Visegrád – Les derniers chiffres publiés par les banques centrales et les offices de statistiques des pays d’Europe centrale montrent une très nette augmentation de l’inflation au sein des pays du groupe de Visegrád.
La guerre en Ukraine favorise l’augmentation des prix de l’énergie et du blé
Ainsi, en République tchèque, alors que les prévisions les plus pessimistes de la Banque nationale tchèque (CNB) plafonnaient à 14,9%… l’inflation sur un an (de juin 2021 à mai 2022) affiche 16%, le taux le plus haut depuis 30 ans. Dans le même temps, les produits alimentaires ont augmenté de « seulement » 11,8%, tandis que les carburants flambaient (+44,8%). Selon l’analyse du directeur du département monétaire de la CNB, Petr Král, « l’augmentation des prix de l’énergie sur les bourses à des niveaux record a également été favorisée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
La guerre se traduit également par une augmentation des prix des denrées alimentaires en raison de la flambée des prix des produits agricoles, l’Ukraine étant l’un des principaux exportateurs mondiaux de blé. La hausse marquée des prix du pétrole résultant de la poursuite de la guerre et des sanctions contre les exportations de pétrole russe vers l’UE s’est également traduite par une croissance exceptionnellement élevée des prix des carburants d’une année sur l’autre. »
Du côté de la Pologne, les chiffres de l’Office central de statistique indiquent un taux d’inflation de 13,9% sur un an au mois de mai, contre 12,4% au mois d’avril, tandis que les produits alimentaires et l’énergie (regroupés ensemble dans la présentation de la Banque nationale) ont augmenté de 7,7% entre mai 2021 et avril 2022. En Slovaquie, les derniers chiffres montrent un taux d’inflation de 11,8% pour le mois d’avril et une prévision de 12,4% pour le mois de mai.
La Hongrie semble s’en sortir mieux, mais…
En données globales, la Hongrie, qui affichent un taux d’inflation de 10,7% au mois de mai (le taux le plus élevé depuis vingt ans), semble s’en tirer mieux que ses voisins, quoique, selon l’Office centrale de statistique (KSH),
« les prix des denrées alimentaires ont augmenté de 18,6 %, y compris la margarine de 41,4%, le pain de 37,5%, le fromage de 35,4%, la viande de volaille de 34,3%, les pâtes de 33,3%, les produits laitiers de 30,3%, les œufs de 29,9%… »,
tandis que l’énergie domestique n’augmentait que de 1,6% – en raison du blocage des prix. De même, la Hongrie garde l’essence la moins cher de l’Union européenne, à 1,20 € le litre, les prix à la pompe étant bloqués par le gouvernement – pour les voitures immatriculées en Hongrie.