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Autriche : vers une repentance covidique ?

Temps de lecture : 2 minutes

Autriche – Après avoir été, il y a un an, à la pointe d’un covidisme des plus extrêmes ayant suscité une levée de boucliers sans précédent dans un pays habituellement paisible, le gouvernement autrichien (chrétiens démocrates et verts) a déjà annoncé en janvier l’abrogation de toutes les mesures covidiques. Ce faisant, le chancelier Karl Nehammer (ÖVP) – dont le parti est en chute libre dans les sondages – va plus loin et vient de jeter un véritable pavé dans la mare.

En effet, lors d’une conférence de presse, ce mercredi 15 février, le chef du gouvernement autrichien a notamment annoncé la mise en place prochaine d’une commission chargée de faire la lumière sur les décisions concernant les mesures covidiques dictées par des « experts », auxquels le gouvernement – selon les propres termes employés par le chancelier – a été véritablement « soumis » :

« Aller les uns vers les autres doit être au centre des préoccupations, il faut aussi avoir une vision de l’avenir de notre pays et de notre société face aux grands défis. […]

Appelons un chat un chat : le Corona a été une sorte de traumatisme pour notre société, que nous devons maintenant surmonter ensemble.

Cette pandémie était la première pandémie de l’histoire récente, aucun d’entre nous n’avait fait cette expérience auparavant, même pas nos grands-parents. C’était quelque chose de totalement nouveau, qui nous a frappés de plein fouet et qui nous a mis face à des défis sans précédent en tant que société.

Une analyse critique et impitoyable est donc un devoir et en même temps une condition préalable pour guérir ces blessures sociales et surmonter le traumatisme ».

« Nous étions soumis aux experts »

De plus, Karl Nehammer entend désormais tendre la main à « tous ceux qui ne se sont plus sentis les bienvenus au sein de la société à cause de la pandémie et de ses conséquences ». Et d’enfoncer le clou au sujet notamment de la vaccination obligatoire : « Tout doit être mis à plat. […]

Nous étions soumis aux experts, maintenant les experts doivent expliquer pourquoi ils sont arrivés à [ces] décision[s]. »

Du côté de l’opposition, le FPÖ – qui s’est très rapidement opposé avec véhémence au covidisme d’État et qui est actuellement crédité de 29 % dans les sondages – la démarche du chancelier a été qualifiée de « dérisoire », tandis que son président, Herbert Kickl a ainsi résumé ce que devrait désormais faire le gouvernement de Karl Nehammer :

« Reconnaître sa faute, se repentir et ouvrir la voie à de nouvelles élections. »

Quant aux « experts », certains d’entre eux ont d’ores et déjà réagi avec étonnement à la volte-face du chancelier. Ainsi le statisticien Erich Neuwirth, pour qui

« les politiques ne devraient être soumis à personne, exiger des experts des explications compréhensibles pour eux avant de prendre des décisions,

[et] ne pas demander des explications aux experts après coup pour les décisions qu’ils ont prises – et non les experts. »

Même son de cloche de la part du spécialiste en biologie moléculaire et expert covidiste Ulrich Elling, pour qui la déclaration du chancelier Nehammer est « une phrase scandaleuse qui témoigne d’une incompréhension du rôle des experts. Les politiciens – et eux seuls – décident. » Enfin, pour le pneumologue Arschang Valipour, il est « étrange de rejeter maintenant sur les experts la responsabilité des clivages dans la société. »