Article paru dans le Magyar Nemzet le 6 avril 2021.
Pierre Cassen : la gauche veut anéantir la France
« La prise de position de Matteo Salvini, de Viktor Orbán et bien sûr des dirigeants polonais, tchèque et slovène se prononçant contre le dictat immigrationniste de l’Union européenne, est aussi une source d’espoir pour nous autres, Français » – affirme, dans l’interview téléphonique qu’il a donné à Magyar Nemzet, l’activiste français Pierre Cassen, fondateur du portail d’information français Riposte laïque, dont le livre Et la gauche devint la putain de l’Islam vient de paraître en traduction hongroise. Au cours des années 2000, voyant comment l’Islam gagnait du terrain, cet ancien homme de gauche et syndicaliste des métiers de l’impression, a tourné le dos à ses anciens compagnons de route, qui l’accusent aujourd’hui d’islamophobie. Sur cette question comme sur d’autres, Cassen a répondu à nos questions.
– Comment et pourquoi la gauche française est-elle devenue – pour reprendre le titre de votre livre – « la putain de l’Islam » ?
– Je suis moi-même issu de la gauche. En France, nous sommes très fiers de nos traditions laïques, de la révolution de 1789, ainsi que de la loi de 1905 sur la séparation de l’État et de l’église. Pour moi, ce sont ces valeurs qu’incarnait la gauche – des valeur enracinées, notamment, dans le progrès, dans l’engagement en faveur des plus défavorisés, de ceux qui vivent d’un travail et d’un salaire, des travailleurs. La gauche soutenait l’égalité des femmes contre la domination masculine. Cependant, il y a plus ou moins quinze ans, j’ai été confronté à une situation nouvelle : la présence des immigrés – surtout des musulmans d’origine africaine – est devenue de plus en plus massive en France, exposant le pays tout entier à une invasion islamique accélérée. Or ce phénomène transforme aussi totalement la composition de l’électorat français. La gauche a décidé de soutenir cette évolution, pour deux raisons. L’une est qu’elle souhaitait exploiter le potentiel latent de cet électorat récemment apparu – après tout, les Musulmans représentent tout de même 15% de l’électorat aux élections nationales, et jusqu’à trente-quarante pour cent aux élections locales. Mais pour ce faire, il fallait laisser passer l’Islam, c’est-à-dire les exigences communautaires des musulmans. L’autre raison est de nature culturelle, et découle de la haine de la gauche à l’encontre du catholicisme. En effet, tandis que le catholicisme fait partie de l’histoire de France, il existe une partie de la gauche qui, au nom de l’idéologie de la mondialisation, veut anéantir cette France-ci. A quoi il faut encore ajouter leur politique de l’antiracisme. Les islamistes, en effet, ont réussi à faire croire que toute opposition à l’Islam relève du racisme. Du coup, la gauche, de peur d’avoir l’air raciste, a préféré reculer complètement face aux exigences de l’Islam, renonçant ainsi à ses principes laïques.
– Dans votre livre, vous mentionnez le chiffre de 11 millions de musulmans en France, et vous aussi, vos anciens camarades vous accusent d’islamophobie. Voyez-vous une différence entre Islam et islamisme ?
– Je ne vois aucune différence. J’aime beaucoup la formulation proposée par Ferhat Mehenni (chanteur et homme politique algérien d’ethnie kabyle – n.d.l.r.) : l’Islam est un islamisme de temps de paix, tandis que l’islamisme est l’Islam en mouvement. Le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, l’a lui aussi dit très clairement : il n’y a pas l’Islam et l’islamisme, il n’y a que l’Islam. De mon point de vue, l’islamophobie, c’est une opinion : l’opposition à l’Islam, qui n’est pas seulement une foi, mais aussi une loi et une idéologie, et dont le seul but est la conquête, car il ne peut exister qu’à travers la conquête et la négation de toute autre culture. Le fait qu’on m’accuse, moi aussi, d’islamophobie, illustre simplement la stratégie des musulmans, qu’ils appliquent bras-dessus, bras-dessous avec la gauche : condamner l’Islam devrait être considérer comme une forme de racisme. Or nous avons parfaitement le droit d’être islamophobes, au sens du droit de faire connaître nos réserves à l’encontre de cette religion, de même que nous pouvons nous prononcer contre d’autres religions, ou, disons, contre le capitalisme. Nous avons le droit d’agir en opposition à toute doctrine qui nous dérange – pour moi, ce n’est ni une faute, ni une honte. Vous autres Hongrois avez bien eu le droit de vous soulever contre le communisme – un soulèvement que vous avez payé assez cher.
« Ceux qui arrivent de nos jours ne veulent plus s’assimiler » Photographie : Europress/ AFP/ Xosé Bouzas
– A un endroit, faisant référence au Premier ministre hongrois et au leader de la droite italienne, vous écrivez : « nous étions des Orbán et des Salvini ». Qu’est-ce que cela signifie ?
– On ne comprendra pas qui cherche à nous imposer l’Islam, tant qu’on ne se rendra pas compte que ce sont les mêmes veulent anéantir notre civilisation. Ceux-là mêmes qui veulent nous imposer une dictature mondiale, anéantir l’État-nation, notre civilisation, notre mode de vie, notre histoire. Alors même que nous sommes confrontés à de graves problèmes sociaux, que le chômage atteint des sommets, on nous impose une immigration si massive qu’elle signifie annuellement entre 400 000 et 500 000 nouvelles arrivées en France, dont la population immigrée croît donc tous les deux ans de l’équivalent de la population de Marseille, la deuxième plus grande ville du pays. Au XXe siècle aussi, la France était un pays d’immigration, mais les immigrés étaient alors pour la plupart des européens catholiques – italiens, hongrois, polonais, espagnols, portugais – ceux qui venaient venaient travailler et s’intégraient bien. Ceux qui arrivent de nos jours ne veulent plus s’assimiler, ils vivent en situation de polygamie et, grâce au regroupement familial, font venir leur parentèle en France. Ils augmentent la criminalité, et commettent des attentats. Or, au lieu de reconduire aux frontières les immigrés clandestins, nous, nous nous résignons au remplacement de population. Voilà contre quoi se sont dressés des hommes politiques comme le précédent président des États-Unis, Donald Trump, Matteo Salvini en Italie, Viktor Orbán chez vous, et bien sûr aussi les dirigeants polonais, tchèque et slovène. Ce sont eux qui ont pris position contre le dictat de l’Union européenne, nous donnant ainsi aussi de l’espoir à nous autres, en France.
– Vous écrivez qu’Emmanuel Macron est un président encore pire même que François Hollande – ce qui demande pas mal de talent. Qu’est-ce qui vous fait dire ça ?
– Macron suit la même ligne idéologique, mais il est allé plus loin, si bien que sa présidence ne fait qu’accélérer le processus d’anéantissement de la France. Je n’aurais jamais pu imaginer que nous aurions un jour un président de la République qui nie à ce point la France.
– Qu’espérez-vous des élections présidentielles françaises de l’année prochaine ? Comptez-vous apporter votre soutien à Marine Le Pen, présidente du Rassemblement National, opposé à l’immigration ?
– Nous soutiendrons les patriotes. Le Pen procède de temps en temps à des déclarations dérangeantes de notre point de vue – par exemple lorsqu’elle a affirmé que l’Islam serait compatible avec la République. Le moment venu, nous verrons bien quel sera le candidat qui unira le mieux le camp patriotique. Il me semble par exemple imaginable que le publiciste Éric Zemmour se porte candidat. Bien évidemment, dans le cas où le combat final opposerait Le Pen à Macron, nous soutiendrons Le Pen.
L’identité est plus importante que tout le reste. « A quoi rime la semaine des 35 heures, la retraite à soixante ans, si nous finissons par vivre dans un pays où on ne parle plus français, où on ne voit que des femmes voilées et des hommes en tenue arabe (…), où on ne peut plus acheter d’alcool et de viande de porc, mais uniquement du jus de fruit et de la viande halal (prélevée sur des animaux abattus dans le respect des prescriptions de l’Islam – n.d.l.r.) ? Pour nous, une vie sociale privée du mode de vie français n’a pas de sens. Le combat pour l’identité est le plus important de tous, chose que les dirigeants de la gauche sont incapables de comprendre – ainsi que, malheureusement, beaucoup de gens de droite. En réalité, ce sont ces dirigeants de gauche qui divisent notre peuple et empêchent tout rassemblement des Français. Ce sont eux qui ont laissé les étrangers s’installer … C’est la gauche qui porte la responsabilité de la trahison de notre patrie et de nos valeurs. » (Pierre Cassen, Et la gauche devint la putain de l’Islam, traduit sous le titre : Hogyan lett a baloldal az iszlám szajhája?, Budapest, 2020)
László Szőcs
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Traduit du hongrois par le Visegrád Post