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Migrants : Orbán et Morawiecki font le blocus à Bruxelles

Temps de lecture : 2 minutes

Hongrie/Pologne – Décidément, l’accord migratoire européen passe très mal à Varsovie et à Budapest. De telle sorte même que les deux « bons amis », qui s’étaient quelque peu éloignés l’un de l’autre en raison de leur ligne de conduite sensiblement différentes quant à la guerre en Ukraine, se sont rabibochés autour de cette question commune, comme on a pu le voir lors du sommet du V4 à Bratislava le lundi 26 juin, mais aussi et surtout lors du sommet de Bruxelles le 29 et le 30 juin.

Adoptant une tactique assez proche de ce qui fut celle de Margaret Thatcher en son temps, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán et son homologue polonais Mateusz Morawiecki ont entrepris de littéralement bloquer le sommet en mettant «  du sable dans la machine ». Le but des deux chefs de gouvernement d’Europe centrale n’était ni plus ni moins que de « s’assurer qu’à l’avenir, les États membres décident à l’unanimité des questions de migration, ce qui signifie qu’un seul pays pourrait bloquer ces décisions. »

Balász Orbán, le directeur politique du Premier ministre hongrois, a ainsi résumé la situation dans la nuit de jeudi à vendredi : « Fin de la discussion : pas de soutien au mauvais pacte migratoire.

Lutte acharnée contre les forces pro-migratoires de Bruxelles ! »

De son côté, Mateusz Morawiecki a pris pour exemple la situation de chaos indescriptible régnant en France suite à un contrôle de police et un refus d’obtempérer ayant mal tourné pour justifier son attitude clairement hostile à l’immigration extra-européenne :

« Des magasins pillés, des voitures de police incendiées, des barricades dans les rues, voilà ce qui se passe actuellement dans le centre de Paris et dans de nombreuses autres villes françaises.

Nous ne voulons pas de telles scènes dans les rues de Pologne. Nous ne voulons de telles scènes dans aucune ville européenne.

C’est pourquoi nous défendrons les conclusions du Conseil européen de 2018, nous défendrons le principe de l’admission volontaire des migrants. Stop à la migration illégale. La sécurité avant tout. »

Quelques heures plus tard, le chef du gouvernement polonais diffusait également une vidéo montrant en parallèle des images tournées en France dans les jours qui précédaient et des images tournées en Pologne.

Le gouvernement polonais a par ailleurs décidé d’organiser un référendum sur ce sujet, qui, comme Mateusz Morawiecki l’a annoncé ce lundi 3 juillet, aura lieu en même temps que les élections législatives polonaises.

Pointé du doigt pour son double-discours apparent par ses concurrents, aussi bien à gauche (PO, Plateforme Civique de Donald Tusk) qu’à droite (Konfederacja), le PiS semble désormais faire machine arrière sur la distribution des visas et sur sa politique d’immigration légale. À quelques mois des élections, il faudra attendre pour savoir si c’est une tactique électoraliste ou un changement de paradigme.