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L’essentiel de l’actualité du 26 juillet au 1er août dans le V4

Temps de lecture : 8 minutes

Hongrie

  • Dans une tribune publiée le 24 juillet dans le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung, l’ancien vice-président de l’Union chrétienne-sociale bavaroise (CSU), Peter Gauweiler, écrit notamment que légitimité démocratique du premier ministre Viktor Orbán est supérieure à celle de l’ensemble des commissaires européens.
  • Selon un sondage réalisé fin juin par l’institut Publicus et publié ce lundi 26 juillet par le quotidien socialiste hongrois Népszava, entre  « 45 à 47% [des Hongrois] considèrent qu’il est naturel de rencontrer un couple gay », les partisans du gouvernement étant nettement moins tolérants vis à vis de l’homosexualité (de 13% à 15%) que ceux de l’opposition (de 68% à 70%). Selon le même sondage, « plus de la moitié des électeurs pro-gouvernementaux qualifient simplement l’homosexualité de repoussante et de contre nature » et estiment que les manifestations du style de la Gaypride devraient être interdites.
  • Le ministère norvégien des Affaires étrangères a fait savoir ce 23 juillet dans un communiqué qu’aucun « financement ne sera accordé à la Hongrie pour la mise en œuvre des programmes au cours de la période actuelle, et [que] la Hongrie perd l’accès aux quelque 2,3 milliards de couronnes norvégiennes [environ 220 millions d’euros, ndlr.] alloués à la Hongrie [et destinées à des ONG hongroises] au titre du programme de subventions de l’EEE [Espace économique européen, ndlr.] et de la Norvège ». Le ministre norvégien des Affaires étrangères, Ine Eriksen Søreide, a déclaré à ce sujet : « Je peux confirmer qu’après un processus long et complet, nous n’avons pas pu parvenir à un accord. À notre avis, le financement au titre du programme de subventions de l’EEE et de la Norvège aurait pu être très bénéfique, en particulier pour soutenir la société civile en Hongrie, ainsi que pour stimuler l’innovation dans les secteurs des affaires, de l’énergie et du climat, et promouvoir les droits des minorités ». Le porte-parole du premier ministre hongrois, Gergely Gulyás, a rétorqué que la Norvège devait cet argent à la Hongrie « parce que la Norvège, sans être membre de l’Union européenne, participe au marché commun, bénéficie de ses avantages », ces programmes de financement et de subventions constituant une contre-partie. Cette querelle entre Oslo et Budapest n’est cependant pas nouvelle. Déjà en 2014, le gouvernement de Viktor Orbán reprochait aux autorités norvégiennes « d’interférer dans la politique hongroise » par le biais de ces subsides, ce qu’elles ne niaient pas, se targuant bien au contraire de contrer la « tendance autoritaire profondément inquiétante » du gouvernement hongrois. Par ailleurs, la Pologne est également confrontée au même genre de problèmes avec la Norvège.
  • Ce lundi 26 juillet, le gouvernement hongrois a porté plainte contre des hackers ayant piraté le site de la consultation nationale, tandis que l’un d’eux avait diffusé une vidéo sur YouTube montrant comment un logiciel remplissait au hasard le questionnaire mis en ligne par les autorités.
  • La directrice nationale des services sanitaires hongrois (ÁNTSZ), Cecília Müller, a annoncé ce mardi 27 juillet la mise en place d’une troisième dose de vaccin pour certains groupes plus vulnérables : « Nous recommandons la troisième dose du vaccin principalement aux personnes âgées et aux malades chroniques, ainsi qu’aux patients dont le système immunitaire est affaibli », a-t-elle expliqué. Selon le député socialiste, István Újhelyi, cette troisième dose de vaccin pourrait aider les personnes vaccinées avec les vaccins russe ou chinois à obtenir le passe sanitaire européen – sous-entendant que cette troisième piqure serait effectuée avec un vaccin homologué par l’Union européenne.
  • Une enquête de l’institut Ipsos publiée ce 29 juillet révèle que trois quarts des Hongrois veulent que les restrictions sanitaires soient sérieusement allégées voire totalement supprimées au plus vite.
  • Le secrétaire général du patronat hongrois (Vállalkozók és Munkáltatók Országos Szövetsége, VOSZ), László Perlusz, a déclaré au magazine Világgazdaság que « des discussions de fond ont commencé entre le gouvernement et les employeurs sur les termes d’un accord sur le salaire minimum et le salaire minimum garanti pour les années à venir » suite à l’annonce par Viktor Orbán au mois juin d’une « augmentation significative du salaire minimum obligatoire et du salaire minimum pour les travailleurs qualifiés » et d’une « réduction substantielle de la charge pesant sur les employeurs ». A priori, le salaire minimum et le salaire minimum garanti pourraient passer respectivement du 167 400 forints (470 euros) à 200 000 forints (560 euros) et de 219 000 forints (611 euros) à 260 000 forints (725 euros) au 1er janvier 2022.
  • L’usine Mercedes-Benz de Kecskemét a annoncé ce lundi 26 juillet être contrainte de fermer ses portes pour une durée de trois semaines en raison d’un problème dans l’approvisionnement de certains composants semi-conducteurs.
  • Le groupe Ringier Axel Springer Media AG a annoncé ce mercredi 28 juillet que la société allemande Axel Springer SE allait vendre à sa partenaire suisse Ringier Holding AG les parts qu’elle détient sur les marchés hongrois, serbe, slovaque estonien, letton et lituanien, tandis que la joint-venture poursuivrait ses activités en Pologne. Cette restructuration essentiellement financière – nécessitant encore l’accord des autorités antitrust des pays concernés – touche, en Hongrie, les journaux Blikk, Kiskegyed, le magazine Glamour et la version hongroise d’Auto Bild, un magazine automobile.
  • La police hongroise a annoncé ce mardi 27 juillet le lancement dès ce mois d’août d’une application pour téléphone portable (OBBPoint) qui surveillera la vitesse des véhicules. Tandis que des brefs excès de vitesse ne seront pas sanctionnés, les automobilistes utilisant pourront accumuler des points en respectant la limitation, ce qui leur donnera droit à des réductions ou des cadeaux dans certains magasins.
  • Alors que la crise migratoire à la frontière lituano-biélorusse fait la une des journaux, la pression migratoire à la frontière méridionale de la Hongrie ne faiblit pas, bien au contraire. Ainsi, ce mardi 27 juillet, quatre gardes-frontières hongrois ont été blessés à Ásotthalom (comitat de Csongrád, 30 km à l’ouest de Szeged) par une quinzaine de migrants illégaux venant de Serbie, dont ils ont empêché le passage en force sur le territoire hongrois. Selon les statistiques de la police hongroise, entre 1500 et 2000 migrants essaient chaque semaine de franchir illégalement la frontière hongroise.
  • Dans le cadre d’un entretien publié ce mercredi 28 juillet par le magazine Mandiner, le président du groupe parlementaire du Fidesz, Máté Kocsis, est revenu sur la question de la protection des mineurs : la Gaypride « ne vise pas à défendre la liberté sexuelle ou à accepter éventuellement des déviances, mais est une provocation grossière. Le mouvement LGBTQ ne protège pas la minorité, mais attaque la majorité. […] L’objectif initial [de la loi de protection des mineurs] était de garder les enfants à l’écart des contenus inappropriés pour leur âge et de la propagande LGBTQ, qui les cible depuis longtemps dans le monde entier [… Cette loi ] renforce les prérogatives des parents concernant l’éducation de leurs enfants […] En Hongrie, chacun vit sa vie privée comme il l’entend […] Il y a beaucoup à faire dans le domaine de la protection de l’enfance […] le débat sur la neutralisation chimique chez les pédophiles n’est pas encore clos », a-t-il notamment expliqué.

Pologne

  • Le sénateur français Claude Malhuret (LR) a pour le moins mal choisi ses mots lors d’un débat au Sénat français au sujet de la vaccination et des restrictions sanitaires actuelles. Il a comparé les opposants à la vaccination obligatoire aux « Polonais de 40 [combattant] les chars soviétiques à la seule force de leur poitrine et de leurs mains nues », recyclant ainsi un vieux mythe dont les propagandes nationale-socialiste et soviétique avaient copieusement abusé en leurs temps. La presse polonaise a assez modérément apprécié ce genre de références historiques.
  • Dans un entretien avec la Deutsche Presseagentur (dpa) cité par le magazine polonais WPolityce ce lundi 26 juillet, le ministre-président de la Saxe, Manfred Kretschmer (CDU), a déclaré que les dirigeants européens devraient « abandonner les tentatives éducatives » vis-à-vis de la Pologne et de la Hongrie, rappelant que l’Union européenne était « une union d’États et de nations souverains ».
  • Le député européen polonais Jacek Saryusz-Wolski (PiS) s’alarme des conséquences néfastes pour l’économie polonaise des directives d’Ajustement à l’objectif 55 (Fit for 55) visant « à réduire les émissions de CO2 de l’UE de 55 % d’ici 2030 et à atteindre la neutralité climatique d’ici 2050 ». Pour M. Sariusz-Wolski, la Pologne se retrouve ainsi « dans les griffes d’un étau » : « Le charbon ne peut pas être utilisé parce qu’il est trop émissif, ni le gaz […] en raison des émissions, et l’énergie nucléaire est hors de question parce que l’Allemagne s’y oppose. Par conséquent, il ne reste à la Pologne que l’énergie éolienne… […] Les prix de l’énergie vont monter en flèche en général. Les sociétés les plus pauvres ne s’en sortiront pas […] Nous [serons] confrontés à une révolte sociale […] Ce plan est insensé, car l’Europe n’est responsable que de 9% des émissions de CO2, alors que 600 mines de charbon sont en construction en Asie et dans d’autres régions. C’est une politique idéologique ».
  • Dans un entretien publié ce 30 juillet par la presse polonaise, l’eurodéputé Jacek Saryusz-Wolski (PiS) rappelle que « la suprématie du droit de l’UE n’est pas inscrite dans le traité de l’UE ».

Tchéquie 

  • La Cour administrative suprême de Tchéquie a rendu un jugement ce mardi 27 juillet par lequel elle déclare que les mesures gouvernementales obligeant les gens à porter des masques FFP2 dans les espaces intérieurs ne sont pas justifiées. La Cour a donné un délai de trois jours au ministère de la Santé pour justifier lesdites mesures.
  • En déplacement dans la région de Hradec Králové dans le nord-est de la Bohême, ce jeudi 22 juillet, le premier ministre tchèque Andrej Babiš a déclaré que que le vaccin anti-covid ne serait pas obligatoire, tant qu’il serait à la tête du pays.
  • Après les loteries organisées dans certains pays, le premier ministre tchèque Andrej Babiš innove à son tour en matière d’incitation à la vaccination contre le Covid-19, alors que le taux de vaccination de la Tchéquie est légèrement inférieur à la moyenne européenne. Le chef du gouvernement tchèque a ainsi annoncé ce mercredi 28 juillet qu’il proposerait l’octroi de deux jours de congés supplémentaires pour les fonctionnaires (y compris les enseignants et les policiers) qui accepteraient de se soumettre au vaccin. Selon l’économiste tchèque Lukaš Kovanda, cette mesure incitative coûterait la bagatelle de 800 millions d’euros.
  • Alors que le premier ministre tchèque Andrej Babiš a exprimé son soutien à son homologue hongrois Viktor Orbán au sujet de la loi de protection des mineurs, la poste tchèque (Česka pošta) apporte manifestement son appui au lobby LGBT. C’est ainsi qu’à l’occasion du festival LGBT Prague Pride en ce mois d’août, des forfaits arc-en-ciel (pour les paquets et les cartes postales) seront disponibles dans 400 bureaux de poste à travers le pays. « Le fait que le paquet soit de couleur arc-en-ciel montre un soutien à Prague Pride. […] La poste tchèque est fière d’être un partenaire stratégique du festival Prague Pride », explique notamment Matyáš Vitík, un porte-parole de la poste tchèque, cité par Echo24. Une initiative qui, à la lecture de certaines réactions sur la page Facebook de Česka pošta, ne fait pas vraiment l’unanimité sur les bords de la Moldau.

Slovaquie

  • Alors que de nouvelles manifestations contre la vaccination obligatoire et le passe sanitaire se tenaient vendredi et samedi de la semaine précédente dans plusieurs villes du pays, la coalition gouvernementale de centre-droit a proposé un amendement réduisant les restrictions prévues pour les non-vaccinés. Ces derniers pourront donc accéder à certains lieux publics ou d’utilité (tels que les épiceries, les pharmacies, les dispensaires, les drogueries et les opticiens) sans tests. L’opposition, en particulier l’ancien premier ministre socialiste Robert Fico, entend porter cet amendement devant la Cour constitutionnelle, afin de supprimer les mesures de ségrégation vaccinale.

Autriche 

  • Les ministres autrichiens de l’Intérieur Karl Nehammer et de la Défense Klaudia Tanner (tous les deux ÖVP) ont annoncé le 24 juillet lors d’une conférence de presse l’envoi de 400 soldats de la Bundesheer aux frontières hongroise, slovaque et slovène en raison d’une recrudescence du nombre de migrants illégaux. « Nous constatons que le nombre d’arrestations à la frontière […] augmente à nouveau », a expliqué M. Nehammer (15 768 depuis le début 2021, contre 21 700 pour toute l’année 2020). « Le système d’asile européen a échoué. Nous devons veiller à ce que l’État-providence ne s’effondre pas », a-t-il ajouté, tandis que Mme Tanner soulignait que ces troupes pourraient même être portées à 2000 hommes si besoin était : « L’objectif est de contrôler les mouvements migratoires ». Le gouvernement fait l’objet de vives critiques de la part du FPÖ qui qualifie d’ « échec total » la politique migratoire menée par M. Nehammer.