Hongrie – Suite à la décision de de la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE), le gouvernement hongrois a annoncé ce jeudi 21 mai fermer les zones de transit mises en place à sa frontière. Destinées à enregistrer les demandes d’asile et effectuer les contrôles des migrants voulant entrer légalement, les zones de transit ont été depuis leur ouverture dénoncées par les ONG et sont désormais condamnées par la justice européenne.
Un conflit qui remonte à 2015
Lorsque la crise des migrants de l’été 2015 frappa la Hongrie, le gouvernement de Viktor Orbán décida d’élever une clôture le long de sa frontière avec la Serbie, fermant ainsi l’accès le plus simple à l’UE et l’espace Schengen aux clandestins arrivant par centaines de milliers à travers la Route des Balkans. Une décision qui a valu au dirigeant hongrois d’être voué (encore plus) aux gémonies par les partisans de l’immigration massive, majoritaires dans les institutions de l’Union européenne et les chancelleries occidentales.
Toutefois, la frontière ne se voulait fermée qu’aux clandestins. Se réfugiant derrière le traité de Schengen, le gouvernement hongrois a fait valoir qu’il n’empêchait personne de rentrer légalement dans l’espace Schengen. Pour se faire, la Hongrie a mis en place des camps de transit, sortes de sas frontaliers. Le but de ces camps était d’isoler les demandeurs d’asile pour leur protection d’une part, et d’autre part pour avoir le temps d’effectuer les enquêtes de sécurité par les services de l’État afin de s’assurer que les demandeurs d’asile ne posaient pas un risque pour la sécurité européenne.
Mais dès 2015, de nombreuses ONG actives dans l’aide aux clandestins ont dénoncé l’existence même de ces zones de transit. Plusieurs attaques ont alors visé la Hongrie quant à la gestion de ces camps, accusant Budapest de ne pas nourrir les migrants présents dans la zone, ou de les retenir prisonniers. Des accusations qui ont fait grand bruit en particulier à l’Ouest du continent et en Amérique du Nord mais qui se sont révélées totalement fausses, comme l’ont prouvé criminologues, défenseurs des droits et même la décision de la Cour européenne des Droits de l’Homme qui en novembre 2019 a donné raison à la Hongrie et l’a lavée des accusations concernant les zones de transit. Accusations formulées par des ONG liées à la galaxie Soros.
La fin des zones de transit
Mais la CJUE a apporté le 14 mai dernier un jugement contradictoire : dans un arrêt, la CJUE a estimé que les demandeurs d’asile étaient retenus sans motif valable dans ces zones de transit. À l’origine de ce nouveau jugement, la plainte de migrants iraniens et afghans, qui s’étaient retrouvés dans une situation kafkaesque. La zone de transit hongroise a la particularité de permettre aux demandeurs d’asile de partir quand ils le souhaitaient… en retournant vers la Serbie. Or, pour le cas des migrants en question, la Serbie avait refusé leur retour sur le territoire national, bloquant ainsi les demandeurs d’asile déboutés dans le no man’s land de la zone de transit pendant un an.
« La zone de transit était une solution qui protégeait les frontières de la Hongrie et la malencontreuse décision de la Cour de l’UE oblige la Hongrie à éliminer ces zones, » a expliqué lors du point presse gouvernemental hebdomadaire Gergely Gulyás, ministre en charge du cabinet du Premier ministre. 280 personnes dont les demandes sont actuellement en cours d’examen ont été déplacées vers des centres ouverts ou semi-ouverts dans le pays, le temps que les procédures soient menées à terme. Les camps de transit fermeront très prochainement.
Avec la fermeture des camps de transit, la Hongrie n’offre donc plus la possibilité de demander l’asile à sa frontière. Il ne sera donc désormais plus possible de demander l’asile en Hongrie que dans les ambassades et consulats.