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Une taxe sur les superprofits en Tchéquie

Temps de lecture : 2 minutes

Tchéquie – « Cela ne me fait pas du tout plaisir d’avoir à introduire cette taxe », s’est excusé le ministre tchèque des finances Zbyněk Stanjura quand le parlement a voté à sa demande une taxe sur les bénéfices extraordinaires des banques et des compagnies énergétiques.

15 milliards de couronnes tchèques (CZK) [env. 625 millions d’euros] de bénéfice net pour la banque Česká spořitelna pour les trois premiers trimestres de cette année, près de 13 milliards de CZK [env. 534 millions d’euros] pour Komerční banka, soit une croissance respective de 40 et 51 % par rapport à la même période de l’année dernière : tels sont les résultats publiés le 3 novembre par deux des principales banques du pays. Quelques heures plus tard, les députés tchèques votaient l’introduction à partir de l’année prochaine d’une taxe sur les bénéfices extraordinaires dans le secteur bancaire et énergétique. Une taxe qui devrait s’appliquer pendant au moins trois ans.

Très vite, le groupe Energetický a Průmyslový Holding (EPH) du milliardaire Daniel Křetínský annonçait qu’il allait réagir à cette taxe en transférant à l’étranger sa société EP Commodities, qui négocie du gaz, de l’électricité et d’autres sources d’énergies. EPH est le plus gros groupe énergétique d’Europe centrale. La société Unipetrol, qui appartient à la compagnie pétrolière polonaise PKN Orlen, a de son côté déclaré que cette taxe allait entraîner une réduction de ses investissements de modernisation.

Il s’agit d’une taxe de 60 % qui sera appliquée aux bénéfices extraordinaires liés aux hausses des taux d’intérêts et des prix de l’énergie. Elle doit permettre au gouvernement de Petr Fiala de subventionner l’énergie. Parmi les mesures prises, il a été décidé de plafonner les prix de l’énergie pour les ménages, les entreprises et les collectivités locales, ce qui doit coûter environ 130 milliards de couronnes [env. 5,4 milliards d’euros]. La discussion sur cette taxe a duré plusieurs mois, depuis que la coalition de centre-droit avait décidé de subventionner les prix de l’électricité et du gaz. Selon les estimations gouvernementales, en 2023 cette taxe devrait générer 85 milliards de couronnes [env. 3,5 milliards d’euros] de recettes budgétaires supplémentaires.

Le gouvernement tchèque prévoit de dépenser cette année environ 200 milliards de couronnes [env. 8,2 milliards d’euros] en subventions diverses pour soutenir les entreprises et les ménages et il a provisoirement renoncé à son plan de coupes budgétaires. Le déficit budgétaire devrait atteindre 375 milliards de couronnes [env. 15,4 milliards d’euros] cette année puis 295 milliards [env. 12,1 milliards d’euros] en 2023. La dette publique est aujourd’hui à 42 % du PIB, ce qui est un des niveaux d’endettement les plus bas de toute l’UE.