Hongrie/Ukraine – Alors que d’aucuns – en raison de la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine – voudraient intensifier les relations de l’OTAN avec Kiev, voir accélérer le processus d’une éventuelle future intégration de l’Ukraine dans l’Alliance atlantique, les dirigeants hongrois continuent de défendre leur intérêt national au détriment des attentes de leurs homologues ukrainiens.
Le sommet des ministres des Affaires étrangères de l’OTAN, cette semaine, apporte en effet une nouvelle illustration de ces dissensions persistant depuis de nombreuses années entre Kiev et Budapest. Le principal sujet abordé lors de cette réunion qui se tient à Bucarest (Roumanie) est, actualité oblige, bien évidemment l’Ukraine, et c’est notamment pour cette raison qu’il était prévu que le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, puisse y assister et y participer, tout comme ses homologues suédois et finlandais, dont les pays – conséquence directe de l’agression russe qui dure depuis le mois de février – devraient très prochainement adhérer à l’alliance occidentale. Par ailleurs, la Moldavie, la Géorgie et la Bosnie-Herzégovine ont également été conviées à une séance de travail, ce mercredi 30 novembre.
Cependant, rien n’y a fait. Dmytro Kouleba n’a pas pu participé à ce sommet en raison de l’opposition formelle de la Hongrie… et de la Turquie. Le ministre ukrainien a dû se contenter de participer au dîner organisé dans la soirée. À ce sujet, Péter Szijjártó a rappelé la position du gouvernement de Viktor Orbán :
« Il est clair depuis des années que le gouvernement hongrois n’acceptera pas de réunion officielle de la Commission OTAN-Ukraine tant que les Hongrois de Subcarpatie n’auront pas retrouvé leurs droits ».
Ce faisant, le chef de la diplomatie hongroise n’a pas exclu un rapprochement futur avec Kiev : « Nous espérons que la guerre sera terminée dès que possible, et lorsque la guerre sera terminée, il y aura une opportunité de renégocier ces questions. […] Nous ne pouvons et ne voulons pas modifier notre position [à ce sujet] ».
Nonobstant cette querelle magyaro-ukrainienne, les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’OTAN ont néanmoins débattu de la manière d’aider l’armée ukrainienne et la population ukrainienne tandis que l’armée russe s’efforce de détruire les infrastructures énergétiques ukrainiennes à l’approche de l’hiver. Par ailleurs, le ministre lituanien des Affaires étrangères, Gabrielius Landsbergis, a proposé de fournir des chars modernes à l’Ukraine d’ici le mois de janvier : « J’ai parlé à un certain nombre d’experts militaires et ils m’ont dit que si nous fournissons des chars à l’Ukraine d’ici l’hiver, disons d’ici janvier, cela pourrait être important ».