Pologne – Six semaines après les élections législatives lors desquelles la Droite unie est certes arrivée en tête, mais a manifestement perdu la majorité absolue, le Premier ministre polonais sortant, Mateusz Morawiecki (PiS), a néanmoins formé un nouveau gouvernement polonais, lequel a prêté serment ce lundi 27 novembre.
Des têtes nouvelles et de nombreuses femmes
Ce gouvernement Morawiecki III est un cabinet plus restreint que le précédent, composé de seulement 18 ministres (contre 28 auparavant) dans lequel on ne retrouve que quatre membre de l’ancienne équipe : outre Mateusz Morawiecki (PiS) qui demeure Premier ministre, Mariusz Błaszczak conserve le portefeuille de la Défense nationale, tandis que Szymon Szynkowski vel Sęk (PiS), anciennement ministre pour les Affaires de l’Union européenne, devient ministre des Affaires étrangères, et que Marlena Maląg (PiS), précédemment ministre de la Famille et de la Politique sociale, devient ministre du Développement et de la Technologie.
Les quatorze têtes nouvelles de ce nouveau cabinet – que les opposants du PiS qualifient d’ores et déjà de « provisoire » – sont :
- Krzysztof Szczucki (PiS), ministre de l’Éducation et des Sciences
- Paweł Szefernaker (PiS), ministre de l’Intérieur et de l’Administration
- Dominika Chorosińska (PiS), ministre de la Culture et du Patrimoine national
- Dorota Bojemska (PiS), ministre de la Famille et de la Politique sociale
- Marcin Warchoł (Pologne souveraine), ministre de la Justice
- Ewa Krajewska, ministre de la Santé
- Marzena Małek, ministre des Actifs de l’État
- Andrzej Kosztowniak (PiS), ministre des Finances
- Małgorzata Jarosińska-Jedynak (PiS), ministre des Fonds de développement et de la Politique régionale
- Alvin Gajadhur, ministre des Infrastructures
- Danuta Dmowska-Andrzejuk (PiS), ministre des Sports et du Tourisme
- Anna Łukaszewska-Trzeciakowska, ministre du Climat et de l’Environnement
- Izabela Antos, chef de la Chancellerie du Premier ministre, et
- Jacek Ozdoba (Pologne souveraine), ministre sans portefeuille.
Un « gouvernement de transition » ?
La formation de ce gouvernement a été accueilli de manière assez sceptique par de nombreux observateurs dans la mesure où le PiS ne dispose manifestement pas d’une majorité à la Diète. Ainsi, le chroniqueur du magazine Do Rzeczy, Rafał Ziemkiewicz, a estimé sur X que « le terme ‘gouvernement de transition’ [n’a] jamais été aussi approprié ».
De son côté, le président du Parti populaire polonais, Władysław Kosiniak-Kamysz, a estimé que « les Polonais ont voté pour un changement positif, pas pour un cabaret boiteux de deux semaines, » ce nouveau gouvernement Morawiecki étant à ses yeux « une perte de temps et une honte pour la Pologne. »
Il reste à attendre de voir si ce nouveau gouvernement Morawiecki sera ou non renversé très prochainement par une motion de censure à la Diète.