Slovaquie – Comme aucune solution n’a été trouvée jusqu’à présent à la crise gouvernementale initiée par la décision d’acheter le vaccin russe Spoutnik V sans consultation préalable du gouvernement, les ministres du parti libéral Liberté et Solidarité (Sloboda a Solidarita, SaS) ont – conformément à leur ultimatum – démissionné, ce jeudi 25 mars, du gouvernement de coalition dirigé depuis un an par Igor Matovič (OL’aNO). Le président slovaque Zuzana Čaputová en tire la conséquence que ce dernier doit désormais démissionner à son tour.
La démission du premier ministre est inévitable
« Il est inévitable que le Premier ministre, avec sa démission, permette la conclusion d’un accord entre les partenaires de la coalition sur la restructuration du gouvernement. La position de quiconque n’est pas et ne doit pas être plus importante que l’intérêt du pays et ses citoyens » a-t-elle ainsi déclaré. « Il s’est avéré que le temps n’a pas aidé la situation.
La crise gouvernementale continue de s’aggraver. Aujourd’hui, j’ai accepté la quatrième démission d’un membre du gouvernement et deux autres ministres annoncent leur départ du gouvernement ».
Sur seize membres que compte le gouvernement slovaque, six ont démissionné au cours des deux dernières semaines, tandis que plus de 80% des Slovaques souhaitent désormais le départ du premier ministre.
Le SaS ne veut plus de Matovič au gouvernement
Même son de cloche assez logiquement du côté des ministres SaS démissionnaires – Richard Sulík (Économie), Ivan Korčok (Affaires étrangères) et Branislav Gröhling (Éducation) : « Aujourd’hui, nous suspendons nos activités au sein de la coalition jusqu’à ce qu’Igor Matovič présente sa démission, comme il l’avait promis précédemment. Je note que la démission du premier ministre est demandée non seulement par le SaS, mais aussi par Za ľudí et le président [Zuzana Čaputová, ndlr.], ce qui est un cas extrêmement rare, voire sans précédent », a ainsi déclaré le président du SaS, Richard Sulík, qui refuse par ailleurs qu’Igor Matovič change simplement de poste au sein du gouvernement comme ce dernier en a exprimé le souhait :
« Si quelqu’un décide de démissionner du poste de premier ministre, il convient de quitter également le gouvernement, comme l’a fait Robert Fico. Il a compris ce lien, tandis que de toute évidence, Igor Matovič ne le comprend pas […]. Igor Matovič se préoccupe lui-même au lieu de mener une gouvernance digne. […] Ce à quoi nous assistons aujourd’hui n’est rien d’autre que la lutte de Matovič pour le pouvoir ».
Za L’udí souhaite préserver la coalition quadripartite
De son côté, le vice-premier ministre et président du parti Za L’udí, Veronika Remišová, renvoie dos à dos Richard Sulík et Igor Matovič et ne souhaite pas que le SaS se retire de la coalition, comme Richard Sulík l’a par ailleurs suggéré : « La priorité du parti Za ľudí a toujours été de préserver la coalition des quatre [partis] et de changer de personne pour le poste de premier ministre. Nous regrettons donc vivement que le SaS ait suspendu l’accord de coalition.
La coalition au pouvoir des partis OĽANO, Sme rodina, SaS et Za ľudí, formée il y a un an après les élections législatives, représentait l’espoir après 12 ans de gouvernement Smer », a-t-elle déclaré.