Skip to content Skip to sidebar Skip to footer

L’ambassadeur américain poursuit ses attaques contre le gouvernement hongrois

Temps de lecture : 3 minutes

Hongrie – Signe que les tensions persistent entre l’administration américaine de Joe Biden et le gouvernement hongrois de Viktor Orbán, l’ambassadeur américain en Hongrie, David Pressman, continue de critiquer très vivement l’attitude de Budapest vis-à-vis de la guerre en Ukraine.

Ainsi, lors de la table ronde sur les relations Hongrie-Ukraine, M. Pressman a notamment déclaré :

« Alors que nous nous réunissons ce matin dans la belle ville printanière de Budapest, à côté, en Ukraine, les Ukrainiens se défendent et défendent leur pays contre une guerre d’agression insensée.

Des hommes, des femmes et des enfants innocents meurent à la suite des attaques brutales de la Russie, et le peuple ukrainien vit cette réalité tous les jours.

Les États-Unis veulent que cette guerre prenne fin. Les États-Unis veulent la paix. Chacune de nos nations peut faire avancer la cause de la paix en s’unissant contre le parti de la guerre et en insistant pour que Vladimir Poutine cesse d’attaquer les civils et retire ses troupes de chez son voisin démocratique.

Nous devrions tous être préoccupés par les efforts politiques cyniques visant à militariser le terme ‘paix’ en suggérant que ceux qui se tiennent aux côtés des victimes d’attaques, aux côtés de ceux dont les maisons sont envahies, aux côtés des enfants déplacés de force, aux côtés des civils bombardés, s’opposent d’une manière ou d’une autre à la paix.

Lorsque nous entendons des politiciens prôner un apaisement déguisé en paix, soyons très clairs : un seul homme peut faire la paix aujourd’hui. Si Poutine cesse de se battre, la guerre s’arrête. Si l’Ukraine cesse de se battre, l’Ukraine disparaît.

Il est cynique d’appeler à un cessez-le-feu alors que ce n’est pas votre pays qui est occupé à près de 20 % par une armée d’invasion étrangère.

Et il n’est pas crédible de suggérer que si seulement il y avait un cessez-le-feu, Vladimir Poutine viendrait à la table des négociations de bonne foi et accepterait de retirer ses troupes plutôt que de simplement se réarmer et de reprendre l’assaut. Les États-Unis veulent la paix, une paix juste et durable. Et c’est précisément la raison pour laquelle nous nous tenons aux côtés des victimes, aux côtés de l’Ukraine.

Soutenir l’Ukraine – et encourager d’autres pays à faire de même – n’est pas, comme certains le suggèrent, un effort pour ‘entraîner la Hongrie dans la guerre’. C’est un effort pour montrer l’unité d’intention face à ceux qui voudraient redessiner unilatéralement les frontières de l’Europe par la force.

Trop souvent, les discussions sur l’Ukraine deviennent instantanément tendues, réductrices, politisées et, franchement, condescendantes. Il est regrettable qu’au milieu de cette agitation, beaucoup ne comprennent pas l’impact humain de la guerre, ce pour quoi les Ukrainiens eux-mêmes se battent et ce qui est en jeu pour la sécurité européenne et mondiale au XXIe siècle. Il faut donc moins de postures politiques et plus de discussions basées sur les faits, moins de rhétorique et plus de témoignages de première main sur ce qui se passe réellement là-bas et sur ce que cela signifie pour nous tous. […]

Nous sommes préoccupés par le fait que les responsables hongrois instrumentalisent l’Alliance atlantique pour répondre à [des] préoccupations bilatérales.

Au milieu d’une guerre terrestre en Europe, les consultations avec notre partenaire ukrainien sont d’une importance vitale pour notre sécurité commune en tant qu’Alliés, et

la politique de la Hongrie consistant à faire cavalier seul pour tenter de bloquer les réunions de haut niveau de la Commission OTAN-Ukraine n’est pas tenable et, comme on l’a vu le mois dernier, elle ne sera plus acceptée… »

Ce faisant, dans son discours, l’ambassadeur a lui-même mis le doigt sur la question des droits de la minorité hongroise, largement bafoués en Ukraine, ce qui envenime grandement l’atmosphère entre Budapest et Kiev depuis plusieurs années. Selon M. Pressman, les États-Unis prennent « ces préoccupations très au sérieux. […] Cette question mérite notre attention. Et elle l’a.

Dans toute société, les lois relatives à la langue et à l’éducation ont un impact profond sur les communautés concernées et sur leur dignité.

[…] nous devrions l’aborder sérieusement et faire un effort pour le résoudre. S’il existe une véritable volonté politique de le résoudre, ne vous y trompez pas, il peut être résolu.

Nous restons prêts à travailler avec nos alliés hongrois et nos partenaires ukrainiens pour nous engager si cela peut aider à trouver une solution. »

Néanmoins, comme le rappelait Mandiner ce jeudi 27 avril, citant le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó :

« 99 écoles primaires et secondaires hongroises risquent d’être fermées en raison de la loi ukrainienne sur l’éducation ».