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21 recteurs hongrois écrivent à Ursula von der Leyen

Temps de lecture : 2 minutes

Hongrie – Suite à la Décision d’éxécution n° 2022/2506 du Conseil de l’Union européenne du 15 décembre 2022 « relative à des mesures de protection du budget de l’Union contre les violations des principes de l’État de droit en Hongrie », qui conduisait à exclure 182 000 étudiants, dont 30 000 étudiants internationaux, et 18 000 chercheurs de différents programmes financés par l’UE (dont Erasmus+ et Horizon Europe) en raison du simple changement de modèle opérationnel des universités hongroises, les recteurs de ces 21 universités ont adressé une lettre de protestation à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Des mesures inacceptables

Dans ce courrier les dirigeants des universités hongroises écrivent notamment :

« Nous considérons comme inacceptables les mesures sans précédent prises à l’encontre de l’enseignement supérieur hongrois,

qui a une tradition historique de plus de 650 ans et qui a donné au monde de nombreux chercheurs et enseignants lauréats du prix Nobel et des inventions inédites. […] »

Pas de consultation préalable

« Il est également sans précédent que la décision du Conseil, promulguée sur la base d’une proposition de la Commission européenne et entrée en vigueur immédiatement, ait été

adoptée sans consultation préalable des responsables des universités concernées. »

Discrimination des universitaires hongrois

« […] La décision du Conseil en question restreint la liberté d’éducation et de recherche, la noble concurrence entre les universités pour les étudiants, les enseignants et les chercheurs ;

les citoyens de la communauté universitaire concernée sont devenus des citoyens de seconde classe de l’Union,

en violation grave du principe d’égalité entre les citoyens de l’UE. […]

[Or,] la loi sur l’enseignement supérieur stipule clairement que l’autonomie de l’établissement d’enseignement supérieur en ce qui concerne les matières académiques et le contenu de l’enseignement et de la recherche ne doit pas être violée par la direction de l’établissement d’enseignement supérieur. […]

Il y a 105 administrateurs dans les 21 institutions qui ont changé de modèle. Jusqu’au 15 février 2023, tous les dirigeants publics (10) [qui] ont démissionné de leur poste au conseil d’administration, [l’ont fait] de leur propre gré. Cela prouve qu’il n’y a pas eu de prédominance politique. […] »

Les recteurs demandent l’annulation de la décision

« Compte tenu de ce qui précède, nous considérons que

la décision en question est inacceptable et nous demandons son annulation immédiate ainsi que la réparation immédiate des dommages causés à l’honneur et aux biens de notre communauté.

Nous restons disponibles pour des consultations avec la Commission européenne, mais nous regrettons que les actions préjudiciables de la Commission européenne handicapent et limitent les droits fondamentaux de nos citoyens universitaires, sapant la valeur universelle de l’esprit européen. »

Des étudiants désabusés

En réalisant un micro-trottoir auprès des étudiants de Budapest, il apparaît clair que la décision semble injuste ou au mieux inutile. Pour Léa, 20 ans, étudiante en langues à ELTE, c’est « une mesure compréhensible, car l’UE essaye de faire pression sur le gouvernement hongrois à cause de la corruption, mais en même temps ça pénalise les étudiants de manière indifférenciée, ça nous laisse un goût amer ». Márk, 23 ans, étudiant en physique à BME, « l’UE essaye peut-être de faire pression sur le gouvernement à travers les étudiants, mais c’est à côté de la plaque, personne ne va faire la révolution pour Erasmus, en revanche ça prive beaucoup [d’étudiants] d’expériences enrichissantes à l’étranger, c’est complètement contre-productif, on est pris en otage, ça ne va pas nous faire aimer plus l’UE [rires] ».