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Le président-élu tchèque s’embrouille avec Pékin

Temps de lecture : 2 minutes

Tchéquie – À peine élu avec 58,3 % des suffrages ce 28 janvier, le nouveau président tchèque Patr Pavel, qui entrera en fonction le 9 mars prochain, a d’ores et déjà commencé à poser les jalons de son mandat, notamment sur le plan international.

C’est ainsi qu’il a pris l’initiative de prendre directement contact avec son homologue taïwanaise Tsai Ing-wen, avec qui il a eu une conversation téléphonique d’un quart d’heure à l’initiative de la partie taïwanaise, et d’en rendre compte sur Twitter dès ce lundi : « Aujourd’hui, j’ai parlé avec la présidente Tsai Ing-wen de Taïwan. Je l’ai remerciée pour ses félicitations et

[je] lui ai assuré que Taïwan et la République tchèque partagent les valeurs de la liberté, de la démocratie et des droits de l’homme et que nous renforcerons encore notre partenariat. »

Il n’en a pas fallu plus pour provoquer l’ire des autorités chinoises qui, très chatouilleuses sur la question de Taïwan, ont une nouvelle fois réagi au quart de tour. Le ministère chinois des Affaires étrangères a ainsi protesté contre cette initiative du futur président tchèque qui sera investi le 9 mars. Il a rappelé que

la Chine « s’oppose à ce que les pays avec lesquels elle entretient des relations diplomatiques s’engagent dans toute forme d’échange officiel avec les autorités de Taïwan »,

et estimé que cela « entamait » la crédibilité de Petr Pavel, dans la mesure où « pendant la période électorale, [ce dernier avait] ouvertement déclaré que le principe ‘d’une seule Chine‘ devait être respecté. »

De son côté, le Premier ministre tchèque, Petr Fiala, a précisé, également sur Twitter, que « la politique de la République tchèque à l’égard de la Chine reste inchangée et correspond à la politique de nos alliés. La République tchèque respecte et fait respecter sa propre politique d’une seule Chine.

En tant qu’État souverain, nous décidons nous-mêmes qui nous appelons et qui nous rencontrons. »

Pour mémoire, l’île de Taïwan (officiellement la « République de Chine ») est la seule province chinoise qui n’ait pas été conquise par la Chine communiste, après que le gouvernement nationaliste chinois (Kuomintang) de Tchang Kaï-chek s’y fut replié consécutivement à la défaite de ses troupes face aux communistes en Chine continentale. La présidente actuelle, Tsai Ing-wen, élue en 2016 et réélue en 2020, est quant à elle favorable à l’indépendance de Taïwan, qui, si elle existe de fait depuis 1949, n’a jamais été déclarée officiellement et représente un très sérieux casus belli pour la Chine.

Le président-élu Petr Pavel, qui fut président comité militaire de l’OTAN de 2015 à 2018, tranche en tout cas avec la sinophilie assumée du président sortant Miloš Zeman, connu pour son attitude peu conventionnelle et ses positionnements pro-chinois et aussi pro-russes jusqu’au 24 février 2022 et le début de « l’opération spéciale » russe en Ukraine.