Tchéquie – Chacun à sa manière, les deux présidents tchèques viennent de prendre position pour aider l’Ukraine.
Le président sortant, le social-démocrate Miloš Zeman, dont le mandat expirera le jeudi 9 mars, et qui recevait, ce 2 mars, son homologue autrichien Alexander van der Bellen (Verts) et son épouse au château de Prague, en a profité pour appeler ce dernier à jouer un rôle de médiation dans la guerre en Ukraine, un rôle a priori taillé sur mesure pour la petite république alpine :
« Je ne veux pas m’immiscer dans les affaires intérieures de l’Autriche, je soulign[e] simplement que dans certains contextes, comme le rôle de médiation, la neutralité peut être un avantage. »
Un appel du pied qu’Alexander van der Bellen, plus proche idéologiquement du successeur de M. Zeman, a cependant repoussé avec le sourire en déclarant que la situation dramatique en Ukraine « ne peut pas nous laisser indifférents » :
« L’Autriche est militairement neutre, mais la neutralité n’est pas synonyme d’indifférence. »
De son côté, le président élu, Petr Pavel, qui prendra ses fonctions le 9 mars et a également eu un entretien avec le chef de l’État autrichien, avait quant à lui, quelques jours plus tôt, tandis qu’il critiquait fortement le cavalier seul de la Hongrie et de Viktor Orbán, déclaré vouloir aussi apporter la paix à l’Ukraine, mais en lui fournissant des armes :
« À plus long terme, des avions de combat devraient également être livrés à l’Ukraine. »
Cette dernière proposition ne fait cependant pas l’unanimité en Tchéquie, où une majorité de la population y est défavorable, une opposition que Petr Pavel entend affronter « en expliquant patiemment et avec persistance la situation. »