Hongrie, Budapest – Le 17 avril, l’ami de longue date de Viktor Orbán, le publiciste Zsolt Bayer, a évoqué la possibilité de la création d’un groupe parlementaire du V4 au parlement européen.
Durant l’émission de débat politique Sajtóklub (club média), de la chaîne proche du gouvernement Echo TV, le présentateur vedette de l’émission et ami du premier ministre, Zsolt Bayer, a amené la discussion sur le cas de la Hongrie qui, selon lui, est en permanence attaquée à Bruxelles. « S’il faut écarteler et mettre la tête de la Hongrie sur une pique, c’est parce que qu’à sa frontière sud, la Hongrie a une double barrière, que 80 pour cent de sa population l’approuve, et qu’il y a un premier ministre qui a dit : Vous ne passerez pas ! »
Bayer a ajouté qu’à Bruxelles, on ne supporte plus les actions de la Hongrie et qu’ils tenteront d’imposer à tout prix leur volonté à la Hongrie. Pour preuve, les menaces d’exclusion, souligne le publiciste hongrois, avant d’ajouter que Bruxelles va, s’il le faut, « mettre [la Hongrie] à genoux et [lui] botter les fesses ».
Les fausses histoires de migrants battus en court d’élaboration
Zsolt Bayer continue son pronostic : en juin, la Cour européenne des droits de l’Homme va balayer la demande commune de la Hongrie et de la Slovaquie contre les quotas de migrants. Et en parallèle, les histoires de migrants battus à la frontière sont montées de toute pièce, comme celle où des hommes en uniforme auraient battu en Serbie des migrants dans une ferme en ruines. Le publiciste estime que la manoeuvre a pour but de viser la police hongroise sans la citer ; ce qui, rappelle-t-il, est impossible, car les officiers hongrois ne peuvent passer la frontière qui est d’ailleurs surveillée en permanence notamment avec des drones et des caméras thermiques.
Le V4 se souderait au Parlement européen
Pour Bayer, cette fausse histoire sera la déclencheur des sanctions à l’égard de la Hongrie. Cependant, a-t-il rappelé, la Pologne vient de mettre en place des mesures identiques à celles de la Hongrie concernant les migrants clandestins. De plus, la Hongrie et la Pologne ont prévu leur défense : pour toute sanction à l’égard de l’un, l’autre mettra son veto.
István Lovas, célèbre journaliste hongrois prenant part à l’émission, a souligné que selon Politico, Jean-Claude Juncker s’est fixé comme objectif d’évincer le Fidesz de Viktor Orbán hors du PPE. Pour Zsolt Bayer qui connaît bien Viktor Orbán, ce n’est pas quelque chose que souhaite le Fidesz, mais un plan B existe si cela devait arriver.
Du reste, souligne Bayer, si des partis de droite similaires au Fidesz venaient à être exclus du PPE, alors plus rien ne le différencierait des groupes parlementaires socio-démocrates ou libéraux, et cela, les membres du PPE le savent très bien, a insisté Bayer.
Cependant, si l’exclusion devait avoir lieu, les membres du V4 créeront un groupe parlementaire. « Et ce sera au final peut-être mieux que d’être dans le PPE », a ajouté Zsolt Bayer, avant d’ajouter qu’il n’en dirait pas plus pour le moment.
L’émission, en hongrois :