabilité sur notre continent, car la Russie se jouera des différents pays et tentera d’avaler de nouveaux morceaux de territoire en Europe par le biais d’une agression dite limitée. […]

En fait, les pays pro-russes de l’UE sont l’Allemagne, Chypre, l’Italie et la France, parfois l’Autriche, parfois les Pays-Bas. ».