Lettonie, Rīga – La marche annuelle en l’honneur de la légion de Waffen SS lettons a eu lieu ce 16 mars au centre de la capitale, Rīga. A cet événement commémoratif de soldats de la Waffen SS unique en Europe, quelques milliers de personnes ont pris part, dont 7 vétérans de ladite légion, en tête de cortège. La marche s’est déroulé pacifiquement malgré la manifestation habituelle des militants du « comité letton anti-nazi », connu sous d’autres noms, dont « Antifascistes ».
Presque 71 ans après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, des vétérans de la légion de Waffen SS lettons sont toujours à l’honneur le 16 mars, malgré leurs liens avec le régime national-socialiste d’Hitler. La commémoration est cependant dite non-politique, et se veut un simple hommage aux combattants de l’invasion soviétique.
Une manifestation organisée par les « Antifascistes » a eu lieu toutefois, avec environ 40 activistes, dont 20 Allemands, et avec la présence comme chaque année ou presque, du célèbre « chasseur de Nazis », Efraim Zuroff, le directeur du centre Simon Wiesenthal. Les autorités lettones ont procédé à l’arrestation de 5 militants allemands ainsi que du blogueur britannique pro-russe Graham William Phillips, pour avoir provoqué les participants à la marche en hurlant « fascistes », « assassins », et d’autres invectives.
L’ambassadeur de Russie a condamné la marche, mais Efraim Zuroff a dénoncé la « Russie de Vladimir Poutine qui utilise les marches ultranationalistes des nations baltes à des fins de propagande qui ont pour but de donner une fausse image de fascistes de ces populations ». « Ils ne le sont pas, mais ils sont également négligent pour démonter le mensonge selon lequel combattre aux côtés des Nazis était du patriotisme, et que la domination soviétique ait été comparable avec la Shoah », a rajouté Zuroff.
Nacionālā apvienība (Alliance Nationale) est le seul parti politique letton et qui plus est parti de la coalition gouvernementale, dont des officiels, tels que la présidente de l’Assemblée Ināra Mūrniece, a honoré les légionnaires lettons, malgré l’attitude hostile des autres partis politiques de Lettonie. L’Alliance Nationale a tenté de faire du 16 mars un jour de commémoration officiel.
La légion lettone était composée d’environ 150.000 conscrits et volontaires (environ 20%), dont 80.000 sont tombés au combat. Un des plus grands succès de la légion lettone a été le siège de la forteresse de Courlande, dans l’ouest du pays, sur la côte de la mer Baltique. Les troupes soviétiques n’ont pas réussi à s’emparer de la forteresse, jusqu’à la fin de la guerre le 8 mai 1945, permettant ainsi à près de 140.000 Lettons de demander l’asile en fuyant par la Baltique. La tradition de la commémoration du 16 mars remonte à 1952, et a été instaurée par des exilés de la légion lettone de l’organisation “Daugavas vanagi” (« faucons du fleuve Daugava »), en souvenir de la victoire aux batailles de la rivière Velikaïa du 16 au 19 mars 1944, en URSS, alors que la ligne de front se rapprochait de la frontière lettone. Les deux divisions de légion lettonnes – 15e et 19e divisions – s’y sont battu sous commandement letton. Après la guerre, la Lettonie est devenue partie intégrante de l’URSS pour les prochaines 45 années.